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Incapacité à travailler: Noël Mérite, SOS d’un père en détresse

31 octobre 2017, 20:38

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Incapacité à travailler: Noël Mérite, SOS d’un père en détresse

Il y a des liens que même la distance ne peut briser. Maria Jougleux, qui est établie en France, est prête à tout pour venir en aide à son frère malade qui vit à Maurice. Malgré la distance qui la sépare de ses proches, son cœur reste, lui, attaché aux siens. Et gare à ceux qui s’en prennent à son frère, elle ne compte pas rester les bras croisés.

Noël Mérite, le frère de Maria Jougleux, menait une vie normale, il y a quelque temps. Mais ce dernier a vu ses projets d’avenir et ses rêves voler en éclats depuis qu’il a arrêté de travailler. Non pas parce qu’il en avait envie mais sur ordre médical. Depuis, le père de famille se retrouve à subvenir aux besoins de sa famille uniquement avec l’aide sociale de Rs 1 800 qu’il perçoit mensuellement.

Ce qui pousse Maria à trouver au plus vite une solution au problème de son frère âgé de 48 ans, c’est la peur que ce dernier tente, à nouveau, de mettre fin à ses jours. En effet, ne supportant plus le fait de ne pas pouvoir travailler, il a tenté de se suicider, il y a deux semaines. «Noël ne sait plus à quel saint se vouer. Depuis qu’il est tombé malade, les choses vont de mal en pis», confie Maria.

«Il était le pilier. Sous ses airs d’homme fort se cache en réalité un homme que la maladie a affaibli moralement et physiquement.»

Le plus dur pour ce père de deux enfants, âgés de 14 et 21 ans, est de ne pas pouvoir mener à bien son rôle de chef de famille. «Il était le pilier. Sous ses airs d’homme fort se cache en réalité un homme que la maladie a affaibli moralement et physiquement», poursuit sa sœur. C’est d’ailleurs à la suite des messages qu’elle a postés sur les réseaux sociaux que bonZour! est allé à la rencontre de Noël Mérite à son domicile, à cité La Cure.

Le quadragénaire a été victime de deux accidents vasculaires cérébraux en 2016. Avant de tomber malade, Noël Mérite raconte qu’il était employé comme soudeur au sein d’une société basée à Port-Louis.

Il travaillait également pour un sous-traitant de Mauritius Telecom et percevait, chaque quinzaine, un salaire de Rs 8 000. Mais depuis qu’il est tombé gravement malade, la femme de Noël est seule à faire bouillir la marmite. Employée d’usine, cette dernière ne gagne pas suffisamment d’argent pour subvenir comme il se doit aux besoins de sa famille. Les factures ne cessent de se multiplier depuis l’an dernier.

Refus de la Sécurité sociale

«Tout allait bien jusqu’à ce que je tombe malade. Je n’ai jamais sollicité l’aide de qui que ce soit et ça ne me plaît guère de devoir aller chercher de l’aide auprès de la Sécurité sociale. Car si je pouvais travailler, je l’aurais fait plutôt que d’essuyer des revers à chaque fois», confie le père de famille. Il ajoute que «je suis à bout. J’ai fait appel à trois reprises à la Sécurité sociale mais à chaque fois j’accuse un refus. Ils disent que je n’ai pas atteint les 60 % d’incapacité requise pour toucher une pension»

«…Comment une personne malade peut en arriver à vouloir mettre fin à ses jours à cause de la manière de faire des institutions concernées ?»

Du coup, il ne perçoit que Rs 1 800. Lorsqu’il a fait une demande d’aide pour son fils qui est toujours étudiant, on lui a fait comprendre que le tout était inclus dans la pension qu’il touche. Désespéré, Noël Mérite ne sait plus quoi faire. «Comment je peux travailler alors que je suis hospitalisé tous les trois mois. Je n’invente pas tout cela, les preuves existent. Elles sont là.» Outre le fait de souffrir de problèmes vasculaires cérébraux, Noël souffre également d’hypertension et de problèmes rénaux. Ce qui nécessite aussi des hospitalisations régulières. Le quadragénaire dit ne pas comprendre comment malgré toutes ces preuves, certaines institutions continuent à lui dire qu’il va bien.

Sa sœur est tout autant confuse et révoltée. «Je ne comprends pas comment une personne malade doit passer par tout cela. Déjà, être malade et devenir dépendant, alors que vous avez toujours été autonome, est un coup dur à encaisser. En sus de cela, on vous traite de menteur concernant votre état de santé et l’on vous dénigre davantage. Comment une personne malade peut en arriver à vouloir mettre fin à ses jours à cause de la manière de faire des institutions concernées ?» fait ressortir Maria. Pour venir en aide à son frère, cette dernière a créé une cagnotte de solidarité en ligne. Elle espère que le cas de ce dernier sera revu le plus rapidement possible.

Pour venir en aide à son frère, Maria Jougleux a créé une cagnotte en ligne.

Du côté du ministère de la Sécurité sociale, on nous a assurés que l’on reviendrait vers nous afin d’apporter des réponses.