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Tour de Corse: Ogier contre Loeb, acte II

6 avril 2018, 10:08

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Tour de Corse: Ogier contre Loeb, acte II

Sébastien Ogier contre Sébastien Loeb, soit les deux pilotes les plus titrés de l’histoire du WRC, c’est l’affiche du 61e Tour de Corse, l’étape française du championnat du monde des rallyes, qui débute vendredi au sud de Bastia.

Après un premier mano a mano au Mexique il y a un mois pour le retour de Loeb, l’Alsacien de Citroën, finalement remporté par Ogier, le Gapençais de M-Sport Ford, voici que se présente le «rallye des 10.000 virages» et presque autant de pièges sur l’île de Beauté.

Un terrain de jeu à la mesure de leur légende, qu’ils n’ont jamais véritablement arpenté en WRC puisqu’en 2008 Ogier disputait le championnat du monde junior.

«Ce n’est pas un duel entre nous, car on n’est pas les deux seuls à s’aligner», plaide Loeb, en vain. «Ensuite, j’ai ma carrière de rallye derrière moi, alors que lui il est en train de se battre pour un titre», explique-t-il.

«S’il réédite ce qu’il a fait au Mexique ce week-end, je serai encore plus impressionné, même si c’est sa surface de prédilection et qu’on sait la Citroën a priori très bonne sur asphalte», souligne de son côté Ogier, qui fait bonne figure.

Il n’empêche que voir débouler le nonuple champion du monde, qui plus est son ancien rival chez Citröen, doit provoquer des sentiments mitigés chez l’actuel patron de la catégorie, déjà confronté à une concurrence redoutable.

Mâles alpha

Ogier a beau être au sommet de son art, que ce soit dans la gestion d’un week-end ou de son emprise mentale sur le reste de la meute, il ne possède plus la meilleure voiture comme c’était le cas chez Volkswagen.

Et entre mâles alpha, il ne saurait y avoir de trêve.

Mercredi soir, les points presse des deux Tricolores étaient concomitants et l’affluence était plus grande chez Citröen pour voir l’ancien taulier.

Toute la bonhomie de son copilote monégasque Daniel Elena ne parvient pas à masquer que Loeb, notamment passé depuis 2013 par le rallye-raid, le rallye-cross et le championnat du monde de voitures de tourisme, reste un compétiteur acharné, qui ne se privera pas de mettre des bâtons dans les roues de son cadet de dix ans, en quête d’une 6e couronne.

«Le connaissant, il y a beaucoup plus de chances qu’il soit performant que l’inverse», juge stoïquement Ogier.

«L’armée rouge» a retrouvé son général, même si c’est seulement le temps de trois campagnes en 2018, et le sourire est à nouveau de mise chez Citroën malgré les moyens en berne par rapport à l’âge d’or de la décennie précédente.

Neuville en embuscade

Sa présence rassure, motive, rend les mécanos enjoués, et le patron Pierre Budar se voit bien jouer la victoire, peut-être davantage toutefois avec le Britannique Kris Meeke, largement en tête l’an passé avant son abandon.

Loeb ne craint pas la méconnaissance d’un parcours très profondément renouvelé comparé à 2017 mais plutôt la longueur inhabituelle de certaines spéciales.

«Le risque c’est d’être sur un faux rythme et sur cinquante kilomètres ça peut couter cher», affirme celui qui, au Mexique, avait commis l’erreur de changer sa roue, réflexe acquis au Dakar, alors que le pneu abimé pouvait sans doute tenir la distance.

Sans cet incident, l’Alsacien aurait joué la gagne, ce qui en dit long sur son potentiel en Corse.

Thierry Neuville sera également très ambitieux d’ici dimanche. Le Belge s’était brillamment imposé l’an passé devant Ogier, qui le devance de quatre points au championnat.

Autre pilote Hyundai, le Norvégien Andreas Mikkelsen, ne sera pas en reste.

Et «Ott (Tänak) est quelqu’un de rapide partout, il ne faut certainement pas l’oublier», estime enfin Ogier au sujet de son ancien coéquipier estonien, transfert vedette de l’intersaison chez Toyota.