Publicité

France Gall «a rejoint le paradis blanc» dimanche

8 janvier 2018, 08:57

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

France Gall «a rejoint le paradis blanc» dimanche

La chanteuse France Gall, inoubliable interprète de «Poupée de cire, poupée de son» et «Résiste», est morte dimanche matin à 70 ans de la récidive d’un cancer, entraînant une pluie d’hommages à cette artiste aux multiples tubes.

«France Gall a rejoint le Paradis blanc le 7 Janvier, après avoir défié depuis 2 ans, avec discrétion et dignité, la récidive de son cancer», a indiqué son attachée de communication, Geneviève Salama, dans un communiqué à l’AFP.

France Gall avait été hospitalisée mi-décembre à l’Hôpital américain de Neuilly, près de Paris, officiellement pour une infection sévère.

«Si Johnny Hallyday fut pour bien des Français cette figure de grand frère protecteur, France Gall fut assurément leur éternelle petite sœur, dont la fragilité radieuse a accompagné des générations», a réagi Emmanuel Macron dans un communiqué.

«France, nous avions 20 ans, des bonheurs, des chagrins. Une part de ma vie s’en va avec toi», a réagi Julien Clerc, qui a été son compagnon pendant cinq ans.

La ministre de la Culture, Françoise Nyssen, a salué «une icône de la chanson française»', qui «a affronté les combats personnels en donnant tout pour la musique».

Deux anciens présidents, François Hollande et Nicolas Sarkozy, lui ont également rendu hommage.

«J’ai connu France à mes débuts en décembre 1965 (...). Elle était d’une extrême bienveillance envers moi qui faisait mes premiers pas sur scène. Ses chansons sont une part de notre vie», a confié à l’AFP Mireille Mathieu.

«Elle est toujours dans le coeur des Français», a estimé Charles Aznavour sur France 2, racontant ne l’avoir rencontrée qu’à trois reprises: «Deux fois nous avons fait un duo sur une chanson que nous avions écrite avec son père, La mamma, et la première fois il l’avait emmenée à Bruxelles pour que je la pousse à chanter. (...) Heureusement, elle a finalement accepté de le faire après avoir vu mon spectacle, et elle a fait une carrière extraordinaire…»

«Encore un triste réveil... Au revoir France», a twitté Patrick Bruel, tandis que Vianney évoquait «sa mutine frimousse» et «sa voix de sucre».

Muse de Michel Berger

Quelques fans se sont rendus devant l’hôpital américain de Neuilly, à l’image de Nora, 52 ans, venue avec une rose rouge pour «être près d’elle». «C’est notre jeunesse, c’est la joie de vivre. Avec Michel Berger ils formaient un couple merveilleux», a-t-elle confié à l’AFP.

Au Sénégal, où elle s’était engagée dans l’humanitaire avec Michel Berger, et où elle possédait une maison, le site Dakaractu pleurait «la plus Sénégalaise» des Françaises. «C’est une soeur pour nous», a témoigné Youssou N’Dour au Parisien.

La chanteuse blonde et mutine des «sixties» avait été durement éprouvée par la vie : outre le décès en pleine gloire d’un infarctus de Michel Berger à 44 ans en 1992, elle découvre son cancer du sein l’année suivante.

Un des deux enfants qu’elle a eus avec Michel Berger, Pauline, meurt à son tour de mucoviscidose en 1997.

Après ce choc, elle se fera discrète. Elle était sortie de ce silence en 2015 pour promouvoir la comédie musicale «Résiste» autour des tubes que Michel Berger avait créés pour elle. Elle y apparaissait en vidéo.

Sa rencontre en 1973 avec Michel Berger, séparé depuis peu de Véronique Sanson, aura été déterminante : la «poupée» naïve des sixties, née le 9 octobre 1947 à Paris sous le prénom d’Isabelle, trouve avec lui une nouvelle maturité, en tant que muse, épouse et interprète pendant près de 20 ans.

De leur union, restent d’inoubliables tubes - «Il jouait du piano debout», «Résiste», «Ella, elle l’a», «Babacar»... - sept albums et de très nombreux concerts.

Elle dira «être née avec Michel Berger». C’est pourtant un autre auteur vedette de la chanson française qui lance sa carrière : Serge Gainsbourg lui écrit en 1964 «N’écoute pas les idoles» et «Laisse tomber les filles», avant le fameux «Poupée de cire, poupée de son», avec lequel elle remporte l’Eurovision en 1965.

Mais les équivoques «Sucettes», avec lesquelles elle essuie les moqueries, sonnent le glas de leur collaboration.

Née dans une famille d’artistes - son grand-père est l’un des fondateurs des petits chanteurs à la Croix de bois; son père, Robert Gall, est parolier - France Gall avait enregistré un premier disque à 15 ans et connu son premier succès à 16 avec «Sacré Charlemagne», «tube» des cours de récré.