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Décès d’Alexander Crouche: comment les injections sont-elles administrées aux bébés?

30 avril 2018, 21:45

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Décès d’Alexander Crouche: comment les injections sont-elles administrées aux bébés?

Les membres de la Nursing Association sont unanimes en ce qui concerne le décès du petit Alexander Crouche. Il faut revoir les protocoles dans les hôpitaux, surtout dans les maternités et les Labour Wards, disent-ils. Alors que lors de sa conférence de presse, vendredi, le ministre de la Santé, Anwar Husnoo, a annoncé que ce cas s’apparenterait à une négligence médicale, le personnel soignant monte au créneau. La Nursing Association estime que la sage-femme qui a administré l’antibiotique au bébé de six jours n’est pas la seule à blâmer.

Mais comment expliquer qu’une sage-femme fasse une injection à un bébé ? Il s’agit là d’une pratique courante dans les hôpitaux. Il y a deux types de sages-femmes. Celles qui suivent une formation de deux ans comme Midwife et les autres qui font trois ans d’études en Certificate et Diploma in Nursing. «Le personnel des deux catégories est formé pour faire des injections aux bébés et aux nouveau-nés. Cela, car elles accompagnent les mères et leurs enfants depuis la naissance et passent pratiquement 24 heures avec eux, voire plus de temps qu’un médecin», explique-t-on à la Nursing Association.

Pas de salle dédiée

Comment se pratiquent les injections à administrer aux bébés ? Il n’existe aucune pièce dédiée à cet effet. «Or dans les salles de maternité, tous types de cas se côtoient. À titre d’exemple, des femmes qui ont accouché normalement, celles qui ont subi une césarienne ou encore des bébés qui sont en bonne santé et ceux qui requièrent une assistance particulière», souligne l’association. Cette pratique est une anomalie, selon les infirmiers.

«Si le ministère avance qu’il faut revoir le système c’est que quelque part, il existe des failles dans le système actuel.» Quid de la distribution des médicaments ? Des infirmiers soulignent que ceux-ci sont dispensés par la pharmacie de chaque hôpital. Et que dans le cas Crouche, il se peut que la sage-femme ait obtenu, dès le départ, le mauvais médicament. Il est donc attendu que les pharmaciens en poste ce jour-là donnent aussi leurs explications.

Erreur vs négligence

«L’erreur est humaine. C’est vrai qu’un cas de mort d’homme est un cas de trop, cependant il faut savoir différencier entre négligence médicale et erreur médicale», indique la Nursing Association. «Négligens se kan pa pran kont, erreur se kan ariv li san ki ou koné», poursuit-on. D’expliquer aussi que c’est à la police maintenant de faire la lumière sur cette affaire.

Le 26 février, le petit Alexander Crouche a perdu la vie à l’hôpital Victoria, à Candos. Quelques minutes plus tôt, une injection d’antibiotique lui avait été administrée. Le rapport du Fact-Finding Committee, dont certaines grandes lignes ont été rendues publiques par le ministre de tutelle, Anwar Husnoo vendredi, a révélé que le mauvais antibiotique lui a été administré. Alexander Crouche aurait dû recevoir une injection de benzylpénicilline, sauf que c’est de la benzathine qui lui a été administrée. «Il s’agit là de deux antibiotiques différents», a expliqué le ministre de la Santé.

Si la lumière a été faite en partie sur le décès d’Alexander Crouche, ses parents font valoir que rien ne pourra leur ramener leur fils. «Inn gagn rapor mé zanfan-la népli la…» Ils étaient interrogés par la presse après que le rapport du Fact-Finding Committee a été rendu public. L’express a tenté de joindre Me Rouben Mooroongapillay, qui représente la sage-femme concernée par cette affaire mais nos appels sont restés vains.