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Delphine Dholah: le nouveau virage

4 avril 2018, 11:50

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Delphine Dholah: le nouveau virage

Le mannequin entame un nouveau chapitre de sa vie professionnelle. Delphine Dholah est aujourd’hui une femme entrepreneure à la tête de Smile Up Ltd.

Vous évoluez dans le mannequinat à Maurice depuis votre plus tendre enfance. Parlez-nous de votre parcours dans ce domaine.
J’ai fait mes premiers pas à huit ans. J’ai été projeté dans le monde de la publicité grâce à Miselaine Duval – la fondatrice de Komiko/Karavann Productions – et au soutien de mes parents. Je me souviens encore de la réplique de ma première campagne publicitaire, un spot TV pour une marque de beurre : «Maman, maman ! C’est joliiiiiiiiiie !».

J’ai gardé un très beau souvenir de cette première expérience et j’ai vécu mes trois jours de tournage à 200 %, malgré la fatigue due aux longues heures de shooting. Du début jusqu’à la fin du tournage, je me suis sentie à l’aise. Dès lors, j’ai su que j’étais faite pour la comédie ! Ont suivi des collaborations publicitaires pour des marques distinctes et même un clip local. À 13-15 ans, je me suis retirée de ce milieu afin de me consacrer à mes études. Mes parents m’ont toujours conseillé de privilégier les choses qui sont importantes au bon moment.

À 16 ans, j’ai été contactée par le photographe Kunal Jankee et Emma Grigoryan, une photographe arménienne, pour un projet collaboratif. Nous avons travaillé sur un concept et par la suite j’ai été sollicitée pour des projets similaires. Après cette collaboration, j’ai été contactée pour des séances photo collaboratives et des projets avec, notamment, les photographes Khatleen Minerve, Sachin Sagar, ainsi que pour des défilés des créateurs Annabelle Fleury et Sanjeet Boolell. Au même moment, j’ai été approchée par l’agence Gold Models qui souhaitait représenter mon profil et ’est ainsi que j’ai commencé à participer à des défilés et à séances photo.

Petit à petit, je me suis fait connaître dans le monde du mannequinat et, en cours de route, j’ai eu la chance d’obtenir le rôle principal dans le spectacle Soul Of The World. Nous avons donné une représentation à La Citadelle et malheureusement, le projet ne s’est pas étendu. Cette expérience a été une aventure enrichissante car elle m’a permis de collaborer avec des artistes de haut niveau à Maurice tels que Sandeep Bhimjee, Anna Patten, Eva Caille, l’équipe OMADA, Stephen Bongarçon et la troupe SR DANCE. J’ai également eu l’opportunité de rencontrer et de travailler avec l’acteur-réalisateur français Michael Cohen. Grâce à ce projet, j’ai découvert en moi des talents de danseuse et d’actrice. Cette expérience m’a beaucoup aidée en tant que mannequin car dans ce domaine, nous nous glissons sans cesse dans la peau de divers personnages.

Vous êtes l’un des mannequins les plus prisés. Qu’est-ce qui a contribué à votre succès ?
Tout d’abord, j’ai la chance de posséder des traits atypiques. Ensuite, je pense que mon point fort est cette aisance à m’adapter. Cela a incité de nombreuses marques et personnes à collaborer avec moi. Une fois sur le podium ou devant l’objectif, je me transforme, un peu comme un caméléon. Je me fonds complètement dans le personnage que recherche la marque ou le styliste. Je peux facilement être un mannequin commercial comme un mannequin de haute couture.

Aujourd’hui, vous vous retirez un peu du monde du mannequinat. Pourquoi?
J’ai travaillé pendant cinq ans dans le management pour l’agence Gold Models. Je gérais les mannequins, l’organisation des événements et les autres projets. En parallèle, je m’occupais de ma carrière de mannequin. Me retirer de l’agence – pas en tant que mannequin – a été un choix purement professionnel et stratégique. En effet, pour pouvoir évoluer professionnellement, il me fallait me défaire de mes obligations envers l’agence. Il me fallait me consacrer à ma compagnie et à son bon développement. Ceci étant dit, je ne refuserai pas les projets de photo ou autres, car le mannequinat fait partie intégrante de ma personnalité ! 

Justement, parlez-nous de votre nouvelle profession.
Ma compagnie s’appelle Smile Up Ltd. Elle évolue dans trois pôles d’activités : la beauté, les affaires et les événements. Pour le moment, nous nous concentrons sur le pôle beauté avec des produits pour la beauté dentaire. La compagnie a obtenu la licence officielle pour la distribution du Whitening Kit Smile Sciences, produit qui permet de se faire blanchir les dents à domicile. J’ai choisi de me diriger vers ce produit car il est actuellement très en vogue et bénéficie d’un certain engouement sur les réseaux sociaux. Le pôle des affaires se focalisera, quant à lui, sur les compagnies qui souhaitent promouvoir et positionner leur image correctement sur les plateformes digitales. Nous offrons à cet  effet les services de Digital Management. Nous offrirons également nos services de formations personnalisées. Le but est d’accompagner les petites comme les grandes entreprises. Ce programme est surtout destiné aux hôtels et restaurants. Finalement, notre troisième pôle consiste en la création et l’association de nos concepts à des événements. Le département Smile Up Events se construira au fur et à mesure de nos collaborations.

Vous êtes l’une des influenceuses les plus suivies sur Instagram. Or, Maurice regorge d’influenceurs, notamment d’anciens mannequins. Qu’est-ce qui vous différencie des autres ?
Mon compte Instagram est devenu une plateforme sur laquelle beaucoup de marques peuvent afficher leurs produits afin d’être plus visibles pour de potentiels acheteurs. Mes followers sont principalement mauriciens. Des Mauriciens que les marques veulent cibler. J’ai voulu que mon profil Instagram soit un lifestyle blog. De ce fait, je poste non seulement des contenus fashion mais aussi des photos de produits à utiliser, à acheter ou encore des looks à adopter. Les personnes abonnées à mon compte y trouvent un portfolio de bonnes idées de cadeaux, de looks de tous les jours, de mes produits phares, de lieux à visiter et où se relaxer. De plus, j’ai commencé à faire des vlog posts avec les unboxing de mes fashion hauls. Ce qui permet à mes abonnés d’obtenir plus de détails et de précisions sur les produits présentés. 

Maurice a célébré cette année ses 50 ans d’indépendance. Quel regard portez-vous sur la Mauricienne et sa participation à l’économie aujourd’hui ?
Honnêtement, je suis tellement heureuse de démarrer cette entreprise durant cette période de festivités. De plus en plus, les femmes mauriciennes songent à créer leur propre entreprise et à générer leurs propres revenus. Nous sommes plusieurs à penser sur le long terme. Les femmes entrepreneures, aujourd’hui, ont un oeil différent sur le monde des affaires. Leurs idées sont fraîches et innovantes. Une des femmes que j’admire le plus est Astrid Dalais, directrice de Move For Art. Elle représente la femme mauricienne actuelle, celle qui fonce et qui gère son entreprise comme une pro !

La Mauricienne s’affirme de plus en plus et elle a su gagner le respect des hommes. Les femmes qui ne sont pas forcément traitées équitablement dans certaines entreprises ne se laissent plus marcher sur les pieds. Elles savent ce qu’elles veulent et n’ont plus peur de s’imposer. Avoir le goût du risque et être indépendante sont des fondamentaux pour elles. Réussir professionnellement se trouve aujourd’hui sur la top list des priorités dans la vie de chaque femme.