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Robinho, l’étincelle bien vite éteinte

25 novembre 2017, 11:03

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Robinho, l’étincelle bien vite éteinte

Star précoce du foot brésilien, ses étincelles embrasaient les stades et lui promettaient une carrière dans la lumière. Mais c’est dans l’ombre que Robinho a progressivement sombré, celle des terrains à cause de son inconstance et de sa fragilité, mais surtout celle de la justice, jusqu’à une retentissante condamnation pour viol.

Des talents gâchés, le football en a connu. Mais ils sont très peu à avoir autant atteint les extrêmes que le «Prince», condamné jeudi par un tribunal de Milan à neuf ans de prison pour viol en réunion sur une jeune femme de 22 ans.

Un verdict qui porte à son paroxysme le contraste entre l’actuel Robinho, 33 ans, et celui qu’on désignait dans sa jeunesse comme le nouveau Pelé.

Qu’il est loin, ce 26 août 2005, où les flashes crépitaient devant la gueule souriante et juvénile de l’attaquant brésilien de 21 ans, qui posait, son nouveau maillot du Real Madrid en main, aux côtés du président Florentino Perez et de la légende Alfredo di Stefano.

Avec sa signature au Real, Robinho s’apprêtait alors à éblouir l’Europe, comme il avait ébloui le Brésil pendant trois saisons, dont deux furent couronnées d’un titre national avec Santos, le club historique de Pelé.

Douze ans plus tard, le Brésilien est revenu au pays après avoir gaspillé sa carrière, et refait la «Une» après avoir écopé d’une peine de neuf ans de prison pour des faits de viol en réunion remontant à janvier 2013, lorsqu’il jouait à l’AC Milan.

Dieu créa Robinho

La une, cela faisait bien longtemps que le natif de Sao Vicente, dans l’état de Sao Paulo, ne l’avait pas faite.

Pourtant, le virevoltant attaquant, à la technique et la vitesse exceptionnelles et aux fulgurances mémorables, a eu son heure de gloire.

En sélection, d’abord, où il compte 100 apparitions pour une trentaine de buts, deux coupes des Confédérations et une Copa America. Il ne dispute toutefois que deux Coupes du monde, pour deux quarts de finale (2006 et 2010), un véritable creux pour les Auriverde entre le sacre de 2002 et l’arrivée de la génération Neymar.

En club, aussi, le jeune «Prince» a marqué les esprits. Dès son premier match avec le Real, celui que Pelé lui-même considérait comme «le meilleur joueur du Brésil» impressionne en seulement 25 minutes de jeu. Le lendemain, le quotidien As titre «Et Dieu créa Robinho», tandis qu’El Mundo assène: «Une étoile est née».

Trois saisons plus tard, Robinho a redonné aux Galactiques le goût du succès en les portant à deux titres de champions d’Espagne.

Il n’a alors toujours pas 25 ans, et sa carrière bascule. Il clame son souhait de rejoindre Chelsea, mais c’est Manchester City qui le rafle pour un montant record à l’époque de 40 millions d’euros, dans les dernières heures du mercato.

Vous voulez dire Manchester?

A son arrivée en Angleterre, première erreur. Il déclare au sujet de son transfert: «lors du dernier jour, Chelsea a fait une superbe proposition et j’ai accepté», confondant les deux clubs anglais. «Vous voulez dire Manchester, c’est ça?» lui demande un journaliste. «Oui, Manchester, pardon!», se corrige l’ailier.

Les bonnes performances de sa première saison mancunienne ne suffisent pas à effacer cette arrivée mouvementée. En deux ans, le club ne gagne rien malgré ses ambitions, et pire, Robinho se blesse à la cheville en septembre 2009, manque trois mois de compétition, est laissé de côté à son retour et demande son départ au mercato hivernal.

Direction Santos pour un retour au bercail beaucoup trop précoce, puis l’AC Milan, où il brille une saison avant de rentrer dans le rang.

Le «nouveau Pelé» n’a que 30 ans, et il ne verra plus le haut niveau. Il erre, de Santos à Guangzhou (Chine), pour finalement atterrir à l’Atletico Mineiro en 2016.

Depuis ses 25 ans, Robinho n’aura remporté qu’un grand titre, la Serie A 2011 avec le Milan. Mais de ses années italiennes, on retiendra probablement moins ce Scudetto que sa condamnation pour viol, clap de fin à une carrière gâchée.