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C1: Manchester City étouffé par le poids de l'histoire

6 avril 2018, 12:47

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C1: Manchester City étouffé par le poids de l'histoire

L'argent de Manchester City rendu inutile par l'histoire de Liverpool: la victoire des «Reds» mercredi dans un Anfield en fusion en quart de finale aller de la Ligue des champions (3-0) a mis un coup de frein aux ambitions grandioses des «Citizens» de Pep Guardiola. Et montré que l'Espagnol pouvait faire des erreurs.

«Le Cheikh Mansour peut acheter beaucoup de choses, mais il ne peut pas acheter une passion comme ça», attaque le Liverpool Echo, un peu bravache.                          

Les 500 millions de livres dépensés par le propriétaire aboudabien de City sur les deux dernières saisons se sont en effet heurtés à la légende européenne de Liverpool et au pouvoir d'Anfield.

«Les sots l'ont qualifié de mythe», se moque le quotidien régional, rappelant le pouvoir encore intact du Kop et la riche histoire continentale des «Reds», cinq fois couronnées. 

Mercredi soir à Liverpool, tout le monde se chargeait de le faire sentir, à commencer par les grand-pères fiers de venir rappeler aux journalistes, qu'il y quarante ans, ils étaient déjà là à s'époumoner, que l'ambiance était la même et que leurs «Reds» remonteraient bientôt sur le toit de l'Europe.

Pour la presse nationale, ce sont bien ses papys-là et leur descendance, aussi bien que le génie des Salah, Mané ou Firmino, qui ont enseveli Guardiola.

Bruit et fureur

Dès l'arrivée à Anfield, City a été rattrapé par la pression, dans un environnement hostile. Le bus des Mancuniens, attendus par des centaines de supporters des Reds, a en effet été caillassé, dans un nuage de fumigènes, dans les petites rues entourant l'enceinte. 

Le Catalan n'a pas caché sa colère, mais a refusé d'y voir l'une des raisons du naufrage.

«Jamais un accueil n'a eu si grand effet dramatique», note cependant The Telegraph. «Mais, alors que tout le monde s'est préoccupé des bouteilles et des cannettes lancées contre le bus, personne n'a remarqué qu'il n'avait déjà plus ses roues.»

«Rien de tout cela ne diminue les applaudissements que Guardiola et ses joueurs ont reçus pour leur forme dans la Premier League, qui, à tous points de vue, esthétique ou statistique, a été extraordinaire», abonde le Times. «Mais la manière dont ils ont été mis à nu va hanter Guardiola tout l'été, à moins qu'ils ne puissent se remettre de ce match au retour à Manchester mardi.»

City a en effet été pris dans le maelstrom et tout le monde a craqué, des joueurs jusqu'à Guardiola.

Des vedettes, comme Leroy Sané, normalement si sûr d'eux, «ont commencé à prendre des mauvaises décisions», note le Telegraph. «Après une saison sans égal, Ederson s'est mis à imiter Claudio Bravo. Incroyablement, David Silva s'est mis à perdre le ballon.» Et en 31 minutes, Salah, Oxlade-Chamberlain et Mané ont enterré les «Citizens».

Horrible erreur tactique

Selon la presse britannique, la défaite est aussi, et peut-être surtout, celle de Guardiola, qui a préféré titulariser Ilkay Gündogan en lieu et place de Raheem Sterling, excellent depuis le début la saison. Résultat: une équipe déséquilibrée, sans punch.

«J'avais choisi Gündogan pour plus de contrôle», a expliqué Guardiola en conférence de presse à l'issue du match. Ca a marché lui a demandé un journaliste? «On a perdu 3-0», a répondu sèchement le technicien. 

«C'était le mauvais endroit et le mauvais moment pour faire des compromis», relève The Guardian, après ce changement surprenant, un peu à l'encontre de la philosophie catalane.

«Ce que City ne peut pas nier, c'est que leur entraîneur a commis une horrible erreur tactique en titularisant Ilkay Gündogan», appuie le Times, ajoutant que l'Allemand «a ressemblé à une plume dans une soufflerie, quand l'ouragan de bruit, de pressing et de contre-attaque a traversé City».

Et puis, l'idée de Guardiola de viser le côté droit de Liverpool a échoué lamentablement. Alexander-Arnold (19 ans) a tenu le choc. Le jeune arrière droit a même relevé le défi avec un brio incroyable. «C'était censé être le maillon faible», poursuit le Times. «Il doit y avoir aujourd'hui un grand sentiment de fierté dans le centre de formation de Liverpool.»

Mercredi soir, les supporters de City ont hurlé: «Comme United, vous vivez dans le passé», laissant entendre qu'ils étaient l'avenir.

Leurs protégés seront champions d'Angleterre cette saison, mais le passé entraîné par Jürgen Klopp a des beaux jours devant lui.