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Commission de l’océan Indien: Rs 30 M de dépenses excessives, l’ancien secrétaire général visé

23 octobre 2017, 08:31

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Commission de l’océan Indien: Rs 30 M de dépenses excessives, l’ancien secrétaire général visé

La Commission de l’océan Indien (COI) aurait-elle mal géré ses finances durant la période 2011 à 2015 ? C’est la question qui se pose dans le sillage d’un rapport d’audit «interne» faisant état de Rs 30 millions d’«unauthorized overspending» ainsi que des déficits accumulés de Rs 28,6 millions, entre autres.

Il serait aussi question de deux millions d’euros de réclamations, qualifiées de «non éligibles» par l’Union européenne (UE). Celles-ci seraient, en fait, des dépenses rejetées par les bailleurs de fonds. Ce montant fait l’objet de discussions entre la COI et l’UE. Ces détails financiers ont fait surface dans le sillage d’un audit des budgets 2011-2015 du secrétariat général de la COI. Cet audit a été commandé par l’organisme intergouvernemental.

 Audit mené par Deloitte

Contacté, Hamada Madi Boléro, secrétaire général (SG) de la COI, explique que «le budget du secrétariat général de la COI dépend à 90 % des contributions des États membres de l’organisation et atteint 1 million d’euros par an. C’est un cabinet externe de renom, Deloitte, qui a procédé à l’exercice d’audit financier. Audit que les ministres des Affaires étrangères, réunis en Conseil à Maurice les 2 et 3 octobre, ont approuvé». Le secrétaire général ajoute que, comme dans toutes organisations, il y a certains points de procédure qui demandent des améliorations, d’où la pertinence d’un audit.

Selon nos sources, les chiffres audités concernent exclusivement ceux du budget du secrétariat général. C’est un budget distinct de celui des projets financés par divers organismes internationaux, dont l’UE, l’Agence française de développement ou encore la Banque mondiale. Ces projets font l’objet d’exercices d’audits indépendants, commandés par les bailleurs de fonds, souligne Hamada Madi Boléro. «Il ne doit pas y avoir de confusion entre le budget du secrétariat général et ceux des projets, qui sont différents par nature.»

Tirer la situation au clair

Au ministère des Affaires étrangères, l’on reprocherait à l’ancien secrétaire général de la COI, Jean Claude de l’Estrac, d’avoir utilisé certaines ressources de la COI pour sa campagne dans la course au secrétariat général de la Francophonie, en 2014 (NdlR, il était en poste à la COI entre 2011 et 2016 et candidat au poste de secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, en 2014). «L’élection à Dakar n’avait strictement rien à voir avec la mission de la COI. Il y a eu amalgame des ressources sur plusieurs plans. Pas évident de démêler l’écheveau des dépenses», allègue une source gouvernementale.

Celle-ci avance qu’il importe de tirer la situation au clair pour la bonne gouvernance de la COI, dont le siège se trouve à Maurice. Pour rappel, Jean Claude de l’Estrac a été le premier Mauricien à occuper les fonctions de SG de la COI.