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Travaux à Gris-Gris: «C’est un projet pour embellir le littoral», dit Sinatambou

9 novembre 2017, 21:30

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Travaux à Gris-Gris: «C’est un projet pour embellir le littoral», dit Sinatambou

Les habitants de Gris-Gris étaient révoltés par l’arrivée d’une pelleteuse sur la plage, le mercredi 8 novembre. Cette machine aurait pour but de retirer les plantes qui empêchent l’érosion pour la construction de bancs et de tables en béton. Elle aurait été envoyée par le ministère de l’Environnement. Étienne Sinatambou, lui, se veut rassurant. «Il ne faudra pas aller de l’avant avec ce projet s’il n’est pas respectueux de l’environnement paysager.»

Le ministre de l’Environnement était interrogé à sa sortie d’une réunion ministérielle à la mi-journée, le mercredi 8 novembre. Il a confié qu’il compte se rendre à Gris-Gris ce week-end pour faire un constat des lieux. «De ce que j’ai compris, il y a un projet pour embellir le littoral.»

Les travaux d’une pelleteuse hier matin à Gris-Gris ont provoqué le désarroi des habitants dont Vera Gounden.

Contrat alloué

Il soutient qu’un contrat a déjà été alloué pour ces travaux. «Mais si je découvre que les habitants de la région ne sont pas satisfaits de ce projet d’embellissement, je demanderai que l’on ne le fasse pas», a-t-il insisté. En tout cas, ni le ministère du Tourisme, ni le conseil de district, ni la Beach Authority ne seraient au courant de cette construction.

C’est Mary-Anne Griffiths qui a donné l’alerte le mercredi 8 novembre. Cette joggeuse faisait sa promenade matinale sur la plage de Gris-Gris, quand elle a vu une pelleteuse. «Il était 7 h 20 quand j’ai vu la machine. Quelques minutes après, elle a brisé une barrière de bois.» C’était la goutte de trop. Elle a prévenu son époux et d’autres habitants.

Pratique inadmissible

Pour Vera Gounden, cette pratique est inadmissible. «Personne n’était au courant de ce qui allait se passer.» Il confie que c’est à la suite d’un courrier d’un habitant de la région que le ministère de l’Environnement a pris cette décision.

Vera Gounden, qui est aussi conseiller du village de Souillac, est outré. «Cette plage est l’une des dernières de Maurice qui ont encore leur cachet sauvage. Les plantes qui poussent un peu plus bas sur la plage sont essentielles à notre environnement. Elles empêchent l’érosion. Et on veut les enlever pour faire de la place au béton !»

Grotte et tortues

Il sait que les personnes qui viennent sur cette plage aiment sentir le sable sous leurs pieds. «Les gens y viennent aussi pour visiter la grotte naturelle qui se trouve près de la partie rocheuse de Gris-Gris.» Il va plus loin. «Il y a encore quelques années, les tortues venaient pondre sur notre plage. On veut détruire tout cela !»

Alerté, Armand Maudave, qui habite l’endroit, a enclenché d’autres démarches, notamment au niveau de la police. «C’est un scandale. Heureusement nous avons pu faire arrêter les travaux.»

Pour sa part, Serge Aurokuim, qui est membre du Collectif A nou sauve nous la plage, ne comprend pas l’acharnement pour mettre du béton sur cette plage naturelle. «Pourquoi le ministère ne veut-il pas mettre des bancs fabriqués avec du plastique recyclé sur cette plage ? C’est déjà plus écologique. On ne comprend pas l’idée de retirer la verdure pour mettre des slabs. On nous parle de faciliter l’accès mais il y a d’autres moyens.»

Quoi qu’il en soit, la machine, qui a détruit une partie de la barrière en bois, s’est tue au bout de quelques minutes. Les habitants espèrent que ce sera le cas pour toujours…