Publicité

Motion sur les carburants: «Ce sujet aurait dû être débattu à une heure appropriée»

14 juin 2018, 13:02

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Motion sur les carburants: «Ce sujet aurait dû être débattu à une heure appropriée»

Viol de la démocratie. Manque de respect. Le calendrier parlementaire n’est pas au goût de l’opposition. D’une part, il est probable que ses députés ne pourront pas poser de questions aux ministres lors de la séance prévue mardi prochain. D’autre part, la disallowance motion de Xavier-Luc Duval sur la hausse du prix des carburants sera prise tard lundi soir ou aux premières heures mardi matin.

Selon le programme de la journée de lundi, les débats sur le Budget débuteront par l’intervention du leader de l’opposition. Ce n’est que vers 23 heures ou, après minuit, que ce dernier pourra présenter sa motion. «Le gouvernement a choisi une heure à laquelle aucun Mauricien ne sera devant son poste de télévision, pour ne pas faire face aux critiques de la population. Car il n’a aucun argument pour justifier cette hausse», argue le leader du Parti mauricien social-démocrate (PMSD). Il estime que ce sujet d’envergure nationale aurait dû être débattu à une heure appropriée.

La position de Xavier-Luc Duval est soutenue par les autres membres de l’opposition. Reza Uteem, qui devra intervenir sur cette motion, évoque même un geste «irrespectueux» du gouvernement. «Cela démontre avec quel dédain le gouvernement traite un sujet qui touche tous les Mauriciens. Il ne prend rien au sérieux», tacle le leader adjoint du Mouvement militant mauricien (MMM).

Même son de cloche du côté du député indépendant Kavi Ramano. Il trouve regrettable que le gouvernement traite une motion aussi sérieuse de cette façon. «C’est une farce démocratique. La population attend les arguments du gouvernement à ce sujet. C’est regrettable.» Alan Ganoo, le président du Mouvement patriotique, parle, quant à lui, d’entorse à la démocratie. «Nous dénonçons ce geste

Par ailleurs, la séance de ce mardi pourrait uniquement être consacrée aux analyses du Supplementary Appropriation (2017-2018) Bill. À hier soir, aucune décision n’avait encore été prise sur cette séance du 19 juin. «Je ne sais pas encore si la journée de mardi sera consacrée à cet exercice ou si ce sera une séance normale avec des questions», souligne Dan Baboo, le whip de l’opposition.

Selon les procédures de l’Assemblée nationale, aucune question n’est à l’agenda quand les élus sont appelés à analyser le Budget supplémentaire. D’autant que les mardis suivants seront consacrés au committee stage, un exercice pendant lequel les dépenses du gouvernement sont passées au peigne fin. Ce n’est qu’en septembre ou en octobre, à la rentrée parlementaire, que les élus de l’opposition auront droit aux tranches réservées aux questions, si cela n’a pas lieu ce mardi.

Reza Uteem estime que le gouvernement ne veut pas que le public découvre d’autres scandales. «Il s’agit d’un planning pour éviter les questions. C’est un viol de la démocratie

Alan Ganoo reconnaît qu’il est important de consacrer du temps aux débats, mais les questions parlementaires constituent le cœur même de la démocratie. «C’est un des moyens pour que le public sache ce qui se passe dans le pays. C’est chagrinant

Sollicité pour une réaction, le ministre du Logement et des terres, Mahen Jhugroo, affirme que tenir des débats tard la nuit n’aura aucun impact sur l’audience. «Avec le Budget, l’agenda est très serré. Si la motion est prévue pour la nuit, c’est qu’il devait y avoir une raison.» Concernant la possibilité qu’il n’y ait pas de questions ce mardi, il ajoute : «Ce ne sera pas une première. L’opposition a oublié l’épisode on-off, quand le Parlement était fermé pendant plusieurs mois

Disallowance motion. Duval exige une baisse du prix des carburants

Le leader de l’opposition a déjà préparé ses arguments pour les débats sur sa motion d’annulation. Il est d’avis qu’il faut une baisse immédiate. «Depuis que la hausse a été appliquée à Maurice, le prix du pétrole a connu une baisse de 7 % sur le plan mondial.» De plus, il compte exiger que la State Trading Corporation (STC) utilise la somme récoltée, grâce à la taxe de Rs 2,70 par litre d’essence, pour réduire les prix à la pompe. «Cet argent était destiné à subventionner le riz et la farine. Mais il n’est plus utilisé à cette fin. La STC a amassé un profit énorme