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Escroquerie alléguée: une veuve de 83 ans «doit» Rs 700 000 à la Sécurité sociale

7 novembre 2017, 18:07

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Escroquerie alléguée: une veuve de 83 ans «doit» Rs 700 000 à la Sécurité sociale

Dix-neuf ans de pension. C’est ce que la Sécurité sociale réclame à cette octogénaire. Mais elle martèle qu’il s’agit d’une erreur administrative.«Ma mère n’a pas menti. Elle n’est ni un escroc ni une voleuse.» C’est ce que martèle Paméla, la fille de Marie Yolande Carnel. Cette dernière, âgée de 83 ans, ne ferme plus l’œil de la nuit depuis que la Sécurité sociale lui réclame Rs 692 821. Elle a jusqu’au 27 novembre pour remettre cette somme à la Sécurité sociale sous peine de poursuites légales.

Cette somme représente 19 ans de pension de son défunt mari qu’elle aurait continué à percevoir. Or, la famille de l’octogénaire explique que celle-ci avait bien informé les autorités de la mort de son époux, en 1998. La veuve raconte qu’il y a 19 ans, elle avait elle-même déposé l’acte de décès de son époux au bureau de la Sécurité sociale de Grand-Baie. Elle s’attendait que les préposés fassent le nécessaire au sujet des pensions allouées aux veufs et veuves.

«Peu de temps après, le facteur m’avait même ramené un chèque», dit-elle. Celui-ci est ce qu’ils remettent, selon les procédures, au veuf ou à la veuve ou à la famille de la personne décédée.

Marie Yolande Carnel confie que durant tout ce temps, elle a cru qu’elle touchait la pension que lui versait la compagnie de pêche pour laquelle avait travaillé son mari. Une employée de la banque où était versée cette allocation chaque fin de mois semblait, elle, penser qu’il s’agissait d’une pension de veuve. C’est du moins ce qu’elle aurait confié à Yolande et sa fille.

Indignation

«Il y a quelques semaines, j’ai reçu une lettre de la Sécurité sociale me convoquant à son bureau de Triolet», poursuit-elle. Vu son âge avancé et qu’elle ne sait pas lire, l’octogénaire s’y est rendue avec sa fille. Là, c’est la surprise. Une employée lui annonce qu’elle touchait la pension de son époux pendant tout ce temps, qu’elle avait omis de les prévenir de son décès et que cela était illégal. «Elle m’a dit que j’irai en prison, soupire-t-elle. Ce n’est pas normal, je n’y comprenais rien.» Elle a aussi reçu d’autres missives du bureau de la Securité sociale de Grand-Baie.

Sa fille, elle, ne cache pas son indignation devant les accusations auxquelles sa mère fait face. «Si ce qu’ils disent est vrai, comment se fait-il qu’ils détiennent, dans leurs archives, l’acte de décès que ma mère avait déposé à leur bureau il y a 19 ans ?» affirme-t-elle. De relater que l’employée qui avait accusé l’octogénaire était «déconcertée quand elle a vu le document en fouinant dans les dossiers».

Erreur administrative

Il semblerait ainsi qu’une erreur administrative serait à l’origine du contentieux. N’empêche que lorsque Marie Yolande Carnel martèle qu’elle n’est pas responsable de cette méprise et qu’elle ne détient pas la somme due, on lui fait comprendre qu’elle doit se trouver un avocat.

Sollicité, un assistant commissaire du bureau de la Sécurité sociale ne semblait pas être ouvert au dialogue, bien qu’il prétextait le contraire. De répéter que Marie Yolande Carnel avait commis une faute très grave.

Questionné sur la possibilité qu’il s’agisse d’une erreur administrative, il est resté évasif. Il a simplement indiqué qu’elle aurait dû signaler qu’elle recevait cette somme chaque mois depuis tout ce temps. C’est pour cette raison qu’elle pourrait être poursuivie, avance-t-il.

Mais Marie Yolande Carnel n’en démord pas. Elle a fait bien d’autres démarches et toutes les institutions semblaient être au courant de son statut de veuve, à part la Sécurité sociale.

«Il faut qu’ils trouvent un autre coupable», déclare-t-elle au sujet des employés du bureau de la Sécurité sociale. «C’est une façon abusive de jeter la faute sur les autres», acquiescent ses proches.