Publicité

Mauritius Duty Free Paradise: le CEO Rakesh Ragoobeer limogé

5 mars 2018, 16:09

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

 Mauritius Duty Free Paradise: le CEO Rakesh Ragoobeer limogé

Le conseil d’administration de la Mauritius Duty Free Paradise, qui s’est réuni le vendredi 2 mars 2018, a décidé de mettre un terme au contrat de son Chief Executive Officer (CEO), Rakesh Ragoobeer.

Joint au téléphone dimanche, Racheed Daureeawoo, président de l’entreprise commerciale étatique, est resté évasif sur la ou les vraie (s) raison (s) du limogeage du CEO. Il dira uniquement que «c’est une affaire normale dans une entreprise».

Que reproche le conseil d’administration à Rakesh Ragoobeer ? À cela, Racheed Daureeawoo réplique simplement qu’«il n’est pas question de reproches».

La Mauritius Duty Free Paradise.

Par contre, c’est un autre son de cloche venant de Jack Bizlall, négociateur syndical à la Mauritius Duty Free Paradise. Le syndicaliste, qui tiendra une conférence de presse à ce sujet cette semaine, avance une «accumulation» de raisons pour lesquelles le CEO de la Mauritius Duty Free Paradise devait partir. Il énumère le dossier Rakesh Gooljaury, notamment l’engagement de la Mauritius Duty Free Paradise dans les transactions bancaires de l’homme d’affaires.

Durant la semaine écoulée, la cour commerciale a statué que c’est la Mauritius Duty Free Paradise qui devra rembourser Rs 40 millions à l’AfrAsia Bank. En effet, la compagnie de boutiques hors taxes est intervenue pour se porter garante d’un prêt contracté par Rakesh Gooljaury, comme en témoigne l’engagement qu’elle a pris, dans une lettre en date du 19 mars 2013, pour rembourser cet argent.

Jack Bizlall, négociateur syndical à la Mauritius Duty Free Paradise.

Jack Bizlall allègue qu’il y a aussi le dossier des proches de Rakesh Ragoobeer, opérant à la Mauritius Duty Free Paradise, ou encore celui de «certains recrutements». Toujours selon Jack Bizlall, il y a en outre «les nombreux voyages à l’étranger de l’ex-CEO» et un «scandale de moeurs qui n’a pas encore éclaté».

Rendre des comptes

Pour le négociateur syndical, qui se dit satisfait que la Mauritius Duty Free Paradise mette enfin de l’ordre au sein de la compagnie, il est clair que «le board et le gouvernement ne sont pas d’accord avec Rakesh Ragoobeer». Jack Bizlall demande toutefois l’institution d’un comité d’enquête sur l’ex-CEO car ce dernier, dit-il, ne peut partir sans rendre des comptes, et encore moins avec une «golden handshake».

Nous avons essayé, à maintes reprises, d’avoir une réaction de Rakesh Ragoobeer. Lors de l’unique fois où quelqu’un a décroché son téléphone, une voix masculine à l’autre bout du fil a déclaré que le principal concerné n’était pas disponible.

Quid du successeur de Rakesh Ragoobeer ? «Personne n’a été désigné encore. La Mauritius Duty Free Paradise tombe sous la tutelle du ministère des Finances. Nous allons rassembler toutes les compétences déjà présentes au board pour travailler en fonction de la stratégie de l’entreprise », fait valoir son président Racheed Daureeawoo.

Directeur de Waterpark

Rakesh Ragoobeer, un nominé politique proche du Mouvement socialiste militant, a déjà occupé le poste de directeur du parc de loisirs Waterpark, en 2006. Il est en poste à la compagnie de boutiques hors taxes depuis novembre 2015, après le départ précipité de son prédécesseur Simo Carevic.

Simo Carevic, avec le Deputy Chief Operations Officer de Dufry (l’ancien fournisseur de la Mauritius Duty Free Paradise), Thomas Galet, est celui qui a juré un affidavit accusant trois ministres d’alors, Pravind Jugnauth, Ravi Yerrigadoo et Roshi Bhadain, d’intimidation pour bénéficier des commissions, comme le tandem Soornack-Gooljaury. C’était au domicile de l’ancien Attorney General, dans la nuit du 16 au 17 février 2015.

C’est sous la direction de Rakesh Ragoobeer que le scandale des biscuits de Sheila Hanoomanjee, la fille de la présidente de l’Assemblée nationale, a éclaté. Et que le contrat entre la Mauritius Duty Free Paradise et Gebr Heinemann pour l’approvisionnement en produits hors-taxes a été signé en remplacement à Dufry.