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Record tour du monde solitaire: le WSSRC, le bureau des exploits

16 décembre 2017, 19:10

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Record tour du monde solitaire: le WSSRC, le bureau des exploits

Il ne suffit pas de faire le tour du monde en un temps record, il faut aussi le faire reconnaître. François Gabart, qui est en passe de signer un exploit, est sous l’oeil d’un bureau seul habilité à ratifier les performances en voile, le WSSRC.

Le World Sailing Speed ​​Record Council (WSSRC) a vu le jour en 1972 sous l’impulsion de la Fédération anglaise de voile, noyée par une multitude de revendications émanant d’individus qui affirmaient avoir battu des records de vitesse tous azimuts.

Les premières règles ont alors été édictées: instauration de distances égales pour tout le monde, un pointage à l’entrée et à la sortie de la tentative. La course au large a fait son entrée dans le jeu dans les années 80.

La WSSRC, qui s’est ensuite émancipée de la Fédération anglaise de voile, est devenue une instance autonome, qui rend des comptes à la Fédération internationale de voile (World Sailing), laquelle jure exclusivement par la WSSRC pour l’homologation des records.

Elle fonctionne avec une pléthore d’observateurs en place sur l’ensemble de la planète.

«C’est un peu comme un réseau d’espions qui vit sa vie et qu’on réveille quand on a besoin d’eux. Il y en a à Dakar, en Guadeloupe et quand il y a de nouvelles routes c’est notre rôle de trouver quelqu’un capable d’être disponible nuit et jour», explique à l’AFP le président depuis 2001 de la WSSRC, le Français, Claude Breton, qui doit certifier dimanche à Brest la performance de Gabart.

 La boîte noire 

«L’observateur est quelqu’un d’indépendant, une personne intègre qui ne doit pas être liée au sponsor», poursuit cet 'huissier' de la voile sportive.

Lorsque Gabart (Macif) s’est décidé à tenter le record du tour du monde en solitaire, il s’est signalé auprès de la WSSRC, qui lui a alors fourni une «petite boîte noire».

«C’est une puce GPS qui prend les positions en permanence et que seul le secrétaire général du bureau peut dépouiller. Personne d’autre ne peut y entrer. Il regarde alors la cohérence des fichiers envoyés par l’équipe du navigateur et les données enregistrées sur la puce», souligne Claude Breton.

Un observateur est dépêché sur place au moment du départ pour procéder à quelques vérifications sur le bateau et s’assurer par exemple qu’il n’y a pas de système électrique sur les foils.

Pour qu’un record autour du monde soit homologué, le marin doit partir d’un point et revenir à ce même point. Il doit traverser tous les méridiens de longitude, traverser l’équateur et faire une navigation de 21.600 milles nautiques théoriques (40.000 km), ce qui correspond à la plus grande distance continue de la terre.

 Trop de records 

Le départ de la tentative peut se faire de n’importe quel endroit et non pas depuis la ligne virtuelle qui a servi pour le record tenté par François Gabart. Cette ligne virtuelle - entre l’île d’Ouessant et le cap Lizard (ENG) - a été établie par le WSSRC selon certains critères (pas plus au sud que 45 degrés sud).

Francis Joyon, lors de ses deux records en solitaire, était parti du goulet de Brest, tout comme Coville lors de ses premières tentatives. La Britannique Ellen MacArthur, avait elle choisi pour signer son exploit la ligne entre Ouessant et Lizard, que Thomas Coville a ensuite reprise.

Enfin, il faut savoir que tout n’est pas record lors d’une circumnavigation.

«Les équipes ont besoin de faire le buzz, elles parlent de records sur des temps de passage mais ce sont des temps de référence. Trop de records tuent les records. Nous avons défini des records intermédiaires», précise Claude Breton.

Dans le cadre d’un tour du monde parti au large d’Ouessant, seront pris en compte par la WSSRC:Ouessant-équateur, équateur-équateur, océan indien et océan pacifique. De même que le record des 24 heures (plus longue distance parcourue en 24 heures).