Publicité

Monnaie nationale: la chute de l’ariary encourage les exportations

13 décembre 2017, 03:45

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Monnaie nationale: la chute de l’ariary encourage les exportations

Avec la dépréciation de l’ariary, l’exportation devient plus compétitive que jamais. Les exportateurs pourraient tirer profit de cette situation.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Alors qu’une bonne majorité de ménages se bat tous les jours contre l’inflation et la hausse incessante du prix sur le marché, des idées se font dans le microcosme économique du pays pour tirer profit de cette dépréciation de la monnaie nationale. Celle-ci encourage les activités d’exportation essentiel­lement vers l’Europe.

« Les autorités devraient prendre les mesures nécessaires pour encourager en ce temps-ci les sociétés d’exportation. La dépréciation améliore la balance commerciale. Les importations sont découragées, parce qu’elles sont devenues plus coûteuses et le pays va accroître ses exportations dont les prix exprimés en monnaies étrangères ont baissé. Les exportations sont devenues compétitives. Il faut voir de cet angle là cette dépréciation de l’ariary », commente un opérateur économique.

Dans le cas actuel, les exportateurs vers le marché européen seront les pre­miers bénéficiaires. Depuis quelques semaines, l’ariary a connu une chute vertigineuse devant les monnaies internationales, comme l’euro ou le dollar américain.

Compétitivité menacée

Sur le marché interbancaire de devise, l’euro s’échangeait hier à 3 750 ariary, tandis que le billet vert américain était à 3 200 ariary. Sur le marché noir, la monnaie européenne pourrait frôler la barre de 4 000 ariary. Pour expliquer cette dégringolade de l’ariary, la Banky foiben’i Madagasikara (BFM), parle d’un phénomène courant avec l’explosion des importations à l’approche des fêtes de fin d’année.

C’est la période faste pour faire des recettes pour les entreprises textiles ou de services. Mais tout dépendra des commandes effectuées par les clients. Depuis son ordinateur, Faly Rakotonirina (nom d’emprunt) se réjouit de cette situation. Pour arrondir son fin du mois, ce commercial travaille pour le compte d’un blog basé en France durant ses temps perdus. C’est un pigiste payé par article livré. Plus il travaille, plus il gagne. La situation l’encourage à travailler encore plus avec les quelques ariary de trop, dûs à la dévaluation de la monnaie nationale.

Le regain de compétitivité de l’ariary face aux devises étrangères n’arrange pas du tout les activités des exportateurs, surtout les entreprises franches. Certains d’entre eux sont confrontés à des situations très délicates Leur compétitivité était menacée avec une perte estimée à 10%. Maintenant, la situation tourne en leur faveur, même si c’est passager. Les pluies de financements obtenus récemment auront un impact sur l’équilibre de l’ariary au marché de devises. « Dans les semaines à venir, l’ariary devrait se stabiliser en prévision des flux de devises substantielles qui devraient venir, notamment les recettes d’exportations des produits de base mais aussi les décaissements prévus des partenaires techniques et financiers tels que la Banque Mondiale, la Banque africaine de développement, l’Union Européenne, entre autres », avance Patrick Imam, représentant du Fonds monétaire international (FMI) à Madagascar.

Lova Rafidiarisoa