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Tour de France: Bouhanni dos au mur

10 avril 2018, 14:43

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Tour de France: Bouhanni dos au mur

Le compte à rebours est déclenché pour Nacer Bouhanni: le sprinteur numéro un de l’équipe Cofidis s’est vu fixer un quasi-ultimatum pour retrouver son niveau, sous peine d’être sur la touche pour le Tour de France.

Pour celui qui est probablement le coureur français le mieux payé du peloton, la saison 2018 ressemble jusqu’à présent à un zéro pointé, de contre-performances en abandons prématurés. D’où une réaction vigoureuse du manager général de Cofidis, Cédric Vasseur, qui tape du poing sur la table.

Les mots prononcés par le dirigeant à l’égard de son coureur dans une interview accordée à l’AFP sont forts, sans ambiguïté. Extraits choisis: «Il a besoin de travailler pour retrouver le niveau que l’on attend d’un leader», «j’attends de lui un comportement exemplaire», «on ne peut pas se fier seulement à ses dires».

Depuis douze à dix-huit mois, la courbe de performance du champion de France 2012 décline sensiblement. Aggravée par sa chute lors du Tour du Yorkshire, au printemps dernier, qui a gâché une bonne partie de sa saison 2017.

Ses coups d’éclat, cinq victoires d’étape dans les grands tours (trois au Giro, deux à la Vuelta), datent de 2014 alors qu’il courait pour l’équipe FDJ. Le Lorrain a rejoint Cofidis l’année suivante et a obtenu les pleins pouvoirs. Jusqu’à pouvoir faire venir son frère cadet Rayane, qui n’a plus couru depuis près d’un an, et obtenir l’an passé la présence de son père dans l’encadrement.

Vasseur cinglant 

L’arrivée aux commandes de Cédric Vasseur, intronisé fin octobre 2017 à la place d’Yvon Sanquer, a tout changé. Il a remis en question le statut de leader unique de son sprinteur et a confié des responsabilités à Christophe Laporte, le lanceur de Bouhanni, qui a saisi sa chance.

La réaction ? Le Vosgien a marqué une désapprobation prudente et affirmé respecter les choix de son employeur. Mais le désaccord semble s’être sensiblement aggravé au fur et et à mesure de l’absence de résultats de Bouhanni alors qu’il est censé, à bientôt 28 ans, connaître ses plus belles années.

Le coureur a passé des tests physiologiques en Italie, au centre Mapei. Pour des résultats qui ont provoqué la réaction cinglante de Vasseur: «Il n’a pas actuellement l’endurance suffisante.» Faute d’un entraînement suffisant ? A l’avance, Bouhanni a posté sa réponse sur son compte twitter.

Il a reconnu vivre «des moments difficiles». Mais, a-t-il ajouté, «toujours une seule chose en tête. Le travail paye toujours... Je dois retrouver le chemin de la victoire». Pas sûr, toutefois, que la photo de son compteur d’entraînement, diffusée sur le même message, convainque son employeur.

Vasseur affirme vouloir déterminer avec Bouhanni un programme de relance, avant un retour à la compétition qui n’interviendra pas avant le 1er mai, voire plus tard. D’autres tests valideront ensuite les progrès effectués, en préalable à une sélection pour le Tour de France qui est loin d’être assurée, malgré le salaire de Bouhanni, de loin le plus élevé de l’effectif.

Contacté par l’AFP, le sponsor a affirmé soutenir Vasseur. A 100% ? «Non», a répondu Thierry Vittu, président de Cofidis Compétition. «A 120 %»