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Fair-play financier: pas d’accord pour l’AC Milan, sanctions inévitables

16 décembre 2017, 10:27

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Fair-play financier: pas d’accord pour l’AC Milan, sanctions inévitables

Pas d’indulgence pour l’AC Milan: les incertitudes quant à sa solidité économique sont trop importantes pour l’UEFA et ses experts du fair-play financier (FPF), qui ont refusé vendredi sa demande d'«accord volontaire», ouvrant ainsi la voie à de probables sanctions pour le grand club italien.

Le Milan était le premier club à demander cet «accord volontaire», une procédure nouvelle permettant de sortir des clous du FPF à condition de présenter un plan fiable et raisonnable de retour à l’équilibre financier à un horizon de quatre ans.

Les dirigeants du club lombard s’étaient ainsi présentés le 9 novembre au siège de l’UEFA pour y présenter un document de 150 pages, développant notamment leurs prévisions d’une hausse importante des revenus en Chine, le pays du nouveau propriétaire du club, le mystérieux homme d’affaires Li Yonghong.

Mais l’UEFA a expliqué vendredi qu’il restait «des incertitudes en rapport avec le refinancement des prêts à rembourser en octobre 2018 et avec les garanties financières fournies par le principal actionnaire».

Ce sont en effet plus de 300 millions d’euros qui ont été empruntés à taux élevés par Li Yonghong au fonds américain Elliott pour pouvoir boucler l’achat du club en avril.

Les médias italiens assurent d’ailleurs que la direction du club se démène depuis plusieurs semaines pour dénicher un autre fonds ou une banque qui accepterait de rééchelonner cette dette.

Et maintenant ? L’accord volontaire lui ayant été refusé, le club rossonero devra probablement en passer au printemps, comme d’autres clubs avant lui (Manchester City, Paris SG, Inter Milan, AS Rome...), par un «accord de règlement», prévoyant des sanctions immédiates et un plan plus rigide de retour à l’équilibre.

«L’UEFA va nous proposer d’accepter des sanctions économiques qui, je l’espère et je le pense, ne seront pas excessives mais en ligne avec ce qui a été appliqué par le passé», a expliqué l’administrateur délégué du Milan Marco Fassone dans un message vidéo publié sur le site du club.

Donnarumma cédé ? 

«Il y aura probablement aussi des limitations sportives, sur la liste des joueurs qualifiés pour les compétitions européennes, et peut-être aussi des limitations sur la masse salariale. Nous verrons», a-t-il ajouté.

Fassone, qui a évoqué «des conditions impossibles à remplir» pour expliquer le refus d’accord volontaire de l’UEFA, n’est donc pas entré dans le détail.

Mais sans aller jusqu’à une possible mais improbable exclusion des compétitions européennes, l’instance pourrait se montrer sévère avec le club, qui est très loin de respecter les critères du FPF.

La règle prévoit en effet un déficit maximum autorisé de 30 millions d’euros sur trois ans alors que les pertes cumulées du club rossonero sur la période s’élèvent à plus de 255 millions d’euros.

Les quelque 200 millions investis cet été sur le mercato risquent en outre de peser lourdement sur les comptes. Selon le quotidien sportif Corriere dello Sport, le passif pourrait ainsi être supérieur à 150 millions d’euros sur la seule saison 2017-2018.

Alors que les résultats sportifs sont loin des attentes avec une triste 7e place en Serie A, très loin du Top 4 qui ira directement en Ligue des champions la saison prochaine, le club lombard pourrait donc être contraint de vendre certains de ses meilleurs joueurs.

«Il n’y a aucune nécessité de vendre, aucun besoin de faire entrer de l’argent», a pourtant assuré Fassone dans son message vidéo.

Mais alors que la question du contrat du jeune et très prometteur gardien du club Gianluigi Donnarumma est revenue cette semaine empoisonner la vie du Milan, il est clair que la possibilité d’un départ va être évoquée. S’il était cédé, Donnarumma pourrait rapporter jusqu’à 70 millions d’euros.