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Roland-Garros: de 2005 à 2018, le règne quasi ininterrompu de Nadal

11 juin 2018, 11:32

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Roland-Garros: de 2005 à 2018, le règne quasi ininterrompu de Nadal

aEn quatorze participations, il est devenu le maître incontesté des lieux : de ses premiers pas tonitruants en 2005 à son nouveau sacre record dimanche, retour sur les onze titres de Rafael Nadal à Roland-Garros.

2005, la révélation

Biceps laissés apparents par un inhabituel ensemble débardeur-pantacourt, cheveux jusqu’aux épaules retenus par un bandeau, Paris découvre l’inépuisable Majorquin au coup droit de gaucher ultra-bondissant et aux courses folles. Il vient de fêter ses 19 ans quand il s’impose sur la terre battue de Roland-Garros dès sa première participation au tournoi. Un exploit plus vu depuis près d’un quart de siècle (Wilander en 1982). Sa victime en finale, l’Argentin Mariano Puerta, qui a rendu les armes après quasiment 3h30 de combat (6-7 (6/8), 6-3, 6-1, 7-5), voit juste: «Nous sommes en train de parler de quelqu’un qui va marquer l’histoire du tennis, qui va devenir une légende.»

2006-2008, Nadal construit sa forteresse

Année après année, Nadal fait de Roland-Garros une forteresse imprenable et, trois fois de suite, brise en finale les rêves de Grand Chelem de Roger Federer. En 2006 et en 2007, le Suisse prend un set en finale à son rival espagnol, qui ne cesse de compléter son arsenal, entre service plus efficace et revers plus agressif. «Il est gaucher, il te fait faire des fautes : avec lui, tout est brouillé», décrit Federer. En 2008, la sévérité de la défaite, en moins de deux heures, est mémorable (6-1, 6-3, 6-0). «C’est sans doute le +Rafa+ le plus fort que j’aie jamais vu», concède le champion suisse.

2010-2014, la revanche...

Un an plus tôt, le Suédois Robin Söderling a fait trembler la terre parisienne en infligeant à Nadal sa toute première défaite à Roland-Garros, en huitièmes de finale (6-2, 6-7 (2/7), 6-4, 7-6 (7/2). On apprendra que les genoux de l’Espagnol grinçaient. Il fera d’ailleurs une croix sur Wimbledon et ne sera que l’ombre de lui-même pendant de longs mois, ce qu’il qualifiera alors de «pire période» de sa jeune carrière. De retour sur sa terre chérie en 2010, le Majorquin revit et reconquiert le trophée qui lui est si cher avec la manière, sans perdre un set, en prenant sa revanche sur Söderling en finale (6-4, 6-2, 6-4). «Le jour le plus émouvant de ma carrière», décrit-il alors.

... et les cinq à la suite

De 2010, année de la reconquête, à 2014, plus rien n’arrête Nadal. Ni Federer en 2011, pourtant plus menaçant que jamais en finale (7-5, 7-6, 5-7, 6-1), dans une édition où l’Espagnol se fait une de ses plus grandes frayeurs à Paris en étant mené deux sets à un dès le premier tour par le géant américain John Isner. Ni Novak Djokovic, battu sur deux jours en 2012 (6-4, 6-3, 2-6, 7-5) à cause de la pluie, puis en 2014 quand le Serbe paie son extrême tension à l’idée de compléter sa collection en Grand Chelem (3-6, 7-5, 6-2, 6-4). En 2013, c’est en demi-finale - une finale avant la lettre - que le maître des lieux, revenu à la compétition en février après sept mois de pause forcée, brille en venant à bout de Djokovic 9-7 au cinquième set. En finale, son compatriote David Ferrer ne le mettra pas en danger.

2017-2018, le retour en grâce

Pendant deux ans, le nom de Nadal n’apparaît plus au palmarès. En 2015, Djokovic finit par avoir raison du Majorquin, en quarts de finale (7-5, 6-3, 6-1). En 2016, il est contraint de déclarer forfait avant le troisième tour, touché à un poignet. Mais «Rafa» n’a pas dit son dernier mot. A 31 ans, après trois saisons sans trophée majeur, il redevient le maître des lieux, une nouvelle fois sans perdre un set, et s’offre une «décima» sans laisser la moindre chance au Suisse Stan Wawrinka (6-2, 6-3, 6-1). 2018 ne dément pas son statut, même s’il lâche une rare manche : le patron sur ocre, c’est toujours lui, même défié par la nouvelle vague, incarnée par l’Autrichien Dominic Thiem (6-4, 6-3, 6-2), et même quand une crampe le surprend à quelques jeux du but.