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Journée mondiale: en finir avec la polio

24 octobre 2017, 18:29

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Journée mondiale: en finir avec la polio

Savez-vous ce qu’ont de commun l'ancien président des Etats-Unis Franklin Roosevelt, la médaillée olympique Wilma Rudolph, et l'actrice Mia Farrow ? Tous avaient contracté le virus de la polio étant enfant. Mais qu’est-ce que  la polio ? La poliomyélite, de son vrai nom, est une maladie paralysante potentiellement mortelle qui menace encore de nombreux enfants dans le monde. Virus qui s’attaque au système nerveux, il peut causer une paralysie en seulement quelques heures, sans égard pour l’âge ou le sexe mais avec une préférence pour les enfants de moins de 5 ans.

Les premiers symptômes sont insidieux car très semblables à une simple grippe : fièvre, fatigue et courbatures. Mais dans un cas sur 200 infections, c’est la paralysie irréversible tandis que pour 5 % à 10 % des patients, cette infection peut devenir fatale si le cerveau et les organes du système respiratoire sont touchés. Virus très volatile, il pénètre dans l’organisme par l’alimentation ou l’eau impropre et contamine vite alors qu’aucun remède n’existe.

Pourtant cette maladie peut être évitée grâce à l’inoculation d’un simple vaccin. Alors où en sommes-nous ? À ce jour, selon les tous derniers chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il demeure 11 cas dans le monde, en Afghanistan et au Pakistan, deux des trois derniers pays au monde à compter encore des cas récents. Le troisième pays, le Nigéria, n’a pas enregistré de nouveaux cas depuis juin 2017 mais il faudra un délai de 3 ans pour s’en assurer. Cela peut paraître minime, mais eu égard à l’extrême contagion du virus, un seul cas est un cas de trop.

Des béquilles sont distribuées aux personnes atteintes de la polio par le président du Rotary Club de Beau-Bassin—Rose-Hill, Rodney Chung For Yuen.

Réseau international

Nous sommes passés, en 30 ans, de 350 000 cas par an, à 11 cas au 31 août ; la vaccination ayant donc réduit le nombre de cas de polio de 99,9 %. Cette victoire est l’œuvre d’un dur labeur mené de front par des acteurs gouvernementaux et associatifs. L’un d’entre eux a joué et joue encore un rôle majeur, c’est le Rotary International.

Grâce à son formidable réseau international, la contribution du Rotary à la lutte contre la polio est remarquable. Sa première campagne de vaccination d'enfants aux Philippines date de 1979 et, dès 1985, le Rotary International a lancé son programme POLIO PLUS. Depuis il a alloué plus de 1,7 milliard de dollars à la cause tandis que plus de 1,3 million de rotariens sont volontaires pour prêter main forte à l’OMS dans son combat pour la vaccination de plus de 2,5 milliards d’enfants dans 122 pays.

Par ailleurs, le Rotary intervient également en amont, ralliant les gouvernements à la cause et les mobilisant à verser plus de 7,2 milliards de dollars en faveur des efforts d’éradication de la maladie. Cet extraordinaire partenariat est acquis depuis 1988 avec l’instauration de l’Initiative mondiale pour l’éradication de la polio, un accord public-privé qui réunit le Rotary, l’OMS, le Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), l’UNICEF, la Fondation Bill & Melinda Gates et les gouvernements du monde entier.

La participation du Rotary se mesure sur tous les fronts, de la sensibilisation à la maladie aux collectes de fonds, en passant par le volontariat. Ainsi, durant les trois prochaines années, le Rotary collectera 50 millions de dollars par an pour la cause, montant qui sera doublé par la Fondation Bill & Melinda Gates afin d’assurer le financement des opérations, la formation des équipes soignantes, les équipements des laboratoires, les campagnes de sensibilisation et l’aide aux victimes entre autres.

Enfin, le 30 mai 2014, pour collecter des fonds et sensibiliser le public à l’effort mondial d’éradication de la polio, le Rotary a lancé la plus grande pub du monde, un message d’intérêt public sur En finir avec la polio, menée par des ambassadeurs de bonne volonté tels que Bill Gates, Amitabh Bachchan, Desmond Tutu, Jackie Chan, et la reine Noor de Jordanie.

Donation de béquilles aux personnes atteintes de la polio par le gouverneur du district 9220 du Rotary, Manoj Vaghjee.

L’action du Rotary Club de Beau-Bassin-Rose Hill

Ainsi, nous sommes à deux doigts d’en finir avec la polio dans le monde. Sera-t-elle la deuxième maladie éradiquée dans l’histoire de l’humanité, après la variole en 1979 ? Les espoirs sont permis, mais nous n’y sommes pas encore. Alors aujourd’hui (24.10), Journée mondiale de la lutte contre la polio, reste nécessaire, car même si la ligne d’arrivée est proche, elle n’est pas encore franchie.

Dans cette perspective, le Rotary Club de Beau-Bassin Rose-Hill a multiplié les actions afin de sensibiliser la population. Le 15 octobre, le président du club M. Rodney Chung For Yuen et ses membres ont réuni au siège du club, la Paul Harris House, plus d’une vingtaine de Mauriciens souffrant aujourd’hui encore des séquelles de la polio.

Parmi les invités étaient M. Manoj Vaghjee, gouverneur du district 9220 du Rotary, Dr Laurent Musango, représentant de l’OMS à Maurice, M. Aubaidullah Abdool Raman, ancien International Senior Supply & Logistics Manager de l’UNICEF, et Mlle Zohra Rajah aussi victime de la polio. Le programme a débuté par une présentation sur la maladie d’Aubaidullah Abdool Raman, la logistique requise pour le transport et la distribution du vaccin et les rôles joués par les gouvernements et les partenaires dans ce projet, notamment l’UNICEF, l’OMS et le Rotary International.

Rodney Chung For Yuen a retracé le parcours des enfants atteints de la polio dans notre île, depuis leur hospitalisation à l’hôpital Mangalkhan, devenu aujourd’hui le centre commercial à côté de Floréal Knitwear, très connu par nos touristes. Le témoignage des victimes n’a pas laissé l’audience insensible et Manoj Vaghjee a salué leur courage et leur ténacité, car malgré leur paralysie, elles ont pu se frayer une place dans la société et le monde professionnel.

Dans son allocution, le Dr Laurent Musango a aussi parlé des efforts de l’OMS sur l’éradication de la polio, le rôle majeur du Rotary, l’importance du combat et les efforts faits mais surtout ceux qui restent encore à faire. Le Rotary Club de Beau-Bassin Rose-Hill a également profité de l’occasion pour remettre aux invités des cadeaux dont des équipements médicaux.

La transmission aux jeunes est l’une des priorités du club qui œuvre avec Rotaract et son club Interact du collège de La Confiance. De cette façon, cette journée a aussi été l’occasion pour les invités d’assister au dévoilement d’une fresque ayant pour thème End Polio Now qui orne les murs de la Paul Harris House, peinte par les jeunes membres de l’Interact Club, présidé par Mathieu Joly et guidé par le conseiller du club, Clifford Rose. De surcroît, afin de rester fidèle à leur mission, chacun des 38 membres du Rotary Club de Beau-Bassin Rose-Hill fera un don de 50 dollars à la Fondation du Rotary aujourd’hui (24.10).

«Couloirs» de vaccination

Nous pouvons encore sauver des vies, car en contrôlant la polio au lieu de l’éradiquer, le virus pourrait ressurgir et aller jusqu’à causer 200 000 cas par an dans les 10 prochaines années. Le vaccin existe et tous les enfants doivent pouvoir en bénéficier. A long terme, notre action pourrait permettre de réaliser une économie de 40 à 50 milliards de dollars sur 20 ans, selon une étude de la revue médicale Vaccine. En outre, mettre en place les réseaux de vaccination contre cette maladie est également un moyen de créer des «couloirs» de vaccination pour d’autres maladies telles que la rougeole dans des pays souvent difficiles d’accès autrement.

Finalement, réussir à vacciner tous les enfants contre la polio serait une victoire pour toute l’humanité et n’augure que du positif pour toute initiative future de santé mondiale. Rendre tout cela possible est à la portée d’un seul petit clic de souris, sur le www.endpolio.org.

Du Rotary Club de Beau-Bassin-Rose Hill