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Partenariat stratégique: le groupe indien Hinduja s’intéresse à la MauBank

19 octobre 2017, 00:30

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Partenariat stratégique: le groupe indien Hinduja s’intéresse à la MauBank

MauBank intéresse le conglomérat familial indien Hinduja. Les principaux dirigeants de celui-ci ont multiplié les déplacements à Maurice récemment en vue de prospecter le marché financier. Ils souhaitent y marquer leur présence, d’où l’intérêt de l’établissement bancaire mauricien, après plus de deux ans sous sa nouvelle structure, prêt à accueillir des partenaires stratégiques.

Pour le moment, il s’agit d’un intérêt que le gouvernement, comme unique actionnaire, compte transformer en offre sérieuse pour récupérer les Rs 6 milliards injectées à ce jour pour la recapitalisation de Maubank. Cette banque est le fruit d’une fusion en janvier 2016 entre l’ex-MPCB et la National Banking Corporation, celle-ci ayant pris entre-temps la succession de l’ex-Bramer Banking Corporation suivant l’écroulement du groupe BAI. 

Business Plan de la banque

Le Chief Executive, Sridar Nagarajan, n’a pas souhaité commenter l’intérêt porté par le groupe Hinduja et d’autres groupes bancaires étrangers africains pour participer financièrement à l’actionnariat de la MauBank. «C’était dans le Business Plan de la banque qu’après une période de deux ou trois ans et suivant son redressement financier, elle ouvrirait son capital à des partenaires stratégiques et passerait ainsi à une autre étape de son développement», rappelle-t-il. 

Or, après seulement 18 mois, le patron de cette banque peut s’enorgueillir d’avoir pu tirer MauBank d’une situation d’endettement, avec des pertes colossales de Rs 1,7 milliard liées essentiellement à des prêts toxiques, au 30 juin 2015, et présenter des profits nets de Rs 141 millions en juin 2017. Une ardoise propre qui, selon la direction, devrait être un atout de taille pour attirer des repreneurs au moment du deal. 

Philosophie du groupe

On ne connaît pas à ce stade la motivation des représentants du groupe Hinduja et la forme que prendra cette participation si les négociations aboutissent. Il est connu que la philosophie du groupe depuis le premier jour est de n’opérer qu’en étant majoritaire ou unique actionnaire. 

«Être minoritaire ne nous plaît pas. Être minoritaire, c’est regarder les choses se faire. On aime choisir, choisir les activités, choisir le management, puis lui laisser totalement les commandes. La famille ne dirige pas ses sociétés mais elle passe du temps à identifier les meilleures opportunités et les meilleurs managers. C’est en cela que nous sommes un groupe industriel, pas un groupe financier. Nous faisons de la banque comme des industriels, pas en visant la plus-value financière en permanence. Et c’est notre histoire qui fait de nous un groupe très international, sans attachement ou détachement vis-à-vis de tel ou tel pays», se plaisait à dire récemment Ajay Hinduja, le président du pôle financier du groupe dans la presse internationale. 

Rayonnement international

Est-ce que le gouvernement est prêt à se plier à cette exigence ? À première vue, laisse-t-on entendre dans les milieux de la banque, cette question ne se poserait au vu du rayonnement international de cet actionnaire stratégique ou d’une autre société ayant le même profil. Il y va de l’image et de la réputation de la juridiction mauricienne. 

«Vous n’êtes pas sans savoir comment d’autres grosses pointures dans ce secteur se livreraient aujourd’hui à des opérations de charme pour séduire un actionnaire de cette puissance financière», affirme une source proche du dossier. 

800 succursales 

Aujourd’hui, le groupe, dont le siège social est à Londres, est largement diversifié, ayant des intérêts dans la finance, l’immobilier, l’informatique, l’automobile, le nucléaire, les médias, le médical, l’armement et la défense. Mieux, outre Genève, avec Hinduja Bank, il est le seul groupe indien à avoir une autorisation de la Banque centrale indienne pour y opérer et ce, depuis 1994. Baptisée HindusInd Bank, celle-ci opère environ 800 succursales en Inde et jouit d’une capitalisation boursière de plus USD 8 milliards. 

Après l’Inde et la Suisse, Maurice réussira-t-elle à attirer ce conglomérat indien au chiffre d’affaires impressionnant de USD 50 milliards ? Il va de soi que, bien plus que l’assainissement financier de MauBank, le choix final se jouera sur d’autres terrains, tant politique que diplomatique…

La galaxie Hinduja

<p>La galaxie Hinduja gravite autour de grosses pointures internationales, plus d&rsquo;une vingtaine allant d&rsquo;Ashok Leyland à Hinduja Bank, en passant par Gulf Oil Corporation, Hinduja Healthcare et Hinduja National Power Corporation, pour n&rsquo;en citer que quelques-unes. Fondé par Parmanand Deepchand Hinduja, le groupe a pour Chairman Srichand Hinduja. Ce dernier et son frère Gopichand sont considérés comme étant les plus riches en Grande-Bretagne avec une fortune estimée à 16,2 milliards de livres sterling en 2017, selon Sunday Times Rich List.</p>