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Enchaîné à son lit d’hôpital: «On m’a traité comme un criminel devant mon enfant»

7 février 2018, 10:40

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Enchaîné à son lit d’hôpital: «On m’a traité comme un criminel devant mon enfant»

Il a été enchaîné à son lit d’hôpital, tel un vulgaire criminel. Neuf ans après les faits, Dooyoodan Neemye ne digère toujours pas ce qui lui est arrivé. Par le biais de son homme de loi, Me Yahia Nazroo, ce pêcheur demande réparation, réclamant Rs 1 million à l’État. Le procès a été appelé en Cour suprême, il y a quelques jours.

Appelé à la barre, Dooyoodan Neemye raconte que le 2 janvier 2009, une dispute a éclaté entre son beau-frère et lui, à Tamarin, Rivière-Noire. «Je me suis rendu au dispensaire parce que j’avais subi des brûlures mais on m’a conseillé de me rendre à l’hôpital.»

Or une fois à l’hôpital Victoria, à Candos, un policier l’a interpellé, lui demandant sa version des faits. Il s’avère que son beau-frère avait, entre-temps, fait une déposition contre lui, l’accusant d’agression avec préméditation. Dooyoodan Neemye insiste. «On ne m’avait pas dit que j’étais en état d’arrestation !»

Le pêcheur fait valoir qu’il a été enchaîné à son lit d’hôpital. «Du 2 au 4 janvier 2009, j’avais un officier constamment à côté de mon lit». Situation humiliante et traumatisante, au dire de l’habitant de Tamarin. «On m’avait enchaîné comme un criminel, même lorsque ma fille âgée de 6 ans et ma famille venaient me voir…»

Discrétion…

Ce n’est pas tout. «Lorsque je devais me rendre aux toilettes ou à la salle de bains, mes chevilles étaient enchaînées et je devais marcher ainsi devant tout le monde.»

À sa sortie d’hôpital, Dooyoodan Neemye a fait l’objet d’une accusation provisoire d’agression avec préméditation. Il a été libéré contre une caution. L’homme souligne que le traitement qui lui a été infligé porte atteinte à sa crédibilité, son honneur et sa réputation.

Cependant, l’État, représenté par Me Langut, Senior State Attorney, indique que le plaignant avait été informé de ses droits constitutionnels ainsi que des accusations portées contre lui. «It is a practice to handcuff any person who is in the police custody and where inappropriate/impracticable, to use footcuff.»

Me Langut fait ressortir que comme Dooyoodan Neemye avait été brûlé au bras, ses pieds ont été liés. «Ce footcuff avait été placé discrètement sans que personne ne puisse le voir car le plaignant avait une couverture sur lui», poursuit l’homme de loi. 

Le procès se poursuivra le 28 mars.