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Football: «Primordial de créer un plan d’action avec des objectifs bien précis» dit Jean-Marc Ithier

15 mars 2018, 22:10

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 Football: «Primordial de créer un plan d’action avec des objectifs bien précis» dit Jean-Marc Ithier

Cela fera vingt ans bientôt que Jean-Marc Ithier s’est installé en Afrique du Sud. Il dirige aujourd’hui la JMI Soccer Academy à Cape Town. L’ancien redoutable attaquant du Sunrise et du Santos n’a pas oublié le football mauricien pour autant. Son constat est toutefois accablant : absence de plan d’action, régionalisation mal planifiée et refus incompréhensible de faire appel aux anciennes gloires pour le développement du sport roi.

L’île Maurice a fêté ses cinquante ans d’indépendance le 12 mars. Cinquante ans d’indépendance, c’est aussi cinquante ans de sport. Quel regard portez-vous sur l’évolution du sport mauricien durant le demi-siècle écoulé ?

Malheureusement, on n’a pas beaucoup de choses positives à dire sur l’évolution de notre sport, surtout le sport roi, le football, même s’il nous reste de bons souvenirs. La situation s’est détériorée drastiquement ces dernières années, et l’écart s’agrandit davantage par rapport aux niveaux africain et mondial. Il nous faut prendre les choses au sérieux si nous voulons faire bouger notre sport.


 

Les avancées ont-elles été suffisantes, nombreuses ou insuffisantes sur le plan des infrastructures, de l’entraînement, de la participation à des compétitions nationales, régionales et internationales, de la multiplication des disciplines, sur le plan de l’accompagnement technique et médical des sportifs ?

Il me semble qu’il n’y ait pas de plan à court, moyen et long terme. On fait les choses à moitié et on s’attend à des résultats positifs. Il faut investir énormément à tous les niveaux que vous avez mentionnés et ajouter un plan bien défini avec des objectifs bien précis. Alors on commencera à avoir des résultats dans cinq à dix ans. Aussi, il y a la mentalité des gens qu’il faut revoir, car cela bloque la progression.

Quelle place occupe le football dans cette fresque vieille de cinquante ans ?

Notre football a connu des années de gloire aux niveaux local et international et jusqu’à maintenant tout le monde en parle. Mais malheureusement on a aussi vu la détérioration du foot avec la régionalisation qui a été mal planifiée.

«On ne réalise pas les bienfaits du sport à différents niveaux»

Les footballeurs mauriciens ont-ils laissé leur empreinte sur le sport mauricien ?

Bien sûr ! Comme je viens de dire, tous les supporteurs parlent toujours de leurs idoles locales en foot, idoles qui ont brillé dans le passé. C’est dommage que personne ne trouve qu’il est nécessaire de se servir de ces idoles pour contribuer au développement du foot aujourd’hui à Maurice.

L’empreinte que ces idoles ont laissée a-t-elle été suffisante selon vous ?

Ces idoles ont laissé leur empreinte comme joueurs mais ils auraient pu certainement continuer à contribuer comme administrateurs ou dans une autre fonction. Ils ont encore beaucoup à donner à notre football car ils ont toujours notre foot à cœur.

L’île Maurice est-elle consciente des bienfaits du sport et de la nécessité de maintenir une pratique régulière ?

Il faut bien préciser qu’il y a le sport au service de la vie sociale et le sport d’élite. Je pense qu’on n’investit pas suffisamment dans les deux parce que justement on ne réalise pas les bienfaits du sport à différents niveaux. C’est difficile aussi de s’investir s’il n’y a pas de plan d’action avec des objectifs, donc pas de direction.


 

Parlez-nous de votre expérience personnelle. De vos débuts au sein de l’équipe de la Police à votre carrière aujourd’hui en Afrique du Sud en passant par le Sunrise. Cette traversée a-t-elle été difficile par moments ? 

Cela a été très enrichissant car j’ai vécu de grands moments avec le foot, qui est ma passion. Certainement, il y a eu des épreuves difficiles mais lorsqu’on est déterminé à réussir, la faillite n’est pas une option à considérer.

Votre parcours a-t-il été riche en enseignements et en succès ?

Certainement, car le foot vous apprend beaucoup de choses que vous pouvez mettre en pratique dans la vie au quotidien. J’ai eu la chance d’évoluer avec de grands joueurs de foot à Maurice et en Afrique du Sud et d’apprendre beaucoup aussi en les côtoyant. Je dois dire que j’ai eu pas mal de succès à Maurice et en Afrique du Sud sur le plan individuel et avec les équipes où j’ai évolué, plus particulièrement Sunrise et Santos.

«C’est dommage que personne ne trouve qu’il est nécessaire de se servir de ces idoles pour contribuer au développement du foot aujourd’hui à Maurice» 

Quel a été pour vous la clé du succès et de la longévité ?

La volonté de travailler dur pour réussir et la discipline sur le terrain et en dehors aussi.

Que reste-t-il à entreprendre et réaliser pour rendre la nation mauricienne plus sportive et plus consciente des bienfaits du sport ?

Je pense qu’il y a tout à refaire car il n’y a pas grand-chose actuellement en place. Comme mentionné plus tôt, il est primordial de mettre en place un plan d’action à court, moyen et long terme avec des objectifs bien précis sur un minimum de cinq à dix ans. Et puis de se mettre au travail.

Carte de visite

<div><img alt="" height="280" src="/sites/lexpress/files/images/jean-marc-ithier.jpg" width="380" /></div>

<p>Jean-Marc Ithier</p>

<p>52 ans</p>

<p>Originaire de Rodrigues</p>

<p>Marié et père de deux fils</p>

<p>Directeur de la JMI Soccer Academy à Cape Town, son lieu de résidence depuis bientôt 20 ans</p>

<p>A quitté Rodrigues en 1988 pour jouer avec l&rsquo;équipe de la Police à Maurice</p>

<p>La même année, il signe au Sunrise où il passera 12 ans avant de rejoindre Santos FC en Afrique du Sud. Jean-Marc Ithier a remporté plusieurs trophées avec le Sunnrise. Il a été sacré champion aussi avec Santos.</p>

<p>Au sujet de sa carrière&nbsp;: <em>&laquo;Je suis quand même content de ma carrière même si mon rêve c&rsquo;était toujours d&rsquo;aller jouer en Europe.&raquo;</em></p>

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