Avec un deuxième titre de champion du monde seniors et une quatrième victoire à la prestigieuse Coupe du monde de Hongrie, Fabrice Bauluck pouvait difficilement faire mieux au cours de la saison 2017. L’icône du kickboxing mauricien fait un beau n°1 pour la rédaction sportive de l’express.

En remportant son quatrième titre de Champion du monde, Fabrice Bauluck imprime un peu plus son empreinte dans l'histoire du kick-boxing mondial et dans celle du sport mauricien. Médaillé d’or aux Mondiaux juniors en 2004 et 2006, il est devenu champion du monde tout court une première fois en 2013 avant de s’affirmer une deuxième fois en novembre dernier à Budapest en Hongrie.

Lors de ces Mondiaux 2017, le Mauricien de 30 ans ne s’est pas baladé mais l’accomplissement est exceptionnel. Son premier tour contre le Kazakh Mihail Ivanchenko a été très physique tout comme sa demi-finale contre le représentant de l’Azerbaïdjan, Chingiz Ahmadaza. Et en finale, il a mené un combat très tactique contre le Brésilien Rafael Spin.

Son coach, Judex Jeannot le concède. Fabrice Bauluck est avant tout un technicien hors-pair mais aussi un fin stratège. Sa polyvalence fait qu’il s’adapte à celui qu’il a en face. Durant les quinze dernières années, le champion du monde 2017 a su surmonter les pépins physiques.

Grâce à une discipline irréprochable, il a surtout remporté plusieurs batailles contre lui-même et la balance. Depuis un premier titre obtenu chez les -51 kg alors qu’il avait 16 ans, Fabrice Bauluck s’est maintenu chez les -54 kg jusqu’à son dernier sacre. Au passage, il a cumulé trois titres de champion d’Afrique (2009, 2011 et 2012) et plusieurs médailles mondiales en amateur. « Et s’il se présente aux Mondiaux de 2019, c’est dans c’est même catégorie qu’il concourra », affirme Judex Jeannot.

Volonté et rigueur

Arnaud Vacher, ancien président de la Fédération mauricienne de kick-boxing et disciplines assimilées (FMKBDA) confirme : «Fabrice incarne une certaine forme de perfection. Il est ultra complet, cumule les atouts dans les gants avec sa puissance, sa vitesse, sa supériorité technique et son punch. Et il sait également s’adapter et s’imprégner du style de son adversaire pour mieux le renverser», explique-t-il. Ces qualités l’ont mené à quatre finales des Championnats du monde chez les seniors.

Quand Fabrice Bauluck obtient son premier titre de champion du monde chez les juniors dans la catégorie des -51 kg en 2001, c’est Arnaud Vacher qui dirigeait la fédération. Bien qu’il se soit éloigné de la fédération pour des raisons professionnelles, il suit toujours le champion avec la même passion. Pour Arnaud Vacher, il est difficile de feindre sur un ring. «De monter sur un ring est un moyen très fiable de savoir ce que l’on vaut... On ne peut pas se mentir, ni à soimême, ni aux autres... C’est le corps. Ça ne trompe pas.» La boxe sous toutes ses formes met en avant certainement les plus belles qualités humaines qu’il retrouve en Fabrice Bauluck.

Celui qu’il surnomme «Fabulous Fab» incarne, selon lui, l'abnégation, le courage, le dépassement de soi, la volonté et la rigueur. Des qualités qui l’ont fait rester au summum de sa discipline depuis 2004. «C’est la classe à l’état pur», dit-il. Arnaud Vacher voit en le champion du monde en titre des -54 kg «une personne qui ne triche jamais». 

En effet, malgré le succès, Fabrice Bauluck a su rester lui-même et garder ses valeurs. «Ce n’est pas une personne qui se la ramène. Il est très pudique et discret», poursuit l’ancien dirigeant. Arnaud Vacher serait ravi de le voir être apprécié à sa juste valeur. «Il est un pur joyau qui mériterait d’être davantage connu», dit-il. Car au-delà de son parcours sportif, Fabrice Bauluck est «un kickboxer au grand coeur. C’est quelqu’un qui sait écouter». Judex Jeannot ne contredira pas l’ancien dirigeant : «Fabrice est une personne humble.»

Entre Fabrice Bauluck et son mentor, une complicité indéfectible s’est installée au fil des années. «Fabrice a la chance d’avoir un entraîneur passionné et passionnant qui prend le temps de bien lui montrer ce merveilleux sport et qui de plus, est à l’écoute de ses besoins», relève Arnaud Vacher, ancien président de la FMKBDA.

Le duo se prépare, d’ailleurs, à un autre défi : celui d’un cinquième titre mondial (Coupe du monde). Le virtuose du ring a, toujours, une faim de loup. Son prochain objectif, un troisième titre mondial en 2019 (Championnat du monde). Il veut peut-être conclure par un doublé chez les seniors. Comme à ses débuts chez les juniors avec deux victoires consécutives en 2004 et 2006.

<p><strong>Nom : </strong>Bauluck<br />
	<strong>Prénoms :</strong> Michel Fabrice<br />
	<strong>Age :</strong> 30 ans<br />
	<strong>Catégorie : </strong>-54 kg<br />
	<strong>Club :</strong> Mahébourg kick-boxing<br />
	<strong>Palmarès</strong><br />
	Double champion du monde seniors (2013 et 2017)<br />
	Double champion du monde juniors (2004 et 2006)<br />
	Médaillé de bronze aux Championnats du monde (2007 et 2015)<br />
	Triple champion d&rsquo;Afrique (2009, 2011 et 2012)<br />
	Deux fois vice-Champion du monde (2009 et 2011)<br />
	Vainqueur de la Coupe du monde de Hongrie (2012, 2013, 2015, 2017)<br />
	Médaillé de bronze à la Coupe du monde de Hongrie en 2016<br />
	Vainqueur à la World Diamond Cup 2016 en Russie<br />
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