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Que sont-ils devenus? Gabriel Anazor: «On n’encourage plus les jeunes à faire du sport»

31 mars 2018, 15:12

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Que sont-ils devenus? Gabriel Anazor: «On n’encourage plus les jeunes à faire du sport»

L’ancienne gloire du cyclisme mauricien Gabriel Anazor fêtera ses 67 ans, le 15 mai. Aujourd’hui à la retraite, l’amoureux de la petite reine passe six mois à Maurice et le reste de l’année à l’étranger.

Parti au Canada en 1987, Gabriel Anazor y vit pendant six ans, avant de rentrer au pays. Puis, en 1997, il s’installe de manière définitive à Montréal, où il travaille dans la maintenance. Aujourd’hui à la retraite, l’ancien coureur cycliste passe, chaque année, six mois à Maurice, quelques semaines chez sa fille en Angleterre et un peu de temps avec son fils en Finlande, avant de rentrer chez lui au pays de l’érable. Son autre fils Aldo y réside également.

Comment l’ancienne vedette de lapetite reine voit-il l’évolution du monde sportif mauricien ? «Il y a eu des progrès, mais malheureusement, pas du côté des athlètes», répond Gabriel Anazor. L’ancien champion reconnaît qu’aujourd’hui, l’infrastructure s’est améliorée. «Nos routes ne sont plus comme celles d’antan. De nos jours, l’asphalte est de bonne qualité.»

Toutefois, le vieux routier regrette l’absence d’un vélodrome. «C’est surtout les jeunes qui en ont besoin», explique le coureur expérimenté. Cependant, il dit noter une absence d’encouragement aux néophytes. «Il faut savoir motiver les jeunes pour les amener à pratiquer le sport.»

Fort de son vécu à l’étranger, Gabriel Anazor peut témoigner qu’ailleurs, les fédérations, les collectivités locales ainsi que les associations sont très actives pour encourager la pratique sportive. «Aujourd’hui à Maurice, on n’encourage plus les jeunes à faire du sport», regrette-t-il.

La vedette d’antan est bien placée pour parler du soutien des volontaires. Lui-même doit sa brillante carrière à l’engagement des bénévoles, dont Roger Dalais et Hervé Wong Ken, dit Ti Kong, pour ne citer que ces deux figures connues du cyclisme mauricien.

1er Mauricien à remporter le Tour de La Réunion

En effet, Gabriel Anazor n’a pas encore 20 ans quand, encouragé par son patron, Roger Dalais, il rejoint, dans les années 70, son frère Edwin au sein de Groupement cycliste de l’île Maurice (GCIM). Le directeur de Building and Engineering ne lésinait pas pour motiver ses employés à pratiquer le cyclisme. Il met des vélos à leur disposition et leur aménage des heures de travail pour faciliter leur entraînement. «Trois fois par semaine, Monsieur Roger nous permettait d’arrêter le travail à 14 heures», raconte l’ancien employé.

Gabriel Anazor se rappelle avoir remporté sa première course en 1975. «Au début, je suis resté dans l’ombre de mon frère Edwin, qui enchaînait des victoires.» Puis, il s’épanouit aux côtes des amis coureurs, dont Mathieu Calypso, Hedley Ferré, Jocelyn Fayolle, Mico et Gilbert Quéland, ainsi que Carol Chan Fan.

Des souvenirs, le vieux coureur en a plein la sacoche. D’abord, les cinq titres consécutifs de champion de Maurice, de 1975 à 1979. Ensuite, l’exploit d’être le premier mauricien à remporter le Tour de La Réunion, en 1975. Et enfin, la médaille d’or aux 1er Jeux des îles de l’océan Indien, en 1979.

Mais tout n’a pas été rose pour Gabriel Anazor. Il se remémore l’accident de la route qui a interrompu sa carrière de cycliste en 1980. Un camion transportant de la mélasse lui roule sur la jambe après qu’il a fait une chute. Quand le coureur revient à la compétition par la suite, il sera davantage un capitaine expérimenté animant les équipes.

Gabriel Anazor accepterait-il de donner un coup de pouce aux jeunes cyclistes ? Il se dit volontaire, mais a des doutes sur la volonté des responsables d’aujourd’hui à faire appel à l’expérience des anciens.

Son parcours

  • 1970 – Débute au sein du GCIM ;
  • 1975 – Vainqueur du Tour de La Réunion ;
  • 1978 – 7e aux Jeux d’Afrique ;
  • 1979 – Médaillé d’or aux JIOI ; 
  • Juillet 1980 – Blessé dans un accident de la route ;
  • 1985 – Arrête la compétition ;
  • 1987 – Émigre au Canada ;
  • 1993 – Retourne à Maurice ;
  • 1997 – S’installe définitivement à Montréal.