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Secteur financier: la consolidation gagne le Global Business à Maurice

1 novembre 2017, 23:49

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Secteur financier: la consolidation gagne le Global Business à Maurice

C’est une tendance mondiale à laquelle Maurice ne saurait échapper. Il s’agit de la consolidation des activités et des opérateurs dans le monde du Global Business. Alors que le ‘blueprint’ pour le secteur financier est en pleine préparation (voir encadré), zoom sur le phénomène de consolidation dans le secteur.

Acquisition et consolidation

Le rachat de CIM Global par le groupe luxembourgeois SGG, l’acquisition de l’International Financial Services (IFS) par le groupe britannique Sanne ou encore Rogers Capital qui a racheté pas moins de quatre sociétés financières au cours des trois dernières années… Autant d’exemples qui démontrent que le secteur du Global Business local est en pleine transformation. Un changement de paradigme lié de près ou de loin par la montée des coûts attachés aux règles de conformité (compliance) ainsi que de nouvelles exigences de la part de la clientèle.

Interrogé, Graham Sheward, Managing Director de SGG Mauritius (ex-CIM Global) avance que «la consolidation du secteur du Global Business mauricien reflète en tout point la même tendance qui se dessine dans d’autres centres financiers de renom avec de grosses entreprises telles que SGG, Sanne, Estera, TMF et Intertrust qui rachètent les plus petites».

Un point que soutient Assad Abdullatiff, président de l’Association of Trust and Management Companies (ATMC). Cette tendance, dit-il, est tout à fait prévisible. La raison : le coût de plus en plus élevés des opérations, notamment en raison des règles de conformité. Les petites structures ont donc de plus de plus de difficultés à opérer dans ces conditions. Il tient toutefois à faire la nuance entre consolidation et acquisition.

«La consolidation permet aux entreprises de faire des économies d’échelle alors que les acquisitions, comme cela a été le cas pour CIM Global et IFS, permettent aux gros opérateurs d’avoir accès à plusieurs marchés», explique-t-il. Parlant d’un exemple concret de consolidation à Maurice, Assad Abdullatiff cite Rogers Capital qui vient de racheter la firme GlobeFin, sa quatrième acquisition en trois ans, après Consilex, Kross Border et River Court Administrators.

«L’intérêt des entreprises internationales témoigne de la bonne réputation de la juridiction mauricienne et du niveau élevé des opérateurs locaux du global business.»

Selon le président de l’ATMC, cette tendance aura pour résultat une baisse du nombre de petits players dans le secteur, un peu à la manière des firmes d’audit comptable à travers le monde. Ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi. «Il faudrait toutefois préciser qu’avant même ces rachats, le secteur était déjà dominé par quelques gros opérateurs à Maurice. Ce qui se passera par contre, c’est une réduction graduelle du nombre de management companies, qui totalisent actuellement environ 160, et ce pour les raisons que j’ai évoquées plus haut.»

D’ailleurs, après le rachat de CIM Global à Maurice, le groupe SGG a récemment acquis une firme aux îles Caïmans. Cette tendance à la consolidation, Assad Abdullatiff ne la voit pas pour autant d’un mauvais œil. «Au contraire, cela permettra aux régulateurs d’avoir un meilleur monitoring du secteur», avance-t-il.

Pourquoi Maurice ? À cette question, Graham Sheward avance que ce qui attire les grosses pointures du secteur à Maurice, c’est que le pays est un hub «très réputé» pour ce qui est des services administratifs pour les entreprises et de gestion de fonds. «Le pays offre également un accès privilégié aux marchés de l’Asie du Sud-Est et de l’Afrique, tout en étant une juridiction low cost pour les clients internationaux», avance-t-il.

Un point que soutient le président de l’ATMC. Au dire d’Assad Abdullatif, l’intérêt des entreprises internationales té- moigne de la bonne réputation de la juridiction mauricienne et du niveau élevé des opérateurs locaux du Global Business. Mieux : en faisant partie de grands groupes internationaux, les entreprises rachetées obtiennent en retour une plus grande visibilité sur le plan mondial.

Pour Couldip Basanta Lala, directeur et fondateur du groupe IFS, qui fait à présent partie du groupe SANNE, le changement était «inévitable». Son avis converge dans une large mesure vers celle du président de l’ATMC. Selon Couldip Basanta Lala, son entreprise n’avait d’autre choix que de changer et de s’adapter, notamment avec la venue des normes de conformité du Base Erosion Profit Shifting (BEPS), entre autres. Quid des clients ? Comment réagissent-ils face à ces chamboulements ? Selon notre interlocuteur, la demande n’a pas beaucoup évolué depuis les amendements au traité fiscal Inde-Maurice ou encore avec l’introduction prochaine du BEPS.

Assad Abdullatif avance pour sa part que la clientèle tend à s’adapter. Il concède toutefois qu’il y aura probablement moins de demandes pour des structures liées au «treaty shopping» à l’avenir. Au niveau de SGG Mauritius, Graham Sheward avance qu’à travers l’intégration de CIM Global au groupe SGG, la société est parvenue à offrir de nouveaux services à ses clients internationaux, parmi les Family Offices ainsi que les services alternatifs de gestionnaires de fonds (Alternative Investment Fund Managers) pour ses clients européens.