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Decrytage: comment se finance l’exercice budgétaire…

15 juin 2018, 09:25

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Decrytage: comment se finance l’exercice budgétaire…

Deux milliards par ci, cinq milliards par là. Mais comment financer les promesses du Budget ? La première tirelire de Pravind Jugnauth, c’est les achats, via la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Cette taxe à la consommation reste, de très loin, le prélèvement le plus rentable. Elle devrait faire rentrer dans les caisses de l’État Rs 36 milliards, soit trois milliards de plus que lors de la précédente année financière.

L’autre marge de manœuvre fiscale est l’impôt sur le revenu et sur les profits: le gouvernement compte sur une hausse des recettes d’au moins Rs 2 milliards. Mises bout à bout, les taxes et les contributions sociales dopent les ressources de l’État de quelques Rs 8 milliards supplémentaires. Ce qui explique cette manne, c’est l’embellie annoncée. Pour 2017-2018, le Premier ministre mise sur une croissance de 4,1 %. Si cela se confirme, les Mauriciens consommeront plus, ce qui boostera les recettes fiscales.

Dans la seconde tirelire, on trouve les «grants» des gouvernements étrangers. Là encore, bingo : l’enveloppe budgétée, à hauteur de Rs 8 milliards, a presque triplé (merci l’Inde qui en met six et la Chine un). Au final, les revenus de l’État (tirés des taxes et des grants, donc) augmenteront de Rs 10,6 milliards en 2018/2019. C’est le premier levier de ce Budget.

Mais ce n’est pas tout, des dépenses ont été réduites. Si, globalement, l’État n’a pas freiné son train de vie, dans le détail, le Premier ministre a opéré de discrètes coupes dans les crédits des services publiques, de l’environnement, du business, du logement ou de Rodrigues. Le tourisme, la protection de la biodiversité ou la gestion des déchets devront faire avec quelques millions de moins, tandis que la dotation de l’Assemblée nationale et celle du ministère des Services financiers ont également été dégonflées.

Les petites rivières faisant les grands fleuves, selon nos calculs, l’ensemble de ces économies a permis de dégager une cagnotte de Rs 3,7 milliards à injecter ailleurs. Malgré tout, les dépenses continuent d’augmenter (de 9 %) et les recettes ne sont pas suffisantes pour les couvrir. Pravind Jugnauth a ainsi eu recours à un quatrième et dernier levier pour boucler son Budget, le déficit budgétaire, creusé de Rs 16 milliards supplémentaires.

Rs 133,8 milliards

Le deuxième Budget de Pravind Jugnauth comme Premier ministre et ministre des Finances coûtera à l’État la bagatelle de Rs 133,8 milliards. Ce qui représente une hausse de 9 % ou Rs 11,5 milliards par rapport à l’exercice de l’année dernière (Rs 122,2 milliards).