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SME Mauritius: les attentes des opérateurs

23 novembre 2017, 01:30

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SME Mauritius: les attentes des opérateurs

Le SME Bill a été présenté au Parlement le mardi 21 novembre. Ce projet de loi vient abroger la SMEDA Act pour permettre l’entrée en opération officielle de SME Mauritius, nouvelle entité chargée d’accompagner les petites et moyennes entreprises (PME). Celle-ci remplace la Small and Medium Enterprises Development Authority (SMEDA). Les attentes des entrepreneurs sont nombreuses. Tout comme leurs doutes.

Pour les cofondateurs de la plateforme Smart Moves for Entrepreneurs, Marie-Noëlle Elissac-Foy et Jean Max Appanah, il était plus que temps que cette organisation voie le jour. Toutefois, «le temps est compté» pour SME Mauritius. Il ne lui reste, en effet, que deux ans de mandat du gouvernement pour faire ses preuves, soutiennent-ils. Et le chantier est vaste.

Parmi les manquements que devra pallier SME Mauritius : le manque de partage d’informations, de communication ou encore la promotion des PME pour le moins désuète. «Plus question de foires sur des parkings !» soutiennent nos interlocuteurs.

Nouvelle dynamique

Pour que SME Mauritius puisse apporter une nouvelle dynamique au secteur des PME, il faudrait, selon eux, qu’elle s’ouvre aux chefs d’entreprises. Qu’elle ne fonctionne pas en «autarcie». Qu’elle capitalise au maximum sur la technologie. Et développe une véritable stratégie de communication tout en étant à l’écoute des entrepreneurs.

Catherine Gris, Chief Executive de l’Association of Mauritian Manufacturers (AMM), fait également partie de ceux qui attendaient depuis longtemps l’avènement de la nouvelle entité, d’autant plus que l’association compte plusieurs PME parmi ses membres. Selon elle, pour changer, SME Mauritius ne devra pas être gérée de manière «pyramidale», mais plutôt fonctionner comme une «plateforme fédératrice» pour faire émerger des entrepreneurs qui seront capables d’incarner le changement tant attendu du secteur.

«L’innovation que l’on attend au sein de SME Mauritius devra commencer par la culture de l’entreprise, les valeurs, les modes de management, au service d’une stratégie cohérente et durable», avance-t-elle. D’ajouter que la nouvelle organisation devra être dotée d’une équipe composée de meilleurs professionnels «qui ont déjà fait leurs preuves en entreprises et qui auront les coudées franches pour tester de nouvelles méthodes et des approches disruptives».

De plus, parmi les cordes que l’équipe de SME Mauritius devra avoir à son arc : savoir identifier les PME à fort potentiel, constituer des clusters, proposer des services d’appui sur mesure ou encore travailler sur la transmission des savoir-faire aux jeunes, entre autres.

«SMEDA 2.0»

Mais Jessen Marden, président de l’association régional Synergie Jeune, est sceptique. «Est-ce que SME Mauritius n’est finalement pas un SMEDA 2.0, étant donné que ce sont les mêmes employés de la SMEDA qui sont censés rejoindre la nouvelle organisation ?» se demande-t-il. Jessen Marden déplore ce qu’il qualifie de «changement de vitrine» dans ce genre de réforme institutionnelle.

«En apparence le nom change et, à première vue, tout à l’air différent, mais dans le back office c’est toujours les mêmes qui y travaillent», avance-t-il. Du reste, en tant que président d’une association qui regroupe des entrepreneurs de l’océan Indien, il souhaite qu’une cellule spécialement dédiée soit mise sur pied.

Le président de la Fédération des PME, Amar Deerpalsing, est pour sa part catégorique. «La façon dont SME Mauritius a été créée est un non-sens !» Avec un statut de compagnie, un board composé uniquement de hauts cadres du gouvernement (contrairement à ce que préconise le plan directeur pour les PME) et un CEO qui n’a pas encore d’équipe, il est d’avis que la nouvelle organisation est partie du pied gauche et ne pourra nullement apporter une quelconque relance au secteur.