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#PublicToothbrush: campagne provocante sur la sexualité des jeunes

29 octobre 2017, 17:48

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#PublicToothbrush: campagne provocante sur la sexualité des jeunes

Polémique. La campagne Public Toothbrush-Social Experiment, lancée pendant la semaine écoulée, ne fait pas que des adeptes. Elle incite même des femmes à sortir les crocs.

«Elle a pour but de sensibiliser les jeunes au besoin de parler de sexualité», soutient Nadine Filipe, l’Executive Creative Director de Redhouse McCann Advertising. Sauf qu’après le lancement de la vidéo, plusieurs grincements de dents se sont fait entendre. Lancée par l’Action familiale de concert avec Redhouse McCann Advertising, la vidéo, qui peut être visionnée sur publictoothbrush.com, dépeint une «social experiment».

Des jeunes sont confrontés à la possibilité d’utiliser la brosse à dents d’un inconnu ou de plusieurs brosses à dents usées. «L’idée de la brosse à dents est venue des jeunes eux-mêmes», fait ressortir Nadine Filipe. Dans un entretien, les mêmes jeunes sont finalement confrontés à la comparaison entre leur brosse à dents et leur… corps. «Si to brosadan tro intim pou prété, to lékor to’nn pansé?» leur demande-t-on.

Si pour beaucoup le message véhiculé – soit le sex responsable – est important, c’est l’image utilisée qui dérange. «If I have sex, my body is a used toothbrush that nobody will want. Thank you for degrading my sexuality to a dirty, used toothbrush. Your message was about unprotected sex but the example was wrongly chosen», soutient ainsi Divya Shruti qui prend position.

Son commentaire est le plus «liké» parmi ceux que l’on peut voir dans le sillage de la diffusion de la vidéo. «Think about how a rape victim would feel watching this», se demande un autre internaute. La youtubeuse Coralie Mk s’est aussi insurgée contre cette campagne. «À mes yeux, cette vidéo incite plein de jeunes à se sentir mal dans leur peau.»

«On dit souvent que le corps doit rester ‘neuf’, sinon on sera rejeté. La vidéo incite les jeunes à se sentir coupables. Elle a un impact émotionnel et psychologique néfaste, au final», renchérit Divya Shruti. Et de se demander pourquoi elle cible particulièrement les filles. D’ailleurs le maire de Curepipe, Hans Marguerite, l’a dit lui-même : «Bann tifi bizin fer bien atansion, é mem bann garson…»

Face à ces commentaires, les producteurs de la vidéo réagissent. «La campagne veut toucher les jeunes de 13 à 17 ans. C’est un peu provocateur mais en rien moralisateur. Nous souhaitons que les jeunes s’asseyent et se posent la question par rapport à l’intimité de leur corps», insiste Nadine Filipe.

Autre objectif : faire en sorte que les parents parlent de sexualité avec leurs enfants. «Quand un jeune prend conscience de la valeur de sa personne, c’est beaucoup plus difficile de lui faire mal. Quand on a vu tout ce qui se passe et toute la violence sexuelle, on s’est dit qu’il fallait provoquer un débat.» Et il est bien lancé. Tout comme la controverse, d’ailleurs.