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«So’Flo est maintenant ‘le petit Bagatelle’ de Floréal»

25 janvier 2018, 01:00

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«So’Flo est maintenant ‘le petit Bagatelle’ de Floréal»

L’année 2018 est une de défis pour Ascencia avec des développements majeurs. Notamment, un nouveau centre commercial à Beau-Vallon, mais aussi avec la perspective de travaux qui impacteront le chiffre d’affaires du shopping mall de Phoenix. Résolument confiant en l’avenir, Frédéric Tyack mise sur l’offre de proximité et l’énergie verte.

Ascencia gère les centres commerciaux de Phoenix, Riche-Terre, Saint-Pierre, entre autres. Quel regard portez- vous sur l’année calendaire 2017 ?
Je dirai que le commerce se porte bien. Il y a certes eu une baisse d’activités entre les mois de juin et septembre. Mais les mois d’octobre à décembre ont été marqués par la reprise, qui devrait perdurer. D’ailleurs, on s’attend que les chiffres comparatifs entre 2016 et 2017 soient plutôt excédentaires.

En fin d’année, vous avez aussi lancé le centre So’Flo à Floréal.
Nous avons mis les bouchées doubles pour ouvrir le centre commercial à la date prévue, soit le 29 novembre. So’Flo est maintenant ‘le petit Bagatelle de Floréal’ (rires). La moyenne de visites par jour est très satisfaisante et le chiffre d’affaires réalisé par les locataires reste très correct. C’est un lieu de vie structuré qui séduit la clientèle urbaine des Plaines-Wilhems. Le concept est un succès.

Pourquoi ne pas avoir vu plus grand comme les autres centres commerciaux ?
Je suis convaincu qu’il faut adapter l’espace pour rester au plus proche du marché. So’Flo est le parfait exemple d’une offre pour un marché spécifique, avec un mixte de magasins soigneusement étudié. Cette offre correspond à une clientèle précise et reste adaptée à son pouvoir d’achat. Et ça marche.

Vous avez procédé à un rebranding mais vos enseignes ne portent pas toutes le même nom.
Oui, sous notre logo distinctif Ascencia, nous regroupons plusieurs centres commerciaux de différentes tailles. Chaque centre a son positionnement et sa zone d’achalandage, son identité propre. Toutefois, en faisant partie d’Ascencia, ils partagent tous le même gage de niveau de service. Nous avons élaboré notre charte de promesse- client autour du concept «shaping singular places».

En venant dans un centre commercial d’Ascencia, peu importe la taille et l’emplacement, nous insistons sur trois points : «convenient, comfortable and engaging». Le côté «convenient», c’est par exemple l’aisance de trouver un parking et de pouvoir se garer facilement. L’aspect «comfortable», c’est que l’intérieur soit lumineux, avec une température contrôlée, sécurisée et très propre. Quant au troisième aspect, «engaging», nous comptons sur l’offre d’animation, de belles vitrines ainsi que l’accessibilité au wifi, par exemple.

Entre wifi et Big Data, il n’y a qu’un saut.
Les bornes wifi pour les clients à Bagatelle et à Phoenix participent à notre promesse-client. Mais, c’est aussi bénéfique pour nos locataires. Avec des données sur la clientèle, comme par exemple le nombre de visiteurs et ainsi de suite, les boutiques et supermarchés peuvent affiner leur offre. Mieux connaître les clients permet aux gérants de développer et ajuster leur commerce. Aujourd’hui nous proposons le wifi, il se peut que nous proposions d’autres prestations selon l’évolution de la technologie.

En 2017, outre la restructuration de la dette d’Ascencia, il y a eu une modification au niveau des actions détenues par Atterbury Mauritius Consortium (AMC) ?
La bonne performance des centres atteste de la bonne santé de l’entreprise. Atterbury fait partie de nos plus anciens partenaires, notamment depuis la construction du centre commercial de Bagatelle. Nous consolidons nos excellentes relations pour le long terme.

La restructuration de la dette a été engagée en partenariat avec les deux grandes banques partenaires, la MCB et la SBM, en juin 2017. Cela nous a permis de dégager suffisamment de trésorerie pour nous engager dans de nouveaux projets. Et de rémunérer nos actionnaires à un taux proche de leurs attentes. Le dividende intérimaire d’Ascencia, en décembre approche les 2,5 % de yield. Cela reste très proche de ce qui est attendu par les actionnaires qui investissent dans la classe d’actions de type property. Nous espérons que ce taux progresse encore sur la durée.

Quels sont vos grands projets pour 2018 ?
Nous avons plusieurs projets majeurs que nous mettrons en route cette année. Toutefois, il est important de préciser qu’Ascencia mène ses projets basés sur du concret, pas sur du spéculatif. Pour So’Flo, par exemple, et c’est la même philosophie pour les autres projets, nous ne lançons le projet qu’à condition d’avoir atteint 75 % de prélocations. Ainsi, nous savons qu’il reste 25 % de locataires à trouver mais le reste est déjà assuré.
Pour 2018, le premier de nos deux grands projets concerne la région de Beau-Vallon. Ce sera un espace commercial d’environ 8 000 m2 à 10 000 m2 qui y verra le jour. Le but est d’alimenter la région qui va se développer avec les projets de smart city d’Omnicane. Mais nous savons que la clientèle montera en puissance sur le moyen terme.

À plus court terme, notre deuxième projet est l’extension du parc de Voilà à Bagatelle. Une quarantaine d’appartements de type «self-service» seront construits. La superficie sera d’environ 2 000 m2 et sera dotée d’une salle de sport. Nous voulons offrir cette gamme de logements à ceux qui viennent travailler plusieurs années à Maurice par exemple et qui souhaitent avoir un pied-à-terre à un endroit stratégique, proche de l’autoroute et des centres commerciaux.

Des travaux sont annoncés à Phoenix et au pont de Coromandel?
Le rond-point de Phoenix est un point névralgique déjà très congestionné. Les travaux du flyover perturberont évidemment l’accès au centre commercial de Phoenix. Donc, c’est prévisible que les chiffres 2018 soient affectés le temps des travaux.

Avez-vous été approché dans le cadre du projet Metro Express?
Pas Ascencia. Mais, effectivement, la filiale d’ENL, ENL Property Ltd, a été mise à contribution. L’État a acquis des terrains le long du tracé, surtout pour la Phase II du projet. Pour l’heure, pour nos centres commerciaux, on ne prévoit pas d’impact supplémentaire.

Suite au passage de Berguitta, les propriétés d’Ascencia ont-elles été affectées ? Quel est votre avis sur les inondations qui sont constatées partout à travers l’île ?
Pendant le passage du cyclone, le seul endroit qui a été notablement affecté est le rond-point de Bagatelle. Cela parce que les drains étaient bouchés. Nous nous assurerons de la régularité des travaux de nettoyage et de maintenance par les principaux concernés.

Mon avis personnel, après tant d’années dans ce milieu, c’est qu’il faut, pour Maurice, un véritable plan d’urbanisation organisée. Le gouvernement et le secteur privé doivent travailler ensemble pour planifier et structurer l’avenir de manière pérenne. Si nous souhaitons sauvegarder notre industrie touristique et nos investisseurs qui veulent faire du «hubbing», installer leurs bureaux à Maurice, dans les deux cas de figure, il faut planifier et structurer le paysage urbain. Au coeur de ce plan d’urbanisme structuré, on doit retrouver le souci du développement durable et de la protection de l’environnement. Cela autant au niveau du gouvernement que du privé.

Puisqu’on parle d’environnement et de développement durable…
Ascencia est engagée dans des projets verts qui sont méconnus. Par exemple, le public ne sait pas qu’il y a une station d’épuration d’eaux usées à Bagatelle. Environ 100 mètres cubes d’eau du centre commercial de Bagatelle sont quotidiennement traités et réutilisés pour l’irrigation.

Par ailleurs, nous avons installé des toits pour collecter l’énergie photovoltaïque à Phoenix, de moins d’un mégawatt. D’ici la fin d’année, 30 % de l’électricité sera générée par l’énergie solaire. Ensuite, nous étendrons le dispositif à Bagatelle et à Riche-Terre. L’économie visée est de 30 % de notre consommation électrique, ce qui n’est pas rien pour de si grands centres commerciaux. Ascencia reste résolument engagée dans la réflexion du développement durable.

Le chômage dépasse les 7 % à Maurice. Quels sont les besoins d’Ascencia, géant de l’immobilier ?
L’immobilier marche de pair avec le secteur de la construction. Ce n’est pas une surprise de constater qu’il y a une réelle pénurie de maind’oeuvre. Le secteur de la construction peine à être attractif, en raison de la pénibilité et des horaires de travail, mais c’est sûr que les projets majeurs nécessiteront d’y trouver une réelle solution.

Pour en revenir à Ascencia, c’est une entreprise «asset light». L’aspect ressources humaines est sous-traité à Enatt. Et l’immobilier offre beaucoup d’opportunités. En vue des projets de développement futurs, le pays aura besoin d’ingénieurs civils, mécaniques, de quantity surveyors pour les chantiers, d’architectes. Mais aussi de spécialistes en énergie verte, en photovoltaïque, en énergie éolienne.

Deux autres profils sont rares à trouver. L’un c’est des concepteurs qui ont suffisamment d’expérience pour chapeauter un projet de développement commercial, véritables chefs d’orchestre au-dessus de l’ensemble des ingénieurs et architectes qui sauront trancher et insuffler la direction à un projet d’envergure. Deuxièmement, il faut de vrais gestionnaires de business park, qui puissent combiner les compétences nécessaires pour animer un parc immobilier et s’assurer qu’il atteigne un bon taux d’occupation, tout en s’assurant que le parc reste attractif et bien maintenu.