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Kurt Angle, une vie de luttes

9 novembre 2017, 09:21

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Kurt Angle, une vie de luttes

Si un chat a sept vies, Kurt Angle en a peut-être eu autant: roi aux Jeux d’Atlanta sur les tapis de lutte, légende des rings de catch, personnage au cinéma et même dans un jeu vidéo, l’Américain a vécu ses multiples destins à fond, surpassant sans s’économiser les addictions comme les drames personnels.

Aujourd’hui âgé de 48 ans, Angle a brûlé la chandelle par les deux bouts et la vie ne l’a pas épargné: son entraîneur de toujours a été assassiné quelques mois avant les jeux Olympiques de 1996, son frère David a été condamné pour le meurtre de sa femme en 2015...

Il n’aurait même pas dû participer aux JO-1996 et encore moins être sacré à Atlanta. La faute à une vilaine blessure lors des qualifications américaines. Mais, même deux hernies discales, deux vertèbres cassées et quatre claquages du cou n’ont pas pu ralentir l’Américain, résilient, dans sa quête olympique.

«Heureusement, j’ai trouvé un docteur suffisamment fou ou suffisamment intelligent pour me laisser combattre», explique-t-il aujourd’hui, plus de vingt ans après son titre en lutte libre. «Il m’a dit tu ne peux plus t’entraîner et si tu vas aux Jeux, on va t’injecter dans le cou pour que tu ne puisses pas sentir la douleur.»

Incapable de bouger une heure après chaque combat, Angle est tout de même allé au bout. En risquant la paralysie à chaque mouvement.

L’intéressé ne regrette rien. «Si c’était à refaire, je ne changerais rien», affirme Angle sans hésiter. «C’est tout ce que j’ai toujours voulu. Ce qui s’est passé après, ce n’est que la cerise sur le gâteau. Ce titre olympique a fait de moi ce que je suis aujourd’hui.»

Champion olympique au cou brisé

Constamment à la recherche d’adrénaline, Angle est tombé dans l’addiction. L’alcool, la morphine, le Xanax mais aussi les anti-douleurs, qu’il a connus après ses nombreuses blessures (visage, opérations des genoux, épaules disloquées, déchirures ligamenteuses et musculaires, débris retirés de sa colonne...), étaient autant d’occasions de retrouver cette «montée» découverte à Atlanta.

«Rien au monde ne me permettait de retrouver cette sensation. Il m’a fallu un long moment pour le comprendre», admet-il, lucide sur ses démons.

Apaisé, Kurt Angle continue aujourd’hui à travailler à la WWE (World Wrestling Entertainment), l’enseigne N.1 du catch américain, après vingt et un ans d’une carrière sur les rings qui l’a vu truster tous les titres professionnels, dont six de champion du monde, après avoir dominé la lutte amateur (titres universitaires, championnats du monde, jeux Olympiques...).

«Manager général de RAW», l’une des divisions de la WWE, il s’est même permis, il y a quelques semaines, de revenir combattre pour remplacer au pied levé Roman Reigns, une des vedettes actuelles, de 16 ans son cadet.

Avec ses yeux bleus, son cou de taureau et ses muscles saillants, Kurt Angle ne passe pas inaperçu. «C’est une référence, le lien direct entre le sport de haut niveau et le catch américain», assure Philippe Chereau, commentateur attitré du catch à la télévision française. «C’est une révolution», ajoute son comparse Christophe Agius. «Par sa technique, sa rapidité d’exécution, son intensité et son réalisme, il énormément apporté. C’était notamment l’un des premiers à attendre les derniers instants du décompte pour se dégager d’un tombé. A chaque fois qu’il le faisait, le public était fou.»

Kurt Angle, récemment introduit au Hall of Fame de la WWE, est un showman. Du genre à participer au nanard «Sharknado 2» ou bien à s’offrir une apparition dans le film d’horreur «Dylan Dog» avant de jouer un colosse aux côtés de Vin Diesel dans «Le Dernier Chasseur de sorcières».

Le voilà aussi devenu personnage de jeu vidéo puisque son avatar figure dans la dernière mouture du jeu de catch WWE 2K18. Inarrêtable.