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Naissances du réveillon: dans les coulisses des accouchements

2 janvier 2018, 11:45

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Naissances du réveillon: dans les coulisses des accouchements

Alors que certains se préparent à trinquer pour accueillir la nouvelle année, d’autres s’affairent à donner naissance. La nuit du 31 décembre, la maternité de l’hôpital Jeetoo est aussi en pleine effervescence. Suivez le réveillon des sages-femmes et gynécologues.

Du 31 décembre 2017 au 1er janvier 2018, ça ne chôme pas aux LabourWards. Dans les hôpitaux, infirmières, sages-femmes et gynécologues s’affairent à mettre au monde des bébés. Incursion à la maternité en plein réveillon.

Il est 22 h 45, en ce dimanche 31 décembre 2017. Le silence règne au LabourWard de l’hôpital Dr A.G Jeetoo, à Port-Louis. Soudain, des pleurs retentissent. Une femme vêtue d’une combinaison verte se précipite dans la salle. Dans ses bras, une toute petite fille, drapée dans une couverture rose, vient de voir le jour. «Elle pèse 2,72 kilos. Le plus important après la naissance, ce sont les larmes. En général, les petites filles pleurent plus que les garçons», constate Reshma Larka, infirmière et sage-femme.

Infirmières et sages-femmes du Labour Ward.

Affectée au service de nuit avec sa collègue Devi Domun, elle ne rentrera qu’en matinée du 1er janvier 2018. «C’était une urgence. La maman, qui en est à sa cinquième grossesse, ne présentait aucun suivi médical, excepté un passage au dispensaire le 25 septembre 2017. Il fallait agir rapidement», déclare-t-elle. Bien qu’elle soit loin de ses deux enfants, de 11 et 16 ans respectivement lors du réveillon, elle s’avoue relativement heureuse dans son métier. «C’est merveilleux de mettre un bébé dans les bras de sa maman. Ce sentiment me réconforte.»

Série d’examens

De son côté, Reshma Larka se charge des admissions des futures mamans et de leur suivi au fil des étapes de l’accouchement. Le 31 décembre, trois accouchements urgents par césarienne ont été pratiqués. «Dans un des cas, le bébé éprouvait des difficultés respiratoires et dans un autre, il y avait des matières fécales dans le ventre de la maman. Cela les met en danger. Il faut opérer immédiatement», explique le Dr Seekumar Ramdoyal, spécialiste en gynécologie obstétrique.

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De par l’absence de suivi de la patiente, une série d’examens est impérative. Ainsi, le taux d’hémoglobine doit être vérifié. Si celuici est trop bas, il faut prévoir une transfusion sanguine, souligne le médecin. L’hypertension et d’autres tests sont analysés pour déterminer la méthode d’anesthésie à pratiquer sur la patiente.

Ensuite, débute l’accouchement «La durée est au cas par cas. Il faut notamment que la dilatation du col de l’utérus soit complète. Si c’est le premier enfant, ce sera plus difficile, contrairement à une seconde ou troisième grossesse. Cela peut prendre dix minutes comme des heures», soutient le Dr Valentina Sheik-Hassan, Duty Manager à l’hôpital Jeetoo.

Après la naissance, le bébé et la maman sont examinés. Dépendant de leurs conditions, le nouveau-né est alors admis à la nursery et la patiente au département post-natal. Dans certains cas, le poids de l’enfant est déterminant, comme l’explique Razgia Jeeawoody, infirmière en charge à l’hôpital du Nord : «Quand c’est un gros bébé, par exemple avec un poids au-delà de 3,7 kilos, on doit le placer en observation. Dans le cas de la naissance à 2 h 20, la maman est retournée en salle seule. Nous devions nous assurer que le bébé était en bonne santé. Après l’observation, la petite a pu être confiée à sa mère.»

Une fois les mamans et les bébés réunis, le personnel, à pied d’oeuvre pendant les fêtes, est soulagé. «C’est une belle satisfaction de faire naître un enfant. Imaginez ces futures mamans qui sont en difficulté et qui ne peuvent y parvenir. Avec notre intervention, la vie devient réalité», confie le médecin.

En chiffres

<p>4 : C&rsquo;est le nombre de naissances répertoriées à 10 h 30, le 1er janvier 2018, dans les hôpitaux de l&rsquo;île. Ainsi, à l&rsquo;hôpital du Nord, une fille est née à 2 h 20. Puis à l&rsquo;hôpital Nehru à Rose-Belle, une autre petite a vu le jour vers 4 h 10. À l&rsquo;hôpital Jeetoo, un garçon a pris naissance à 5 h 03. Un autre bébé de sexe féminin est né à l&rsquo;hôpital Victoria, à Candos, à 10 h 18. Au total, l&rsquo;hôpital Jeetoo a recensé 2 623 naissances pour 2017. Pour 2016, ce taux était de 2 595 et pour 2015, de 2 438. Et à Noël 2017, 27 naissances ont été répertoriées dans l&rsquo;ensemble des hôpitaux selon le ministère de la Santé.</p>


Les nouvelles mamans Témoignent

Mélissa Ally, 23 ans: «C’est mon troisième garçon»
Melissa Ally, 23 ans, enceinte de son troisième enfant.

En pleine célébration du réveillon, elle s’amusait et écoutait de la musique avec une quinzaine de proches. Mais vers 2 heures, Melissa Ally, 23 ans, enceinte de son troisième enfant, a dû se ruer vers l’hôpital Jeetoo, prise de douleurs. «J’en ressentais depuis le matin mais je n’y ai pas prêté attention. Là, cela m’a un peu bouleversée. J’avais un peu peur mais tout s’est bien passé. Il n’y a pas eu de complications pour mon accouchement», confie cette habitante de Cassis. Après l’administration d’un sérum antidouleur, le travail a pu commencer. Melissa Ally, mère de Jeremy, 7 ans et de Julian, 3 ans, a mis au monde un autre petit garçon. Elle avait d’ailleurs choisi de découvrir le sexe du bébé à la naissance. Celui-ci pèse 3,27 kilos et était prévu pour le 9 janvier. Visiblement, le petit voulait surprendre ses parents et voir le premier jour de 2018.


Vishwani Teemul-Sookur, 31 ans: «Je souhaitais une bonne année à mon mari quand le travail a commencé»
Vishwani Teemul-Sookur, une enseignante du primaire de 31 ans,
était triste de passer le réveillon loin des siens.

Admise à l’hôpital du Nord depuis le 30 décembre, Vishwani Teemul-Sookur, une enseignante du primaire de 31 ans, était triste de passer le réveillon loin des siens. Enceinte depuis mars, elle devait être admise le 1er janvier. Mais il en a été autrement pour cette habitante de Congomah, maman de Khusham, un garçon de 7 ans. «Au réveillon, ma famille me manquait beaucoup. Je parlais justement à Santanoo, mon époux, pour lui souhaiter une bonne année quand j’ai ressenti les douleurs. Vers 00 h 40, les contractions étaient plus régulières. Le travail avait commencé», explique-t-elle. Transférée au LabourWard, elle a été prise en charge par l’équipe médicale. Et à 2 h 20, sa fille est venue au monde. Celle-ci pèse 3,95 kilos. Pressée de retrouver sa famille, Vishwani Teemul-Sookur sortira probablement le 3 janvier de l’hôpital. Et de là, les festivités se poursuivront. «C’est une grande joie d’accueillir notre bébé», affirme Santanoo Sookur, le papa qui exerce comme pompier.