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Le CICR exige un accès à l’aide au Yémen, un pays «en soins intensifs»

6 décembre 2017, 15:02

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Le CICR exige un accès à l’aide au Yémen, un pays «en soins intensifs»

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a réclamé des «mesures audacieuses» pour permettre aux civils d’avoir accès à une aide humanitaire urgente au Yémen où la guerre a connu une escalade ces derniers jours.

Plus de 234 personnes ont été tuées et au moins 400 autres blessées depuis vendredi dans la capitale yéménite sous le contrôle des rebelles houthis.

«Au cours des derniers jours, Sanaa a connu les combats les plus violents depuis le début du conflit en mars 2015», a affirmé Robert Mardini, chef régional des opérations au sein du CICR, dans un entretien à l’AFP.

Les violents bombardements sur la capitale ont pris au piège les civils chez eux et touché un entrepôt de médicaments du CICR qui devaient être livrés à trois hôpitaux de la ville, selon ce responsable.

Par conséquent, le CICR était incapable d’acheminer des kits chirurgicaux aux hôpitaux confrontés à «un afflux massif» de blessés.

«Les hôpitaux de Sanaa qui manquent de carburant pour faire fonctionner les générateurs et de médicaments ont cruellement besoin de notre aide», a indiqué Robert Mardini.

Cela démontre selon lui, «qu’il n’y a malheureusement pas de fin en vue pour les souffrances du peuple yéménite».

Le pays connaît la pire crise humanitaire de la planète, selon l’ONU. 17 millions de personnes ont besoin d’aide alimentaire, dont sept millions risquent la famine.

'Alimenté par perfusion' 

Pour M. Mardini, «les statistiques cachent toujours les tragédies personnelles mais aujourd’hui il n’y a pas un seul Yéménite qui n’ait pas souffert du conflit».

«Le temps est venu pour arrêter la tragédie et prendre des mesures audacieuses».

«Ce pays a été alimenté par perfusion pendant deux ans. Il a besoin de soins intensifs». Ce n’est pas quelques bateaux (d’aide humanitaire) au port de Hodeida et quelques camions venant d’Arabie saoudite «qui vont régler le problème», a encore ajouté le responsable.

L’Arabie saoudite, qui dirige depuis mars 2015 une coalition anti-rebelles au Yémen, a renforcé son blocus portuaire après l’interception d’un missile balistique tiré par les Houthis au-dessus de l’aéroport de Ryad le 4 novembre.

Ce blocus a été allégé ensuite partiellement, malgré de nombreux appels de l’ONU en ce sens.

«Malheureusement, l’aide humanitaire est politisée et utilisée comme monnaie d’échange, ce qui est inacceptable, illégal et immoral», a dit M. Mardini

Lundi, l’ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh, a été assassiné par ses ex-alliés houthis, un assassinat qui risque de faire plonger le Yémen un peu plus dans le chaos.