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Des élections en Catalogne pourraient résoudre la crise

18 octobre 2017, 21:18

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Des élections en Catalogne pourraient résoudre la crise

Le gouvernement espagnol pourrait renoncer à suspendre l’autonomie de la Catalogne si le président indépendantiste de la région acceptait de convoquer des élections régionales pour repartir à zéro et mettre fin au conflit qui l’oppose à Madrid, a-t-on appris de source gouvernementale.

«S’il (Carles Puigdemont, ndlr) convoque des élections, et selon les modalités envisagées, cela pourrait être considéré comme un retour à la légalité», a déclaré une source gouvernementale à l’AFP sous couvert de l’anonymat, confirmant des informations de plusieurs médias espagnols.

Cette déclaration intervient alors que, depuis Bruxelles, le chef de l’opposition espagnole, le socialiste Pedro Sanchez, en contact permanent avec le chef du gouvernement sur ce sujet, a aussi confirmé cette option.

«La seule voie possible pour M. Puigdemont est de restaurer la légalité et, d’un point de vue politique, convoquer des élections anticipées», a-t-il déclaré. Il a ajouté que cette voie mettrait fin «sans aucun doute» à la menace de suspension d’une autonomie.

Cette offre peut être interprétée comme une ouverture qui permettrait de désamorcer la crise ouverte depuis des semaines entre Barcelone et Madrid.

Le gouvernement central, pour qui les indépendantistes sont «hors-la-loi», menace de suspendre totalement ou partiellement l’autonomie catalane.

Des élections pourraient permettre d’éviter que ne soit prise cette mesure drastique, jamais appliquée depuis que l’Espagne est redevenue démocratique en 1977 et qui risquerait de déclencher des troubles dans cette région stratégique de 7,5 millions d’habitants.

Elles permettraient aussi aux séparatistes de renoncer à leurs menaces de déclaration unilatérale d’indépendance avec l’espoir de se renforcer électoralement (ils ont obtenu 72 sièges sur 135, avec 47,8% des voix en 2015).

Le responsable des relations internationales du gouvernement catalan, Raul Romeva, a semblé écarter l’hypothèse d’élections régionales anticipées dans la matinée, assurant depuis Bruxelles que cette option n’était «pas sur la table».

Mais une source gouvernementale catalane, interrogée dans l’après-midi par l’AFP, s’est montrée moins tranchée.

«Pour l’instant, ce n’est pas dans nos priorités», a déclaré cette source. «Nous n’allons pas prendre de décision. Nous attendons de voir ce qui sera décidé (par Madrid) demain», a-t-elle ajouté.

Carles Puigdemont fait l’objet de pressions des pro et anti-indépendance depuis l’organisation d’un référendum d’autodétermination interdit qu’il estime avoir emporté, le 1er octobre, avec 90% des voix.

Son camp le pousse à déclarer l’indépendance, mais les milieux économiques observent avec grande inquiétude la fuite de centaines d’entreprises de Catalogne.

Le gouvernement espagnol l’a sommé de dire jeudi à 10h00 au plus tard s’il déclare ou non l’indépendance.