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Pluies diluviennes : ils ont de gros problèmes dans leur plantation

12 janvier 2018, 23:00

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Pluies diluviennes : ils ont de gros problèmes dans leur plantation

Les petits planteurs ne savent plus où donner de la tête. Nombreux sont ceux qui ont tout perdu, les eaux ayant ravagé leurs champs. Et même lorsqu’ils arrivent à sauver leurs cultures, l’état des légumes laisse à désirer… Ce qui affectera leurs ventes. Ces agriculteurs espèrent néanmoins que le gouvernement prendra en compte leur situation.

Il est loin le temps où ils priaient pour quelques gouttes de pluie.Si les planteurs souhaitaient qu’il pleuve afin de relancer leurs cultures, ils ne s’attendaient pas à un déluge. Ni à ce que toutes leurs plantations soient saccagées par les grosses averses.

Les petits planteurs ne savent plus à quel saint se vouer après les grosses averses qui ont ravagé leurs plantations de légumes.

Kreepalloo Sunghoon, le président de l’association des petits planteurs, avait déclaré en début d’année que les pluies reçues étaient très bénéfiques pour les cultivateurs, mais, avait-il accordé, «si sa kontinié pou plizir zour lerla sitiasion pou vinn difisil»... C’est ce qui est arrivé ; les averses ne discontinuent pas et le secteur de l’agriculture en prend un sacré coup, étant le plus affecté.

Les petits planteurs ne savent plus à quel saint se vouer après les grosses averses qui ont ravagé leurs plantations de légumes.
Les petits planteurs ne savent plus à quel saint se vouer après les grosses averses qui ont ravagé leurs plantations de légumes.

Les planteurs ne savent d’ailleurs pas où donner de la tête. «Nou pa pé koné ki nou pou fer. Nou les légim-la ou bien nou tir li parski nou pé tann dir pou éna ankor gro lapli», lance Nooreazam Durbarry, de Terre-Rouge. L’homme âgé de 53 ans, rencontré dans son potager à Terre-Rouge, où il loue environ demi-arpent pour cultiver ses légumes, raconte qu’il a toujours été planteur de légumes fins.

Les petits planteurs ne savent plus à quel saint se vouer après les grosses averses qui ont ravagé leurs plantations de légumes.

Sur ses pieds depuis l’aube, le quinquagénaire arrose ses légumes qui sont à même le sol de pesticides dans l’espoir de les préserver. «Mo inpé dan dout. Mo pa tro koné sipa mo bizin kas tou parski mo fek tann radio la ek pé dir lapli-la pou revini. Mo per atansion mo perdi sa osi. Éna enn parti monn fini kasé pou vandé», indique-t-il.

Même son de cloche du côté des autres planteurs de légumes fins, un peu plus loin, à St-Joseph, Baie-du-Tombeau. «Asterla ou pé kapav trouv tou ver mé selman les soley- la sortis kouma bizin lerla ou pou trouv tou zonn. Tou pou gaté la», affirme un des agriculteurs. À l’instar des autres, il était dans sa plantation pour faire un constat.

Le «chikungunya» des légumes

À Calebasses, Rajesh Jhurry est, lui, très inquiet. «Mo bann pima inn gagn chikungunya. Samem apel maladi lantrak. Bann pima pé vinn nwar.» Accompagné de son père et de ses travailleurs, il est venu faire la récolte, loin d’être fameuse. «Mo oblizé kas séki bon kouma gagné pou vann zot», ajoute-t-il.

L’homme âgé de 47 ans confie que quelques années de cela, il se consacrait davantage à la culture de pommes d’amour. «Inn gagn inpé lané monn fer boku défet ar  pom damour. Zanvié lané dernié, plizir arpan pom damour inn gagn baté akoz sa monn préfer plant pima. Mé la osi pé gagne problem mem.» Il loue actuellement une dizaine d’arpents de terre pour ses plantations. Mais «tou later pé abimé». D’ajouter que «nou pa pé kapav fer nanyé ar sa lapli-la».

Les petits planteurs ne savent plus à quel saint se vouer après les grosses averses qui ont ravagé leurs plantations de légumes.

À quelques kilomètres, à Solitude, Basantee Augustin est elle aussi dans son champ. Âgée de 49 ans, Basantee cultive des cacahuètes, des pommes d’amour, des concombres ainsi que d’autres légumes, sur environ trois arpents qu’elle loue. «Mo pé gagn sagrin kan mo pé get mo plantasion. Tou inn preské fini gaté. Bann ti pié pom damour pé sec net, mo ti fek met lagrin pistas, tou inn gaté», raconte l’agricultrice. «Ek lorla, mo ti pay lagrin Rs 70 par liv. Mo ti fek met ankor later dan karo, lapli inn lav tou. Lorla, lerb inn koumans pousé partou. Nou bizin pay travayer. Pa koné ki nou pou fer déza nou sitiasion ti kritik mem», poursuit- elle, en espérant que le gouvernement prendra leurs conditions en considération.

Les visages crispés et marqués par l’angoisse, ces planteurs confient tous que cette mauvaise passe aura définitivement un impact sur les prix, et par ricochet, sur les consommateurs. «Asterla mem pri-la pé grinpé. Taler maziné ki pou arivé. Kapav pou koumans péna légim tou», prévient Rajesh Jhurry.