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Escale un 22 décembre à Jérusalem...

6 janvier 2018, 22:00

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Escale un 22 décembre à Jérusalem...

Le 6 décembre dernier, le président américain Donald Trump a décidé de reconnaître officiellement Jérusalem comme la capitale de l’État hébreu. Une décision qui n’a pas aidé à améliorer les relations israélo-palestiniennes. L’express était dans les rues de Jérusalem, une semaine après les échauffourées et les protestations qui ont suivi cette annonce du président américain. La vie semble avoir repris son cours dans la ville sainte… sous forte présence policière et militaire.

Les fortifications de la vieille ville de Jérusalem, tout près de la porte de Damas.

 Vendredi 22 décembre. Les rues de Jérusalem-Est, qui comprend la vieille ville et ses lieux saints, notamment le Saint-Sépulcre, l’Esplanade des Mosquées, la Mosquée al-Aqsa et le Mur des Lamentations, s’animent. Vigilance accrue des forces de l’ordre à la porte de Damas, un ancien passage dans les fortifications de la vieille ville et qui se situe entre les quartiers chrétien et musulman. Chrétiens, musulmans, juifs et touristes se côtoient dans les ruelles pavées qui mènent aux lieux saints.

À l’entrée de la porte de Damas, policiers et soldats israéliens font le pied de grue. Aux aguets et lourdement armés, ils sont prêts à toute éventualité. Pour se rendre dans les différents quartiers et lieux saints, il faut traverser le souk. Au passage, des échoppes de friandises, des magasins de souvenirs, des épiceries, des boucheries… 

Les scouts palestiniens chrétiens, jouant de la cornemuse, Place Manger, pour la veillée de Noël.

Au Mur des Lamentations, situé dans le quartier juif, des véhicules blindés sur l’esplanade indiquent également une forte présence militaire. Une sécurité renforcée alors qu’il y a une affluence dans ce lieu saint. Et à l’arrière, avec sa coupole dorée, se dresse le Dôme du Rocher, qui n’est autre qu’un sanctuaire islamique construit sur le mont du Temple, en 691 après J.C.

Des jeunes palestiniennes, de foi chrétienne, arborant fièrement leur tenue traditionnelle.

À la porte de Jaffa, qui s’ouvre du côté occidental de la ville, la vie semble également avoir repris son cours normal. Si la déclaration de Trump semble avoir affecté les habitants, ces derniers ne laissent rien transparaître. En effet, le centre commercial Mamilla, avec ses boutiques de marque internationale, ses restaurants et cafés haut de gamme, peut faire oublier rapidement les heurts qui ont éclaté entre les Palestiniens et l’armée israélienne.

Les petits scouts de la Palestine, en uniforme, défilant jusqu’à l’église de la Nativité, Place Manger.

Du côté du territoire palestinien, à Bethléem, lieu de naissance de Jésus, le coeur n’est pas aux festivités cette année. Le maire, l’avocat Anton Salman, a décidé de limiter les activités dans les rues de la ville. Ainsi, pour la veillée de Noël, seuls les scouts de toute la Palestine, vêtus de leurs uniformes et arborant leurs instruments de musique, notamment la cornemuse, ont défilé jusqu’à Manger Square ou Place Manger, à côté de l’église de la Nativité, où se sont dressés un beau sapin et une crèche grandeur nature. 

Des bannières avec l’inscription «Jérusalem sera toujours la capitale éternelle de la Palestine» ont été drapées sur les façades de la Place Manger, afin d’attirer l’attention au niveau mondial. Les membres de la Palestine Red Crescent Society ont procédé à une distribution de drapeaux palestiniens aux badauds, venus assister au défilé. 

Alors que le défilé bat son plein, un groupe de jeunes est interpellé par l’armée, qui procède à la vérification de leur identité. Quant à la messe de minuit, elle a eu lieu en présence du président de la Palestine, Mahmoud Abbas, et d’autres dignitaires, à l’église de la Nativité, sous haute sécurité. À noter qu’une grande majorité des Palestiniens sont musulmans, et que 15 % de la population est chrétienne.