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Un an après le drame, hommage en Colombie aux joueurs de Chapecoense

29 novembre 2017, 02:10

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Un an après le drame, hommage en Colombie aux joueurs de Chapecoense

Le monde du football se souvient mardi en Colombie de la tragédie de Chapecoense, le modeste club brésilien décimé il y a un an dans un accident d’avion alors qu’il rêvait de marquer l’Histoire en finale de la Copa Sudamericana.

La Union, village proche du drame situé à quelque 2.600 mètres d’altitude, doit accueillir les commémorations de l’accident survenu le 28 novembre 2016, où 71 personnes avaient trouvé la mort.

Le club Atlético Nacional, que Chapecoense allait rencontrer en finale et qui lui avait cédé le trophée de la Sudamericana après la tragédie, sera un acteur central de cette cérémonie, au cours de laquelle une plaque en mémoire des victimes sera dévoilée.

Sur le chemin pour atteindre la colline où l’avion s’est écrasé, désormais connue comme le mont Chapecoense, Luis Albeiro Valencia, 53 ans, a érigé dans sa ferme l’unique monument qui rappelle le drame survenu il y a un an.

Une réplique en bois d’un avion, à côté de deux colonnes en briques, l’une avec les pneus du train d’atterrissage, l’autre avec un ballon dégonflé: des objets, dit-il, qu’on lui a offerts en récompense de sa participation aux opérations de secours.

«C’est pour se souvenir, pour que l’on ne les oublie pas, car sûrement, avec le temps, tout le monde oubliera cette colline», explique à l’AFP cet agriculteur.

Sous ce petit autel, Luis a placé un album avec les noms et les visages des victimes et des survivants.

Dans la journée de mardi, deux messes seront célébrées, l’une d’elles dans la montagne où s’est écrasé l’avion. Une minute de silence sera observée et un avion des forces aériennes colombiennes survolera les lieux de la tragédie.

Hommage aussi côté brésilien

Dans le public se trouvera Andrés Congote, 23 ans, qui dirigeait les opérations des pompiers de La Union. Il avait été l’un des premiers à arriver sur place, dans cette nuit de pluie et de brouillard du 28 novembre 2016.

Il se souvient avoir dit à ses 16 compagnons secouristes, en apprenant que l’avion qui s’était écrasé transportait l’équipe de Chapecoense: «Nous allons tout donner. Il y a beaucoup de morts et ces gens venaient avec un espoir, ça s’est arrêté là».

Le jeune pompier avait son billet pour aller voir la finale et soutenir son équipe, l’Atlético Nacional.

Un hommage est aussi prévu côté brésilien, à Chapeco, dans la nuit de mardi à mercredi.

Après avoir perdu la quasi-totalité de ses joueurs, Chapecoense a dû affronter une douloureuse reconstruction, avec des hauts et des bas, mais il est parvenu à se maintenir en première division en 2017.

Sur les trois joueurs ayant survécu au crash, seul le latéral Alan Ruschel a rejoué avec l’équipe en août, grâce à un rétablissement quasi-miraculeux.

Le gardien Jackson Follmann, amputé d’une jambe, est devenu l’ambassadeur du club, et le défenseur Helio Neto, le dernier à être secouru le jour de l’accident, espère reprendre la compétition en 2018.

Parmi les autres survivants, l’hôtesse de l’air Ximena Suarez et le mécanicien Erwin Tumiri ont repris peu à peu leurs vies en Bolivie, la première comme mannequin et le deuxième comme animateur de conférences de motivation. Presque tous ont volé à nouveau.

En tout, seules six personnes parmi les 77 occupants du vol de la compagnie bolivienne LaMia avaient survécu au crash de l’avion sur une colline près de Medellin, en Colombie.

Vers 22h20 ce soir-là, le vol 2933 avait disparu des écrans radar alors qu’il s’apprêtait à atterrir.

L’enquête a montré que l’appareil n’avait pas assez de combustible et volait trop chargé. Le pilote, décédé, a été considéré comme responsable et une dizaine d’employés de la compagnie aérienne, mais aussi de l’Etat, sont incarcérés en Bolivie.