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Partielle au n⁰18: and the winner is…l’abstention ?

17 décembre 2017, 12:40

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Partielle au n⁰18: and the winner is…l’abstention ?

Selon les experts, le nombre de votants devrait osciller entre 40 et 50 % seulement. A midi, 9 160 sur les 42 052 électeurs ont accompli leur devoir civique.

Pour beaucoup d’observateurs politiques, un fort taux d’abstention, qui varierait ainsi, selon les projections, entre 50 et 60 %, serait synonyme de «victoire» pour l’alliance gouvernementale. Qui ne manquera certainement pas de dire que ceux qui ne se sont pas rendus dans les centres de vote ont tout bonnement dit «non» à l’opposition parlementaire et extraparlementaire.

Sinon, comment expliquer ce désintérêt annoncé ? Deepak Benydin, syndicaliste et Quatre-Bornais, a sa petite idée. Le fait que le prochain élu sera «simplement» un membre de l’opposition est un des facteurs qui pousseront les électeurs à rester chez eux. «Dans cette circonscription, il y avait deux ministres (NdlR, Xavier-Luc Duval et Roshi Bhadain) et aujourd’hui, les habitants se retrouvent avec deux parlementaires de l’opposition (NdlR, le troisième élu étant Kavy Ramano de l’alliance PTr-MMM en 2014).

Quand on sait que les Mauriciens aiment qu’un ministre les représente au sein de l’Assemblée…»

Le syndicaliste, qui est en contact avec plusieurs fonctionnaires, affirme que nombreux sont ceux qui n’iront pas voter. «Certes, à ma connaissance, aucun membre du gouvernement n’a donné de mot d’ordre aux fonctionnaires pour qu’ils n’aillent pas aux urnes. Mais je me demande si certains employés du gouvernement ou des corps parapublics, surtout les hauts fonctionnaires connus, iront accomplir leur devoir civique. Prendront-ils le risque de voir leur photo dans les journaux lundi ? Seront-ils gênés qu’on les reconnaisse ? Car en l’absence d’un candidat du gouvernement dans cette élection, ils devront voter pour un candidat de l’opposition.»

Et puis, certains ont tout simplement mieux à faire. Deepak Benydin n’écarte pas le fait que les fonctionnaires, qui ont déjà reçu leur bonus de fin d’année, soient en train de passer des vacances dans des hôtels, des bungalows ou carrément à l’étranger, en cette période de fêtes.

Krish Ponnusamy, ancien haut fonctionnaire et aujourd’hui observateur politique et social, affirme pour sa part que les électeurs ont un choix difficile à faire. Du coup, les indécis n’iront pas voter. «Nous nous retrouvons avec 40 candidats pour cette partielle. Hormis ceux des partis traditionnels, il y a des indépendants et ceux des ‘petits’ partis qui sont de bonne facture. Alors, comme il est difficile d’opter pour un seul d’entre eux, des Quatre-Bornais s’abstiendront.» Tout comme Deepak Benydin, il est d’avis que les fonctionnaires bouderont les urnes, en l’absence d’un candidat de l’alliance Lepep.

Les fêtes et les achats joueront-ils également les trouble-fête ? «Difficile à dire… Mais cela pourrait effectivement être le cas.»

Le Micro- trottoir

<p>Ils n&rsquo;iront pas voter</p>

<p><strong>Majid Cadersa, 60 ans</strong></p>

<p>Nous avons prévu d&rsquo;aller camper en famille. Cela fait très longtemps qu&rsquo;on n&rsquo;a pas passé un week-end ensemble. De toute façon, ces élections sont sans importance, car l&rsquo;élu sera dans l&rsquo;opposition.</p>

<p><strong>Maryse, 60 ans</strong></p>

<p>Je suis perdue parmi tous ces candidats et leurs programmes, pour ceux qui en ont. De toute façon, ça ne m&rsquo;intéresse pas, ça ne changera rien à ma vie. J&rsquo;y serai allée s&rsquo;il s&rsquo;agissait d&rsquo;élections générales.</p>

<p><strong>Kamal, 25 ans</strong></p>

<p>Je suis fonctionnaire, donc je n&rsquo;irai pas voter, sinon j&rsquo;aurai des problèmes au travail. J&rsquo;ai entendu dire qu&rsquo;il y avait un communiqué qui avait été émis à ce propos, je ne prendrai pas de risque&hellip;</p>

<p><strong>Warren Madanamoothoo, 26 ans</strong></p>

<p>&nbsp;Je n&rsquo;irai pas voter car j&rsquo;en ai marre de la classe politique. On va, certes, choisir une nouvelle &ndash; ou une ancienne &ndash; tête, mais derrière, c&rsquo;est toujours l&rsquo;ancien leader qui tire les ficelles. Ils continueront toujours à saigner le peuple à blanc tout en balançant des promesses en l&rsquo;air. Les scandales s&rsquo;enchaînent tellement vite qu&rsquo;on en oublie certains, les meetings politiques sont des shows et les vrais problèmes sont occultés. Je ne vois pas pourquoi j&rsquo;irai aider un tel système.</p>

<p><strong>Jacques, 30 ans</strong></p>

<p>L&rsquo;abstention est la seule arme que nous pouvons utiliser contre ce système électoral obsolète. Si on a un taux d&rsquo;abstention de plus de 75 %, cela enverra un signal fort. De toute façon, nous aurons des candidats qui représentent les mêmes partis qui sont déjà à l&rsquo;Assemblée.</p>

<p><strong>Nitish, 20 ans</strong></p>

<p>&nbsp;Je n&rsquo;irai pas voter, même si je sais que mon devoir civique l&rsquo;exige. C&rsquo;est la première fois que j&rsquo;ai le droit de voter, mais aucun candidat ne m&rsquo;a convaincu jusqu&rsquo;ici.</p>

<p><strong>H.P, 35 ans</strong></p>

<p>&nbsp;Je n&rsquo;ai jamais été aux urnes et si j&rsquo;y vais cette fois, ce sera pour voter blanc. Il est temps de fédérer les forces républicaines. Je ne voterai jamais pour les grands partis car ils représentent tout ce dont nous n&rsquo;avons plus besoin. Certains candidats indépendants ou ceux des &laquo;petits&raquo; partis ont certaines qualités, mais ils n&rsquo;ont ni l&rsquo;expérience ni le calibre pour être au Parlement.</p>

<p><strong>Vasu Curpen, 69 ans</strong></p>

<p>&nbsp;Lorsqu&rsquo;on suit la politique de près, on se rend compte que tout le monde nous embobine. L&rsquo;exemple le plus récent concerne l&rsquo;affaire Betamax. C&rsquo;est nous qui allons payer les pots cassés et je trouve ça décourageant. Notre avenir est sombre et ce n&rsquo;est pas cette élection qui changera la donne.</p>