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Coupe Davis: pour la France, le train a déjà sifflé trois fois

17 novembre 2017, 16:42

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Coupe Davis: pour la France, le train a déjà sifflé trois fois

Après 2002, 2010 et 2014, est-ce enfin la bonne année? Les tennismen français ont leur meilleure occasion depuis seize ans de soulever une dixième Coupe Davis fin novembre contre la Belgique, un adversaire plus abordable que lors de leurs trois derniers échecs.

Les Bleus avaient à chaque fois au moins un joueur de gros calibre en face d’eux mais ont aussi manqué d’opportunisme. Rappel des faits à Paris-Bercy, Belgrade et Villeneuve-d’Ascq:

2002: le crève-cœur de Paul-Henri Mathieu 

Un ans après son triomphe en Australie, la France, avec Sébastien Grosjean en N.1, est en passe de réaliser son premier doublé depuis 70 ans et la saga des «Mousquetaires». Après des succès difficiles contre les Néerlandais, les Tchèques et les Américains, c’est la Russie et deux anciens N.1 mondiaux, Marat Safin et Ievgueni Kafelnikov, en finale. Le premier a vécu des désillusions, notamment une défaite en finale de l’Open d’Australie. Le second est loin de son niveau de champion de Roland-Garros 1996. Pour remplacer Arnaud Clément, blessé, Guy Forget choisit le néophyte Mathieu (20 ans), vainqueur de ses deux derniers tournois, à Moscou - avec un succès en demi-finales sur Safin - et Lyon. A Bercy, paré de terre battue, le «Tsar» prend sa revanche. Mais Grosjean égalise contre Kafelnikov, puis Julien Escudé et Fabrice Santoro remportent le double. Après une nouvelle victoire de Safin, le capitaine russe Shamil Tarpitchev tente le pari Mikhail Youzhny, 20 ans, dont le bilan n’est pas probant (4 défaites, 1 victoire). PHM mène deux sets à zéro et passe à deux points du Saladier dans la 4e manche. Mais Youzhny l’emporte après 4h30 de suspense. «Paul-Henri a tout donné. Ce n’est pas sa défaite, mais celle de tout le groupe», dira Forget pour consoler Mathieu qui a mis un terme à sa carrière quasiment quinze ans plus tard, fin octobre... à Bercy.

2010: quand Novak Djokovic est devenu ogre

Emmené par un Monfils irréprochable, les Bleus réalisent un parcours presque parfait avant l’épilogue: une seule défaite contre l’Allemagne (4-1) avant des démonstrations contre l’Espagne (5-0), sans Rafael Nadal, et l’Argentine (5-0), orpheline de Juan Martin del Potro. Djokovic attend à Belgrade des Français privés de Jo-Wilfried Tsonga et Julien Benneteau, blessés. Pas simple mais pas impossible car la carrière du Serbe (N.3) n’a pas encore atteint un niveau cosmique. Et ses lieutenants Janko Tipsarevic et Viktor Troicki ne sont pas imbattables. Comme à Bercy, les Bleus mènent 2-1, grâce à Monfils et la paire Michaël Llodra-Arnaud Clément. Mais «Djoko», impérial, est trop fort pour Monfils le dimanche. Et Troicki, remplaçant de Tipsarevic pour le 5e match, surclasse Llodra, préféré à Simon. «Échouer si près du but, c’est très frustrant. Pour moi c’était un rêve de gamin», déplore Llodra. La France rate encore une occasion. Djokovic enchaînera l’année suivante avec trois titres en Grand Chelem.

2014: impuissants contre «Fedrinka» 

La Suisse de Roger Federer et Stan Wawrinka. A Villeneuve-d’Ascq, un défi immense attend les Français, qui ont tout joué à domicile et ont écarté deux mois plus tôt des Tchèques, tenants du titre, diminués à Roland-Garros. Mais des tensions sont apparus lors du Masters entre Federer et Wawrinka. Et le maestro Federer, touché au dos à Londres, est incertain. Avec leur équipe-type, les Français ont une vraie chance devant les quelque 27.400 spectateurs (record) du stade de football Pierre-Mauroy recouvert de terre battue. Mais la blessure au bras droit de Tsonga se réveille lors du match inaugural contre un Wawrinka impeccable. Monfils égalise en balayant un Federer à 50% de ses moyens. Le samedi, le tandem «Fedrinka» fait l’union sacrée en double face à Gasquet et Benneteau, remplaçant à la dernière minute de Tsonga, en larmes lors des hymnes. Et Federer, malgré une alerte au dos, surclasse Gasquet le dimanche et apporte le premier Saladier d’argent à son pays. «La Suisse a simplement été meilleure que nous», estime le capitaine Arnaud Clément, qui ne mènera qu’une campagne supplémentaire.