Publicité

Fermeture du port: un manque à gagner de Rs 2,6 Mds en 24 jours d’inactivité

22 mars 2018, 22:26

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Fermeture du port: un manque à gagner de Rs 2,6 Mds en 24 jours d’inactivité

Situation chaotique au port. Depuis le début de l’année, il y a eu 24 jours d’arrêt de travail dans la rade à cause du passage des cyclones Ava, Berguitta, Cébile et Eliakim, ainsi que des avis de fortes houles. Une situation pénible, surtout pour les acteurs de l’import-export. La Mauritius Export Association (MEXA) situe le manque à gagner entre Rs 100 millions et Rs 110 millions par jour, soit entre Rs 2,4 milliards et Rs 2,6 milliards jusqu’ici.

Pour la directrice Lilowtee Rajmun-Joosery, la situation est délicate face à une baisse de productivité et de compétitivité. Elle indique que 95 % de nos importations et exportations passent par la voie maritime. «Combien de jours va-t-on pouvoir tenir avant de réagir ? Il faut prendre des décisions rapidement car cela pourrait être pire à l’avenir», fait-elle valoir.

Mardi 20 mars, la Cargo Handling Corporation Limited n’a pu fonctionner à cause des fortes houles. Pas moins d’une dizaine de navires sont en attente au large de Port-Louis. Les armateurs et les représentants des compagnies maritimes ont dû rediriger certains navires vers Durban, en Afrique du Sud, et Colombo, au Sri Lanka.

Le capitaine René Sanson, de la Mediterranean Shipping Company, indique que durant ces 24 jours d’arrêt de travail, aucun navire de la compagnie n’a accosté. «Nous avons des navires qui sont en attente depuis six jours. Cela revient à Rs 1 million par jour par bateau», a-t-il souligné.

Bateaux en attente

 Le Managing Director de Maersk Line, Khadeeja Luckhun, affirme qu’en trois mois, il y a eu plus de jours de fermeture que durant tout au long de 2017. «Le port est fermé depuis cinq jours déjà (NdlR, toutefois, il est de nouveau entré en activité depuis ce mercredi 21 mars). Cela pose problème car il y a trois bateaux qui sont en attente. Maurice rate des commandes importantes en provenance de l’Asie. Une partie du secteur textile, qui a besoin de matières premières, est en arrêt.»

Le secteur textile en est effectivement très affecté, selon Elvis Félicité, Shipping and Logistics Manager chez Real Garments Ltd. «On a un mois de retard. Nous attendons des accessoires et des fournitures pour pouvoir fabriquer entre 175 000 à 200 000 pièces. Même si le retard peut être justifié, les magasins peuvent refuser la marchandise.» Il confie, qu’il doit exporter 80 tonnes de jeans et que si la commande n’est pas prête à temps, il peut accuser un manque à gagner d’environ Rs 30 millions.

Afin de ne pas subir de retard, les importateurs et les exportateurs passent par des lignes aériennes qui coûtent dix fois plus cher. Et même s’il y a un remboursement de 40 % sur les frais d’exportation, la marge de profit est réduite.

Selon Lilowtee Rajmun-Joosery, la solution est la breakwater structure, soit les brise-lames qui atténuent les houles. La Mauritius Ports Authority est en attente d’une étude de faisabilité d’ici la mi-2018, a indiqué son président, Ramalingum Maistry.

Le projet sera présenté d’ici la fin de l’année suivant l’appel d’offres lancé en février.