Publicité

Les Tuche 3: un divertissement vite vu et vite oublié

2 février 2018, 11:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Les Tuche 3: un divertissement vite vu et vite oublié

Jeff Tuche, se réjouit de l’arrivée du train à grande vitesse dans son cher village. Malheureusement, celui-ci ne fait que passer, sans s’arrêter à Bouzolles. Déçu, il tente de joindre le président de la République pour que son village ne reste pas isolé du reste du territoire. Sans réponse de l’Élysée, Jeff ne voit plus qu’une seule solution pour se faire entendre : se présenter à l’élection présidentielle… Profitant de circonstances politiques imprévisibles, Jeff Tuche et toute sa famille vont s’installer à l’Élysée pour une mission à haut risque : gouverner la France.

La note 6/10

Vous trouvez l’actuel président de la République et son sens de la communication lisses ? Pas de problème, Les Tuche 3 est là pour vous remonter le moral. Sans artifices, avec le sens de la répartie plein les dialogues, Jeff Tuche et sa famille investissent l’Élysée après quelques jolis malentendus politiques qui font sourire. L’idée est connue, et les deux premiers films de la désormais célèbre trilogie d’Olivier Baroux et de bon nombre de comédies françaises aiment l’appliquer à la lettre, en déclinant la nature chic du réceptacle. Il s’agit toujours de placer des éléments incongrus dans un milieu de convenance et de décorum, où la sympathie et la franchise du petit l’emportent toujours sur la mesquinerie de la haute société.

La sympathie, les Tuche l’ont déjà acquise, et ils la conserveront bon gré mal gré. Point de personnage dans la famille qui n’obtient pas l’adhésion populaire dans ce chapitre, même si le fils intello de la bande, pivot du second film, puisqu’il était la raison pour laquelle la famille s’expatriait aux USA, se trouve, en raison du scénario, plutôt absent des devants de la scène élyséenne.

Les Tuche, ces dictionnaires ambulants d’un français revisité par la syllabe folle, égratignent l’accent, écorchent la langue, et savourent le premier degré des mots. Et on apprécie cela. De leurs ratés linguistiques sur lequel le gros du film repose, à la fainéantise légendaire de chômeur de Jeff président, portée ici en emblème national (par exemple, la généralisation d’un jour férié avant le jour férié, pour s’y préparer, mais aussi après, pour s’en remettre) forcément, le sourire est fréquent.

Toutefois, l’idée d’un rire volontiers ne se vérifie pas, puisque l’essentiel de l’oeuvre, qui devrait aussi passer par son scénario, abdique de tout bon sens, d’une vraie orientation, et de rouages suffisamment solides pour ne pas trahir la parole présidentielle du nouveau chef de l’État.

Les «méchants» (appelez-les adversaires politiques) sont expédiés de façon transparente, à l’image d’une fin précipitée qui tord le cou à la vision que peuvent avoir certains amateurs du genre comique, pour qui la suite de gags contrebalancerait l’absence de narration. Les Tuche 3 ne permettent en rien de valider cette vision un peu limitée du divertissement. Malgré une réalisation ronde et des décors surprenants qui ne manquent pas d’aisance, l’appréciation de cette suite de sketches est donc essentiellement télévisuelle.

In fine, en 2018, le président Tuche n’est pas le premier à trahir sa parole présidentielle ou à oeuvrer que pour son microcosme de fidèles (il propose immédiatement à ses potes chômeurs de venir prendre les postes de ministres) ; pis, il n’est pas le dernier des élus à parvenir au sommet de la République sans vrai parcours politique, mais on lui reconnaîtra au moins de ne pas avoir la fadeur et l’air benêt de ses prédécesseurs, même s’il est né avec un bonnet d’âne cousu sur la tête. Bref, Les Tuche 3 n’est pas vraiment une critique de la société et de la politique actuelle. Donc, si c’est ce que vous cherchez, passez votre chemin. Par contre, si vous êtes à la recherche d’un petit divertissement vite vu et vite oublié, ce film est pour vous.

Fiche technique

Genre: comédie
Durée: 1 h 33
De: Olivier Baroux
Avec: Jean-Paul Rouve , Isabelle Nanty et Claire Nadeau
Salles: Star Caudan, La Croisette et Bagatelle


En salle

Insidious: La dernière clé

L’histoire en une ligne: Elise Rainier retourne dans la maison de son enfance, au Nouveau Mexique, pour faire face à un mal venu d’un autre temps…
Genre: horreur, épouvante
Durée: 1 h 45
De: Adam Robitel
Avec: Lin Shaye, Angus Sampson, Leigh Whannell, Spencer Locke, Caitlin Gerard et Bruce Davison
Salles: Caudan, La Croisette et Bagatelle

Pitch Perfect 3

L’histoire en une ligne: trois ans après avoir remporté les championnats du monde, les Bellas se retrouvent dans un nouveau concours de chorale avec, à la clé, une tournée en Europe.
Genre: comédie musicale
Durée: 1 h 40
De: Trish Sie
Avec: Anna Kendrick, Rebel Wilson, Anna Camp, Brittany Snow, Hailee Steinfeld, Hana Mae Lee, Ester Dean, Alexis Knapp, Chrissie Fit, Shelley Regner, Kelley Jakle, John Michael Higgins et Elizabeth Banks
Salles: Star La Croisette et Bagatelle

Padmaavat

L’histoire en une ligne: Padmaavat est la légende de la reine Padmavati, pour qui l’honneur était au-dessus de tout et qui est connue pour sa beauté, mais surtout pour son courage face à l’envahisseur qui assiégeait son royaume… 
Genre: drame historique
Durée: 2 h 44
De: Sanjay Leela Bhansali
Avec: Deepika Padukone, Shahid Kapoor, Ranveer Singh, Aditi Rao Hydari, Jim Sarb, Danny Dezongpa et Sonu Sood
Salles: MCine Trianon, MCine Flacq, Novelty, Cine Metropolitan, Cine City, CineKlassic, Cinema Anand et Cine King’s