Publicité

La Chine relève le cours de référence du yuan au plus haut depuis 20 mois

3 janvier 2018, 15:33

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

La Chine relève le cours de référence du yuan au plus haut depuis 20 mois

Pékin a relevé mercredi le taux de référence du yuan face au dollar, poussant la parité à son plus haut niveau depuis vingt mois et confortant de facto l’appréciation de la monnaie chinoise.

La banque centrale chinoise (PBOC) a remonté à 6,4920 yuans pour un dollar, en hausse de 0,24% par rapport à mardi, le taux-pivot autour duquel le renminbi (autre nom du yuan) est autorisé à fluctuer. C’est un sommet depuis mai 2016.

Cela revient pour la PBOC à accepter et à encourager l’appréciation du yuan, face à un dollar en berne depuis le passage aux Etats-Unis de la réforme fiscale, grand projet du président Donald Trump.

Le billet vert a été incapable depuis plusieurs mois de capitaliser sur l’amélioration des perspectives économiques des États-Unis, ni sur les prévisions de resserrement de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine.

Aidé de son côté par la stabilisation de l’économie chinoise, le yuan s’est donc nettement renchéri depuis l’été face au dollar, gagnant plus de 6% sur l’ensemble de 2017. Il a de nouveau grimpé mardi, se hissant au-dessus du seuil de 6,5 yuans pour un dollar pour la première fois en quatre mois.

Le régime continue d’encadrer la convertibilité du yuan, qui ne peut fluctuer que dans une fourchette quotidienne de 2% de part et d’autre du taux-pivot déterminé par la PBOC -- même si celle-ci assure tenir compte des pressions du marché.

Après une dévaluation de 5% orchestrée en août 2015 par Pékin, le renminbi était resté jusqu’à mi-2017 sous forte pression en raison d’une conjoncture chinoise morose, d’un dollar fort, et -- surtout -- de colossales fuites de capitaux hors du pays.

La Chine avait adopté, dès 2015, des mesures drastiques pour limiter cette hémorragie et s’était efforcée d’enrayer la dégringolade du yuan en puisant dans ses abondantes réserves de changes.

Signe que l’épineux problème des fuites de capitaux subsiste: Pékin a annoncé fin décembre un nouveau durcissement des restrictions limitant le volume maximal des retraits de liquide à l’étranger par les utilisateurs de cartes bancaires chinoises.

Les nouvelles règles, qui imposent un plafond pour chaque personne et non seulement par carte, sont officiellement destinées à contrer le blanchiment, le financement du terrorisme et l’évasion fiscale.