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Viol et meurtre de Chandramah Bullywon, 80 ans: «Plito li ti kokin, mo ti zis bizin lavi mo mama mwa», dit sa fille

19 octobre 2017, 18:00

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Viol et meurtre de Chandramah Bullywon, 80 ans: «Plito li ti kokin, mo ti zis bizin lavi mo mama mwa», dit sa fille

C’était un lundi. Elle s’en rappelle comme si c’était hier. Plus précisément le 22 avril 2013. Une date marquée au fer rouge dans son cœur. Ce jour-là, Hewantee Moheeputh, 61 ans, perdait sa mère dans des circonstances atroces. Chandramah Bullywon, alors âgée de 80 ans, aurait été violée et battue à mort par Sooriadev Chintamun. Ce dernier, qui s’était introduit dans le domicile de la victime, à Camp-Fouquereaux, fait actuellement face à un procès aux Assises.

Plus de quatre ans après, la révolte et la tristesse animent toujours Hewantee. «Vomié li (NdlR, Sooriadev Chintamun) ti kokin, li alé. Mo ti bizin zis lavi mo mama mwa.» Soudain, hors d’elle : «Li pou gagn manzé bwar dan prizon li, tandi ki mo mama pou pouri dan simitier!»

Des larmes, ensuite. Hewantee est à fleur de peau. «Mo pa koné ek kisann-la mo pou rakont sa sagrin-la…» Sa mère, elle l’adorait. «Mo ti fer tou pou mo mama. Mo ti donn li tou lor plato. Mo kwi, bwi, mo fer tou…»

Son domicile, elle en a d’ailleurs fait un hommage vivant à Chandramah Bullywon. Lorsque nous pénétrons à l’intérieur de la maison – «ma mère habitait là depuis 1951» – Hewantee nous la désigne d’emblée. «Ein get mo mama laba, get mo mama pé asizé.» En fait, dans chaque coin et recoin de la maison, elle a placé des photos de sa mère. Certaines sont accrochées au mur longeant le salon jusqu’aux chambres, d’autres sont posées sur les meubles…

Le jour du drame, raconte Hewantee, elle s’était rendue à une session de prières dans un centre de la localité, comme chaque lundi. «J’ai quitté la maison vers 12 h 15.» Vers 14 heures, «quelqu’un a appelé le centre pour dire qu’il y avait un problème chez moi. J’ai tout de suite pensé que ma mère avait eu un accident en allant à la boutique».

«L’agresseur de sa mère l’aurait surveillée, aurait attendu que Hewantee quitte la maison avant de passer à l’acte.»

Mais une fois sur place, elle devait constater qu’une foule de personnes tabassaient Sooriadev Chintamun. «C’est là qu’on m’a expliqué ce qui s’était passé.» Chandramah Bullywon avait, elle, était conduite à l’hôpital entre-temps.

L’agresseur de sa mère l’aurait surveillée, aurait attendu que Hewantee quitte la maison avant de passer à l’acte. Le «monstre», lâche-t-elle, est entré à l’intérieur de la maison à travers la fenêtre. Il n’y avait pas de grille de sécurité.

«Ma mère a beaucoup souffert avant de rendre l’âme. Elle ne méritait pas de connaître une fin aussi atroce, pleure Hewantee Moheeputh. Elle était si bonne avec son entourage…» De raconter une anecdote : «Mo mama pa ti kontan met fos dan, li gagn délika. Li gagn onté ek so fos dan divan dimounn

Pour elle, il n’est pas question de pardonner. D’ailleurs, elle en est persuadée : Sooriadev Chintamun ne souffre d’aucun trouble mental. «Boug-la ti pé ranz tiyo latant, li ti tonbé lerla li ti fer lopérasion ti met enn ti vis dan so latet.» Hewantee déplore le fait qu’à chaque fois que le jeune homme comparaît en cour, «so papa dir fer pas li kot dokter, dir ki li fou, pou ki li pa al dan prizon».

Elle ne peut oublier. Hewantee nous indique alors le lieu où sa mère a été atrocement agressée. «Lor sa lili lamem ki li’nn fer sa krim-la

Les faits remontent au 22 avril 2013. Chandramah Bullywon avait été retrouvée sur son lit à moitié nue, portant des blessures au visage. Ce sont ses hurlements qui avaient alerté les voisins qui avaient réussi à mettre la main sur Sooriadev Chintamun. Ce dernier l’aurait battue à mort. L’octogénaire avait également été victime de sévices sexuels. Transportée d’urgence à l’hôpital Victoria, à Candos, elle a rendu l’âme quelques heures après.

Chandramah Bullywon était en parfaite santé

<p>Au dire de Hewantee, sa mère ne souffrait d&rsquo;aucune maladie. &laquo;<em>Elle était en bonne santé</em>&raquo;, témoigne Hewantee qui peine à cacher ses émotions. &laquo;<em>Ou mama so léker zen</em>&raquo;, lui disaient souvent les médecins. Hewantee révèle que sa mère s&rsquo;était envolée pour Rodrigues en deux occasions. &laquo;<em>Zen zen dimounn pa kapav marsé kavern, mo mama inn marsé bien ek inn rod réalé.</em>&raquo;</p>

Sooriadev Chintamun «ti rapel tou séki finn pasé»

<p>Originaire de Rivière-des-Anguilles, Sooriadev Chintamun est notoirement connu dans cette région du Sud. Il a, à plusieurs reprises, eu des démêlés avec la police pour vagabondage. Il s&rsquo;était souvent fait surprendre en train d&rsquo;épier les femmes sous la douche.</p>

<p>Honni dans le village, il était parti vivre chez un oncle à Camp-Fouquereaux. Pendant l&rsquo;audition en cour d&rsquo;Assises, jeudi 12 octobre, le médecin légiste a expliqué que l&rsquo;autopsie a révélé que la victime portait de multiples blessures à la tête, au visage et avait des saignements au niveau des yeux et du nez. &laquo;<em>Elle avait les os fracturés, des blessures sur les lèvres, une perforation au niveau de sa joue gauche, des blessures sur sa main et autres membres du corps. Elle a aussi été victime d&rsquo;une perforation vaginale et intestinale</em>.&raquo;</p>

<p>Le Dr Sudesh Kumar Gungadin avance avoir examiné Sooriadev Chintamun, qui avait 25 ans en 2013. Il estime que l&rsquo;accusé comprenait tout ce qui s&rsquo;est passé. &laquo;<em>Il ne portait aucune blessure. On a relevé des traces de son sang sur son talon</em>&raquo;, a fait ressortir le médecin légiste.</p>

<p>D&rsquo;ajouter : &laquo;<em>Kan mo ti examinn li, so mémwar ti bon ek li ti rapel tou séki finn pasé. </em><em>Akoz sa pa ti néséser anvoy li kot sykiat.&raquo;</em>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;</p>