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Tunnels du Caudan: «Les travaux de rénovation débutent fin janvier», dit Naila Hanoomamjee

7 janvier 2018, 15:11

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Tunnels du Caudan: «Les travaux de rénovation débutent fin janvier», dit Naila Hanoomamjee

Grillages fermés, cordons de sécurité, pompiers, pompes à eau... Avec les grosses pluies qui se sont abattues sur le pays à partir du mercredi 3 janvier, décision a été prise de fermer les tunnels menant au Caudan Waterfront et au Port-Louis Waterfront, le jeudi 4 janvier. De l’eau s’y étant infiltrée. Ce qui n’a pas manqué de raviver les craintes des Mauriciens quant à la sécurité à cet endroit, où six personnes ont trouvé la mort, le 30 mars 2013

Sur les réseaux sociaux, les questions fusent depuis. Comment se fait-il que rien n’ait encore été fait après le drame de 2013, s’insurgent les internautes. Ce à quoi Naila Hanoomanjee, Chief Executive Officer (CEO) par intérim de Landscope Mauritius, répond que des travaux de rénovation sont prévus fin janvier.

«On a déjà lancé l’exercice d’appel d’offres, fait un rapport d’évaluation et choisi l’entrepreneur», explique-t-elle. Le nom de la compagnie qui  entreprendra les travaux ? De quels travaux s’agit-il ? Le budget alloué ? Des questions qui demeurent sans réponse pour l’instant. Le temps d’avoir des réunions avec l’entrepreneur en question.

 Mieux vaut ne pas tenter le diable

Les habitués des lieux sont, eux, plus loquaces. À la question, «qu’a-t-on fait depuis pour qu’un tel drame ne se reproduise pas ?», ils sont catégoriques. Rien, respondent-ils. À part la vigilance accrue.

Johnny Augustin est agent de sécurité au Caudan. À chaque forte averse, il guette la moindre activité qui se déroule du côté des tunnels et met les gens en garde. Les commerces, pour la plupart restent fermés par temps de pluie depuis la tragédie de 2013.

N’empêche que son rôle de «gardien», Johnny le prend très au sérieux. Il n’hésite pas à réprimander ceux qui penseraient à «faire les fous». Mieux vaut ne pas tenter le diable. Même, si, plutôt fataliste, Johnny pense que «si lao-la inn désidé samem pou arivé. Nou pou bon rod anpes li arivé, pa pou kapav baré».  Et de s’empresser de répéter que prudence est mère de sûreté.

Savitree Thupsy partage également cette philosophie. Le mauvais temps est, pour elle, synonyme de mauvais souvenirs. Ses tâches augmentent également à chaque fois que les nuages s’amoncellent dans le ciel, sa serpillière ne chôme pas. «Sa lépok-la éna bann koleg an konzé ek mo’nn bizin ranplasé akoz dilo pé rantré. Mo bizin swiy sali pou ki dimounn pa glisé tonbé...»

Heureusement, dit-elle, que «nivo dilo pa’nn monté sann fwa-la». Surtout qu’elle doit y rester toute la journée. «Inn gagn lord bizin stand by. Bé nou travay sa non, bizin fer tansion pou ki dimounn pa glisé…»

 La peur au ventre…

Maryvonne Soccalingum emprunte le tunnel pour se rendre au travail chaque jour. «J’emprunte ce passage sous terrain depuis 13 ans et avant 2013, il n’y avait jamais eu de souci. Je pense que ça doit être quelque chose de précis qui a causé tout cela car depuis, l’eau ne cesse de s’y infiltrer à chaque grosse averse.» Elle dit ne pas avoir peur. N’empêche,  «on repense forcément à cette tragédie lorsque le temps se gâte et que le niveau d’eau commence à grimper à travers l’île…»

Le «samedi noir» restera à jamais gravé comme un horrible souvenir dans la tête de Florinda Seechurn. Elle emprunte souvent «le tunnel de la mort», avec la peur au ventre, l’estomac noué par la tristesse et l’angoisse. «Les inondations sont causées à cause des déchets que tous les gens jettent ici et là. Avant, ce n’était pas comme ça et le problème n’a toujours pas été résolu», s’indigne la jeune femme.

Abdool Hassam, chauffeur de taxi, a, pour sa part, vu «naître» le Caudan. Jadis, l’eau pénétrait bien dans les tunnels, mais jamais comme en 2013.