Publicité

La commission anti-corruption sur une «nouvelle» affaire Choomka

14 avril 2018, 20:35

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

La commission anti-corruption sur une «nouvelle» affaire Choomka

La représentante locale d’Earthcore Investment, firme pour laquelle Youshreen Choomka a agi comme intermédiaire auprès du gouvernement, a déposé pendant deux heures à la commission anticorruption, vendredi 13 avril. L’Independent Commission against Corruption (ICAC) s’intéresse à la disparition alléguée de Rs 7 millions de câbles optiques envoyés à Rosewood Strategic Investment Ltd, une compagnie dirigée par l’époux de Youshreen Choomka.

Lydia Cladett Dewdharee, la représentante locale d’Earthcore Investment, a été à nouveau entendue, hier, par les enquêteurs de l’ICAC sur le dossier de Youshreen Choomka. Selon une enquête de l’express, publiée l’année dernière, la compagnie africaine Earthcore Investment avait payé $ 10 000 à Youshreeen Choomka, alors Chairperson de l’Independent Broadcasting Authority (IBA), pour qu’elle fasse jouer ses contacts et faire avancer leurs divers projets d’investissements.

Fermé éolienne

Un de ces projets d’investissement concerne une ferme éolienne en partenariat avec un chercheur coréen, le Dr Soo Song Lee. L’enquête de l’express avait démontré, documents à l’appui, que le Coréen avait transféré $35 000 sur le compte personnel de Youshreen Choomka, pendant que celle-ci utilisait son bureau, celui de la secrétaire et du chauffeur de l’IBA pour faire avancer les projets de ses «partenaires».

Sur ce volet l’ICAC oriente ses travaux selon l’article 10(4) de la loi anticorruption qui stipule que «any person who solicits, accepts or obtains a gratification from any other person for himself or for any other person in order to make use of his influence, real or fictitious, to obtain any work, employment, contract, or other benefit from a public body, shall commit an offence and shall, on conviction, be liable to penal servitude for a term not exceeding 10 years».

Mais selon nos recoupements, la commission s’intéresse aussi à un éventuel «détournement» pour un volet qui ne faisait pas partie de l’enquête de l’express. Le rapport du Fact Finding Committee, institué à l’issue de notre enquête, qui a été remis à l’ICAC – à la base de la relance de l’enquête de l’ICAC, un an après l’éclatement de l’affaire – ferait mention de «câbles optiques disparus».

Câbles optiques

Ces câbles optiques qui auraient servi pour la ferme éolienne auraient été envoyés par bateau à la compagnie Rosewood Strategic Investments and Consulting Ltd, le consultant officiel du Dr Soo Song Lee. Cette compagnie, qui ne figure pas sur le registre des compagnies, mais dont le nom est bel et bien cité dans le contrat entre le Central Electricity Board et le Dr Soo Song Lee, est dirigée par Ziyaad Ramajan, l’époux de Youshreen Choomka. Or, il n’y aurait aucune trace de ces câbles. La seule piste de l’ICAC se résume à des conversations entre le Dr Lee Soo Song et Lydia Cladett Dewdharee.

Autre hic, Lydia Cladett Dewdharee aurait déclaré aux enquêteurs de l’ICAC, hier, que ces câbles valent Rs 7 millions, alors que selon nos recoupements, la douane évoquerait des câbles d’une valeur de  Rs 465 000. «Le Dr Lee a même payé $ 5 000 de storage fee», a-t-elle déclaré à l’ICAC, hier. Jointe au téléphone, hier, pour confirmer cette orientation de l’enquête, Lydia Cladett Dewdharee, témoin vedette du scandale, a refusé de révéler la teneur de sa déposition.

Autre information qui a transpiré de l’ICAC, hier : la commission anticorruption réfléchit à une solution pour faire aboutir cette enquête sans le témoignage du Dr Lee Soo Song, car celui-ci n’est plus revenu à Maurice depuis mai 2017, soit depuis que l’express a révélé toute l’affaire.