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Arnaque alléguée: le couple Purmessur «berné» par un yogi

2 avril 2018, 21:00

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Arnaque alléguée: le couple Purmessur «berné» par un yogi

«Sa swami-la inn finie nou net. Mo ti al zwenn li parski mo ti dan lapenn. Mé aster-la mo santi mwa pli malad». Priya Purmessur, une habitante d’Allée-Brillant, âgée de 44 ans, ne sait plus à quel saint se vouer. Pour cause, cette mère de famille affirme s’être fait rouler dans la farine et arnaquer par un prétendu guru. Celui-ci lui aurait, au cours de plusieurs années, soutiré beaucoup d’argent.

Le couple allègue que le dernier «butin» de cet homme serait un billet d’avion pour l’Inde et Rs 50 000, ce que récuse le swami que nous avons contacté. Et dire que c’est pour surmonter des épreuves difficiles que Priya Purmessur, et son époux, Vivendra, l’ont approché en premier lieu…

Mort de leur enfant

«J’ai eu un fils et seize ans après, j’ai accouché d’une fille. Malheureusement, lorsqu’elle est née, elle est tombée malade. Après cinq mois, malgré le fait que mon époux et moi avons tout essayé, nous n’avons pas pu sauver notre enfant et elle est morte», raconte Priya, la voix tremblotante.

Depuis la perte de son enfant, elle a du mal à supporter le poids de la vie. D’où la raison pour laquelle une connaissance lui a référé au swami en question. «Mon amie s’était déjà rendue chez lui et m’a conseillé de le consulter pour avoir l’esprit tranquille», se souvient-elle.

Six ans d’amitié

Suivant les conseils de son amie, la femme au foyer et son époux, chauffeur de taxi, décident d’aller à la rencontre du yogi Mahendranath Dookheet, un habitant de Rose-Hill. Ce dernier, qui possède un temple à Pont-Blanc, donne des cours à travers l’île. «Kan nou’nn al laba, vrémem nou’nn santi nou bien. Il nous a donné plusieurs prières à effectuer et nous avons commencé à assister à ses classes basées sur la religion.»

C’est alors que commence une longue amitié… Pendant pas une ni deux, mais six années, le couple Purmessur suivra ce yogi. Mais à un moment donné, confie Priya, elle a remarqué l’intérêt qu’il a pour l’argent.

Egalement bijoutier

«À peine commence-t-il la classe qu’il parle d’argent. Qu’il faut lui acheter des pierres précieuses...» Parce que le yogi, il est également bijoutier, souligne la mère de famille. «Li oubliz ou met sa(...) Nous avons fait plusieurs bijoux à cause de lui. Il nous disait qu’il fallait qu’on porte des bijoux ornés de pierres porte-bonheur. Et une bague nous coûtait environ Rs 22 000.»

Qui plus est, «li do’nn ou fer bann lapriyer ki kout bien ser. Li pa fer nanyé, li zis pran so lékor li vini. Nou osi finn rémarké ki so fami vini bien rar», ajoute Vivendra.

Vente d’un terrain

Pendant les six ans qu’ils ont côtoyé le yogi, c’est avec beaucoup de ferveur que son mari et elle l’ont suivi, dit Priya. «Sak sémenn nou ti pé al Pont-Blanc, pou nétwayé, fer tou lapriyer ki li dir avek nou kas.» La mère va même jusqu’à vendre un terrain afin de pouvoir faire une donation de Rs 50 000 au yogi, selon ses dires.

Mais ce n’est qu’en octobre 2017 qu’elle aurait vraiment découvert le pot aux roses. À l’époque, le guru décide d’organiser un pèlerinage en Inde. Et propose d’y emmener Priya. Son époux refuse, dans un premier temps, mais finit par accepter.

Pas de voyage

«Mo’nn ramas mo kas tigit par tigit pou asté enn biyé avion ki’nn kout Rs 16 300 ek li ti dir li sa voyaz-la pou kout Rs 50 000. Li’nn fer mo misié al pey lazans voyaz ek li’nn fer enn biyé lor so non. Li’nn gard biyé-la ar limem. Nou ti fer li konfians», détaille Priya. Le voyage, elle ne le fera pas.

En janvier, la relation que le couple entretient avec le guru devient tendue. «Nous avons remarqué certaines choses qui n’étaient pas correctes et qu’il racontait énormément de mensonges.» Priya décide alors de lui dire «ki li enn manter» et, ce, devant plusieurs personnes.

«Li pé zwé sové ar nou.»

Ce qui n’aurait pas plu au yogi, qui l’a virée de ses classes : «Li pa pou amenn mwa l’Inde, ni li pou ranbours mwa mo kas», précise Priya. Depuis, elle et son mari essayent de rencontrer le yogi, en vain. Ce dernier refuserait de les rencontrer. «Li pé zwé sové ar nou.» Vivendra en est persuadé. Li pa pé rod donn nou tiké-la ek li’nn bien maltret mo madam.»

Las de cette situation, le couple a porté plainte au poste de police de Phoenix. Cependant, «lapolis dir nou ki sé enn case sivil, ek nou bizin get avoka pou sa. Zot pa pou kapav fer nanyé», avance le chauffeur de taxi.

«Je n’ai pas son ticket avec moi. Je le lui ai rendu»

Pour les Purmessur, cette affaire n’est désormais pas qu’une simple histoire d’argent. Selon eux, le swami est en train d’arnaquer les gens. «Nou koné éna boukou dimounn ki pé tomb dan bann piez koumsa ek nou pa anvi sa arivé.»

Contacté, le swami Mahendranath Dookheet confirme que le couple Purmessur faisait bien partie de ses disciples et qu’il a eu des ennuis avec Priya Purmessur. Mais se défend. «C’est la femme qui m’avait insulté devant pas mal de personnes en me traitant de menteur et je n’ai pas son ticket avec moi. Je le lui ai rendu», affirme-t-il.