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Paradise Papers: les opérateurs du Global Business défendent Maurice

9 novembre 2017, 11:00

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Paradise Papers: les opérateurs du Global Business défendent Maurice

Non, Maurice n’est pas un paradis fiscal. Et il ne faudrait surtout pas tomber dans le sensationnalisme. C’est, en résumé, ce que soutiennent les opérateurs du secteur du Global Business face aux accusations formulées contre la juridiction mauricienne dans les Paradise Papers.

Bien qu’il dise ne pas pouvoir commenter les «cas spécifiques» que cite l’article, le président de l’Association of Trust and Management Companies (ATMC), Assad Abdullatiff, est catégorique. «Ces propos formulés dans l’article ne sont que des allégations. Il n’y a eu aucune preuve de maldonne. Le débat semble plus d’ordre moral que juridique par rapport à l’optimisation fiscale, c’est-à-dire, l’utilisation des règles de droit qui permettent à un individu ou une entreprise de minimiser ses impôts.»

Or, dit-il, il n’y a rien d’illégal à cette pratique. Le problème, souligne Assad Abdullatiff, c’est «l’amalgame malsain» que les Paradise Papers font entre évasion fiscale et optimisation fiscale. Soit deux choses totalement différentes, dans la mesure où l’une est une pratique illicite, alors que l’autre est tout à fait conforme au cadre légal.

«On dit que Maurice est un paradis fiscal, mais c’est faux. Avoir un taux fiscal attrayant ne veut pas dire paradis fiscal. Au contraire, Maurice a toujours respecté et appliqué les normes internationales», avance le président de l’ATMC.

Pourtant, l’article du consortium des journalistes d’investigation parle d’une opacité que cultive le secteur du Global Business à Maurice. Accusation que récuse Assad Abdullatiff. «Il faut faire une différence entre secrecy et confidentiality. Le secrecy n’existe pas à Maurice. De plus, Maurice, au travers de ses traités fiscaux et l’adoption de la FATCA et du CRS, a des obligations en matière d’échange de renseignements.»

D’ajouter que dire que Maurice vole les pays africains est erroné. «Au contraire, nous sommes des partenaires économiques de l’Afrique !» Le président de l’ATMC rappelle que le pays a passé avec succès le dernier Peer Review de l’Organisation de coopération et de développement économiques, qui a qualifié le pays de «compliant».

S’il concède qu’aucun système n’est parfait, Assad Abdullatiff appelle à ne pas tomber dans la généralité. «Ce genre d’article peut porter atteinte à la juridiction. Or, il ne faut pas oublier que ce secteur est un pilier de l’économie. Il nous faut défendre notre pays, qui est une juridiction propre et transparente.»

Penny Hack, avocat d’affaires et observateur économique, abonde dans le même sens. Selon lui, il faudrait s’attaquer au problème de fond. Soit le fait que les gens fortunés choisissent de placer leur argent ailleurs au lieu de l’investir dans l’économie de leur pays.

«Ce problème est un peu le résultat du système capitaliste. Au lieu de crier au loup, il faudrait trouver des moyens pour inciter les riches à investir leur fortune dans l’économie.» Penny Hack ajoute que Maurice est une «goutte d’eau dans l’océan», en comparaison à des juridictions telles que Londres ou Jersey.