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Mondial: le rêve anglais face à l’iceberg suédois

7 juillet 2018, 15:06

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Mondial: le rêve anglais face à l’iceberg suédois

La jeune et fougueuse équipe d’Angleterre de Harry Kane a une occasion en or de combler un vide de 28 ans sans demi-finale de Coupe du monde, samedi à Samara (16h00), mais la Suède a l’habitude de refroidir les ardeurs de ses adversaires.

Chargez! Après beaucoup de frustrations mondialistes, le football a enfin une chance de «rentrer à la maison», comme l’affichent les supporters anglais au Mondial-2018. Ils rêvent d’une seconde couronne, après celle de 1966.

Les Trois Lions ont même vaincu leur vieux complexe, éliminant la Colombie (1-1, 4-3 t.a.b.) après trois séances de tirs au but perdues en Coupe du monde.

Harry Kane est en feu, avec pour l’instant le Soulier d’or du meilleur buteur au pied (6 buts). Côté image, Gareth Southgate et son gilet de joueur de billard ont conquis l’Angleterre.

Et c’est justement là qu’il faut faire attention. L’enthousiasme ne doit pas faire oublier les retournements shakespeariens qui ont déjà plombé le foot anglais, du carton rouge de David Beckham (1998) au placement brumeux de David Seaman sur le coup franc de Ronaldinho (2002).

Les «Vikings» seront un os coriace à ronger pour les Trois Lions. Voilà deux ans que les grands de la planète foot butent sur la porte du garage suédois.

- «Facile à analyser, difficile à battre» -

La France y a perdu son latin (défaite 2-1 à Stockholm en éliminatoires), les Pays-Bas leur qualification en poules, l’Italie, patrie du «catenaccio» (le football cadenassé), est aussi restée sur le trottoir en barrages.

L’Allemagne y a perdu le monopole du réalisme, battant pour rien la Suède (2-1) à la dernière seconde puisque le tenant du titre est sorti dès les poules. La «Mannschaft» est pourtant la seule à avoir contraint Karl-Johan Johnsson à aller chercher le ballon dans ses filets russes. La Suisse aussi a calé en 8e de finale, battue 1-0.

La solution pourrait alors venir des coups de pied arrêtés, où l’Angleterre a brillé. Le sélectionneur suédois, Janne Andersson, les voit comme «une des clefs du match, c’est la première fois que nous rencontrons une équipe aussi performante que nous dans ce domaine».

Quant aux bouches pincées devant son football, Andersson s’en moque. Son équipe «est facile à analyser mais difficile à battre», prévient le coach suédois, en quête d’une première demi-finale de Coupe du monde depuis 1994, la génération Thomas Brölin-Martin Dahlin.

Les statistiques sont en faveur de la Suède, qui n’a jamais perdu contre l’Angleterre en Coupe du monde (1-1 en 2002 et 2-2 en 2006).

Mais «ça n’a rien à voir, balaie Andersson, aucun d’entre-nous n’était là, chez eux non plus, nous sommes des équipes complètement différentes».

- Intenable Kane -

Cliché d’homme de glace, le Suédois reste de marbre en conférence de presse comme sur le banc, où il n’exulte pas. «Je ne perds pas mon temps» avec des rêves de champion du monde: «d’abord le quart», lâche Andersson. Sa froideur apparente colle au style de son équipe.

Mais ce collectif «construit au long des deux dernières années place l’équipe en confiance, de plus en plus», souligne le capitaine, Andreas Granqvist, froid également pour transformer ses deux penalties en Russie, un de moins que Kane.

Andersson assure également qu’il n’y aura «pas de surprise» dans son onze de départ, et devrait reconduire celui qui a battu la Suisse à deux unités près, dictées par les évènements. De retour de suspension, Sebastian Larsson devrait revenir au milieu à la place de Gustav Svensson, et le latéral droit Mikael Lustig, suspendu à son tour, devrait être remplacé par Emil Krafth.

Côté anglais, Gareth Southgate devrait reconduire l’équipe victorieuse des Colombiens, avec cette défense à trois Kyle Walker-John Stones-Harry Maguire et son intenable Kane devant.

Le coach de cette nouvelle Angleterre défend toujours ses préceptes offensifs. «On a des joueurs techniques. On veut qu’ils gardent la balle, s’expriment avec», répète-t-il.

«Ne nous emballons pas, tempère le coach. Nous devons continuer, mais oui, il faut y croire». Toute l’Angleterre croit que cette fois, c’est la bonne.