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Sinéma morisien: «Panik» dan baz

1 novembre 2017, 20:16

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Sinéma morisien: «Panik» dan baz

Ça y est ! C’est le grand jour pour la troupe de Komiko. Aujourd’hui, Panik, son premier long-métrage sera lancé dans toutes les salles de MCiné. Une première à Maurice, le film étant une production 100 pour cent mauricienne et indépendante. Au programme : une histoire originale, des acteurs habitués à la scène qui se sont surpassés devant la caméra et un éventail d’émotions... Asizé, manz pistas, get sinéma.

Qu’est-ce que le bonheur ? Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour y goûter ? Ces questions nous taraudent tout au long de Panik, le tout premier long-métrage en créole de Komiko. Panik, c’est le rêve que chérit Miselaine Duval, actrice et productrice, depuis plus de dix ans. Un rêve qu’elle est aujourd’hui fière d’avoir concrétisé. Il s’agit également d’un bel hommage au théâtre, comme n’a cessé de le répéter Nicolas Fay, le réalisateur. Le film, qui dure une heure et 46 minutes, sera dévoilé au grand public aujourd’hui dans les salles de cinéma de MCiné.

Lundi, cette production indépendante a été diffusée en avant-première. La salle comble, composée de diverses personnalités, d’acteurs, de sponsors, entre autres, était curieuse de découvrir Panik, dont rien que la bande-annonce a été visionnée plus d’un million de fois sur les réseaux sociaux et YouTube.

Dès les premières images, on apprécie. Les prises de vue montrent Maurice «comme dans les films», mais sans filtre. Et des acteurs qui puisent au plus profond d’eux-mêmes, loin du burlesque. On est projeté 20 ans en arrière, lors de la première rencontre des protagonistes ; Tessa et Michel, incarnés par Lydia Noone et Daryl Marrier. David, le meilleur ami de Michel, se ramène aussi, avec la promesse de toujours veiller sur lui. Bien mal lui en a pris... Ces jeunes acteurs surprennent par leur aisance et leur fraîcheur. Pourtant, il s’agit de leur première fois sur le grand écran.

Vingt ans plus tard, voilà qu’arrivent les têtes connues, qui se sont fait un nom sur le plancher du Kafé Te@. Mais ils sont loin d’être ces personnages de pièces comiques auxquels le public s’est habitué. Pour le film, ils ont revêtu leur plus grand sérieux et nous dévoilent des facettes que, jusqu’à présent, on ne leur connaissait pas. D’ailleurs, un passage du théâtre au cinéma est une évolution logique et évidente. Celle-ci démontre à l’acteur qu’il a un avenir et qu’il peut se diversifier.

Miselaine Duval, Alexandre Martin, Wesley Duval et Cindy Pierre Bouf sont unanimes à dire qu’ils ont été amenés à puiser au fond d’eux-mêmes pour jouer des émotions qu’ils ne jouent pas sur scène. «Même Wesley à un moment donné est allé chercher en lui des choses profondes, dramatiques», souligne Nicolas Fay.

Panik, c’est l’histoire d’un triangle amoureux entre Tessa et Michel, qui sont mariés, et Melissa. De comment des vies peuvent basculer à partir d’un mensonge, qui n’émanait pas forcément d’une mauvaise intention. Panik invite aussi le spectateur à se poser des questions. Et vous ? Vous donneriez quoi pour être heureux ?

Miselaine Duval (Tessa), actrice et productrice

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	<p>&nbsp;Décrite comme la <em>&laquo;championne toute catégorie du passage du rire aux larmes</em>&raquo; par le réalisateur, elle est à l&rsquo;origine du challenge Panik, qui est un combiné de deux pièces qu&rsquo;elle a écrites.<em> &laquo;Il y avait quelque part une partie de ma vie réelle</em>&raquo;, dans cette histoire, confie la meneuse de la troupe Komiko. Pour Miselaine Duval, interpréter Tessa devant la caméra, une épouse trompée qui n&rsquo;arrivait pas à concevoir d&rsquo;enfant, a demandé un gros travail intérieur. Parce que le cinéma, ditelle, &laquo;est très différent du théâtre... On ne peut pas se cacher. La caméra te prend comme tu es&raquo;.</p>
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Nicolas Fay, réalisateur

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	<p>&nbsp;Il y a dix ans, Nicolas Fay et Miselaine ont une conversation au cours de laquelle cette dernière exprime le souhait qu&rsquo;ils fassent un film ensemble. Il y a un an, elle le rappelle, avec la même idée. Il accepte et Miselaine Duval lui explique qu&rsquo;elle compte monter le projet sur ses fonds propres. Ce qui séduit le réalisateur ; un film indépendant signifie être libre en termes de narration et de casting. L&rsquo;idée de pouvoir faire un film à Maurice en accord avec la culture mauricienne a aussi attiré le Français, Mauricien de cœur. Lors de la préparation du film, &laquo;<em>j&rsquo;ai découvert une facette moins burlesque des personnages&raquo;,</em> affirme Nicolas Fay. Raison pour laquelle avec Miselaine Duval, ils se sont accordé à dire qu&rsquo;il faut absolument montrer cette capacité de jeu moins comique &laquo;<em>pour aller vers quelque chose plus proche de leur âme&raquo;. &laquo;À un moment donné, j&rsquo;ai dit à Alexandre : &rsquo;Y a deux comédiens au monde qui peuvent jouer le personnage de Michel Tambour. Y a Gérard Depardieu et toi&raquo;, </em>raconte le réalisateur. De préciser qu&rsquo;Alexandre Martin a pu amener les gens à éprouver de l&rsquo;empathie pour ce personnage, en réalité détestable.</p>
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	<h2>Daryl Marrier et Lydia Noone (Michel et Tessa jeunes), acteurs</h2>

	<p>C&rsquo;est un rêve devenu réalité pour Lydia Noone. Petite, cette étudiante de deuxième année en travail social se voyait actrice. Si elle a fait plusieurs figurations dans des films auparavant, c&rsquo;est la première fois qu&rsquo;elle tient un rôle important. Celle qui a fait du théâtre étant enfant avoue qu&rsquo;elle ne s&rsquo;y attendait pas. &laquo;<em>C&rsquo;est une joie immense (...) J&rsquo;ai adoré. Même les scènes où je ne jouais pas.&raquo;</em> Désormais, elle n&rsquo;abandonne pas l&rsquo;idée de jouer dans d&rsquo;autres films si l&rsquo;occasion se présente. &laquo;<em>Jouer, c&rsquo;est ce que j&rsquo;aime.&raquo;</em> Dary Marrier, son partenaire à l&rsquo;écran, n&rsquo;avait, lui, jamais fait de cinéma, ni de théâtre, assure-t-il. C&rsquo;est Wesley Duval qui l&rsquo;a invité à passer l&rsquo;audition à cause de sa petite ressemblance avec Alexandre Martin. Le grand timide qu&rsquo;il est a alors dû s&rsquo;ouvrir et apprendre sur le tas. Aujourd&rsquo;hui, il est d&rsquo;avis qu&rsquo;il y a suffisamment de talents à Maurice pour exploiter l&rsquo;industrie du cinéma, pour convoiter des rôles dans des films et séries internationaux.</p>
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	<h2>Alexandre Martin (Michel Tambour), acteur</h2>

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	<p>&nbsp;Ce n&rsquo;est pas sa première fois devant la caméra. Pourtant, affirme Alexandre Martin, cela a été pour lui &laquo;<em>un gros changement de sortir de la scène&raquo;</em> pour faire du cinéma. Surtout, dit-il, que le personnage &laquo;<em>ne me ressemble pas du tout&raquo;.</em> D&rsquo;ajouter qu&rsquo;&laquo;<em>il me rend triste, parce qu&rsquo;il ne savait pas qu&rsquo;à partir d&rsquo;un petit mensonge naîtraient tous ces problèmes&raquo;.</em> Pour l&rsquo;interprète de Michel, le travail abattu a été &laquo;assez conséquent. (...) Surtout que Nicolas et Miselaine ont voulu des émotions que moi, Alexandre, je ne montre pas dans ma vie de tous les jours, surtout le côté amoureux&raquo;. Il souligne également le rythme effréné auquel ils ont vécu pendant un mois et demi de tournage. Ce qui a demandé beaucoup de sacrifices de la part des acteurs.</p>
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	<h2>Wesley Duval (David), acteur</h2>

	<figure class="image"><img alt="" height="199" src="/sites/lexpress/files/images/duval.jpg" width="149" />
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	<p>Tout le monde a besoin d&rsquo;un David dans sa vie ! Jouer le meilleur ami de Michel lui a, comme les autres, demandé plus d&rsquo;implication émotionnelle que d&rsquo;habitude. &laquo;<em>On a dû puiser dans nos souvenirs pour pouvoir donner à certaines séquences les émotions que demandent celles-ci.&raquo;</em> Pour Wesley Duval, avec Panik, Komiko a pris une<em> &laquo;initiative pour faire avancer les choses</em>&raquo;. Avec l&rsquo;aide du secteur privé, qui a financé le projet jusqu&rsquo;à presque 90 pour cent. Ils ont aussi pris un risque, concède l&rsquo;acteur. &laquo;<em>Vu que c&rsquo;est le premier film, je pense qu&rsquo;un peu tout le monde nous attendait au tournant&hellip; Mais, voilà, nous avons essayé de montrer que nous sommes capables de faire autre chose.&raquo;</em></p>
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	<h2>Cindy Pierre Bouf (Melissa), actrice</h2>

	<figure class="image"><img alt="" height="280" src="/sites/lexpress/files/images/cindy_pierre.jpg" width="210" />
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	<p>&nbsp;<em>&laquo;Si j&rsquo;étais dans le cas de mon personnage, je pense que je n&rsquo;aurais pas été aussi passive. Mo ti pou al touy li (NdlR : Michel) plito&raquo;,</em> rit l&rsquo;actrice. Et oui, dans la vraie vie, Cindy Pierre Bouf est loin de se laisser faire. Elle a vécu ce film comme une belle aventure intense. &laquo;<em>Des fois, on était seul face à la caméra, pa kapav koz manti&raquo;</em>, fait-elle ressortir. Mais loin de l&rsquo;effrayer, ce sentiment nouveau lui fait attendre avec impatience le prochain film ... Cependant, qu&rsquo;on soit clair, sa passion pour le théâtre est intacte.</p>

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<h2>Les entractes poignants</h2>

<p>&nbsp;Les entractes dans un film ne sauraient que trop rappeler une pièce de théâtre. Vrais, poignants, virulents, d&rsquo;une sincérité déchirante... Les émotions étaient à leur paroxysme pendant certaines de ces parenthèses qui reprenaient la thématique de l&rsquo;amour et, surtout, de l&rsquo;infidélité. Si les situations sont plus cocasses et risibles dans le film, elles le sont nettement moins durant ces interludes.</p>