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Somas Appavou: «les nominés politiques ne font pas la loi»

2 avril 2018, 23:38

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Somas Appavou: «les nominés politiques ne font pas la loi»

Mike Seetaramadoo n’occupe plus le poste d’Executive Vice President Human Resources (EVP HR) à Air Mauritius depuis samedi. Une annonce qui réjouit les syndicats. Ils attribuent la dégradation des relations industrielles et la frustration des employés à la façon de faire du nominé politique. Le point avec le Chief Executive Officer (CEO), Somas Appavou. 

Pourquoi Mike Seetaramadoo a-t-il été évincé comme EVP HR ?  

Mike Seetaramadoo n’a pas été mis de côté. Il s’occupe quand même d’un service très important : le volet commercial, c’est-à-dire, des revenus. Par ailleurs, le marché est très compétitif avec un total de 26 opérateurs qui desservent la destination Maurice. Il est donc essentiel de mettre l’accent sur notre marketing et vente. 

Peut-on parler de sanction ? 

Non, ce n’est pas une sanction. Tous les employés de MK font des efforts considérables en ce qui concerne la stratégie actuelle et la vision future. Les fonctions sont rééditées. Mike Seetaramadoo ne s’occupera plus des Ressources Humaines mais sera très impliqué dans des projets stratégiques qui seront bientôt rendus publics. 

Les employés reprochent aux nominés politiques de faire la loi à MK. Quel est votre avis ?  

Les nominés politiques ne font pas la loi. Ces personnes sont employées pour leurs compétences. Mike Seetaramadoo, est très apprécié dans le monde de l’aviation. Tous les qualificatifs négatifs qu’on pourrait lui prêter, sont liés aux changements qu’il essaye d’apporter dans un environnement très conservateur et résistant aux changements. À MK, on est amené à s’adapter très vite pour perdurer dans une industrie qui bouge rapidement. 

La fermeture de l’appel à candidatures pour le poste d’EVP HR a eu lieu en janvier. A-t-on trouvé un candidat approprié ?  

On a fait des entretiens. Une première vague a pris fin en janvier. Une deuxième vague commence bientôt. Le processus est en cours. Comme le communiqué émis samedi l’indique, Vijay Seetul, épaulé de Jean Bernard Sadien, assure la suppléance. 

«Les secousses survenues en octobre ont peut-être apporté une réticence chez les pilotes...» 

Une vingtaine de vols a été annulée en avril. Cette décision ne représente-t-elle pas un manque à gagner pour MK?  

À chaque saison de pointe, comme les vacances pascales en ce moment, nous prévoyons une augmentation dans la demande. Cependant, nous n’avons pas eu le nombre de demandes auxquelles nous nous attendions. Il a fallu alors faire des modulations de vols et des ajustements, entre autres. Nous avions des contraintes, telles que des avions en maintenance. Il était économiquement plus viable pour nous d’annuler ces vols. Il est difficile d’évoquer le manque à gagner à ce stade. 

La pénurie des pilotes perdure. Quelles mesures MK compte-t-elle prendre pour redresser la situation ?  

Pénurie – je trouve que le mot est sévère ! Il faut plutôt parler d’ajustements en ce qui concerne les pilotes. Le développement d’un pilote est très complexe. À Air Mauritius, il accède à la fonction de First Officer sur l’ATR, après ses études, ensuite il gravira les échelons dépendant des heures de vols cumulés et des examens pratiques avec l’objectif de devenir Capitaine d’aéronef. A MK il y a un «bottleneck» au niveau des ATRs (que trois appareils), c’est-à-dire beaucoup de jeunes pilotes qui doivent cumuler des heures avant de passer sur des Jets. On revoit nos processus afin de fluidifier cette étape, qui permettra au final d’avoir plus de pilotes pour nos jets - A330/A319/ A340/A350 - et ceci tout en suivant strictement les réglementations internationales et locales (DCA) au niveau de la sécurité. 

Certaines associations internationales, regroupant des pilotes auraient passé un mot d’ordre et auraient découragé des pilotes de travailler pour MK… 

 J’en ai entendu parler. Les secousses survenues en octobre ont peut-être apporté une réticence chez des pilotes à travailler à Air Mauritius. Mais malgré tout, les applications abondent. Bien que nous ne sommes pas le Qatar ou Dubaï, nous avons une qualité de vie qui attire. Plusieurs professionnels veulent travailler à Maurice. Nous sommes toujours à la recherche de pilotes. En 18 mois, nous en avons recruté 38. Et c’est un processus en continue, on forme, on recrute, certains partent et d’autres nous rejoignent. C’est aussi le cas pour tous les opérateurs aériens.