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Rugby: le stock inépuisable des All Blacks

8 novembre 2017, 19:05

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Rugby: le stock inépuisable des All Blacks

Un réservoir homogène et sans fond: les All Blacks, double champions du Rugbymonde en titre et adversaires du XV de France samedi, possèdent une telle marge qu’ils peuvent se permettre, en vue de la Coupe du monde 2019, de faire des tests ou laisser de côté des cadres sans que les résultats ne s’en ressentent.

«Il y a des bagarres pour savoir qui s’assied où dans le bus, il y a des combats pour n’importe quel morceau de nourriture et pour chaque siège!». Contée mardi par le sélectionneur adjoint Ian Foster, l’anecdote est révélatrice de la profondeur de banc des maîtres du monde: les places sont chères dans le groupe de 43 joueurs retenus pour la tournée de novembre en Europe.

A tel point que Julian Savea, l’ailier ravageur aux 46 essais en 54 sélections, n’en fait même pas partie, écarté sans préavis cet été au profit de Rieko Ioane, la pépite âgée de 20 ans, aux 9 essais en 10 sélections.

«Sur certains côté, c’est plus compliqué, sur d’autres, c’est plus simple», a dit l’adjoint de Steve Hansen à propos d’un tel effectif.

L’encadrement prépare-t-il déjà 2019? «La réponse est non, mais oui, un petit peu», a admis Foster, interrogé par l’AFP. «On pense toujours à essayer d’avoir une vue d’hélicoptère, plus de perspective et d’analyser les choses mais on ne reste pas longtemps dans cette position», a développé de son côté le sélectionneur.

«Je crois qu’ils le font, car ils emmènent un groupe très épais», explique Nigel Yarden, journaliste de Radio Sport NZ. «Ils veulent constituer un bon gros groupe de 50-60 joueurs environ afin d’avoir une profondeur d’au moins trois-quatre à chaque poste», résume ce spécialiste des All Blacks.

Lancés dans le grand bain l’an dernier, Ioane, Damian McKenzie, Ardie Savea et Kane Hames ont confirmé.

Faible coût du risque

Et samedi à Twickenham contre les Barbarians britanniques (31-22), quatre néophytes ont fait leurs premiers pas sous le maillot à la fougère argentée: l’arrière David Havili (22 ans), le pilier gauche Tim Perry, plus âgé (29 ans) mais dont le poste a moins de réserve, l’ailier ou arrière Matt Duffie, ex-international à XIII, et surtout le talonneur Asafo Aumua (20 ans), déjà une star sur YouTube grâce à des essais incroyables avec les moins de 20 ans ou Wellington.

Les nombreux absents cette saison, sur blessure (Coles, Owen Franks, Moody en première ligne; Milner-Skudder, Dagg) ou pour raisons personnelles (Retallick, Kaino, Ben Smith) ont agrandi la porte. «Pour les jeunes, c’est clairement une opportunité pour voir quel goût cela a, d’être un All Black, de se familiariser avec la routine», souligne Yarden.

Une tactique payante pour Hansen, surtout quand le risque d’échec est aussi faible, tellement sa sélection a plusieurs longueurs d’avance sur toutes les autres.

Le long voyage en Argentine début octobre, à l’issue d’une saison éreintante, en est un exemple éclatant: alors que le titre en Rugby Championship était en jeu, le staff avait laissé au repos Samuel Whitelock, Brodie Retallick, Liam Squire, Sam Cane, Beauden Barrett et Ryan Crotty... et les All Blacks s’étaient tout de même largement imposés 36 à 10.

Hégémonique dans la compétition -- six victoires en autant de rencontres -- seulement contestée par les Lions britanniques et irlandais en juin (une victoire, un nul, une défaite), la Nouvelle-Zélande prépare 2019 avec sérénité.