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Valetta: une mère et sa fille vivent dans la crainte de prédateurs

18 octobre 2017, 01:45

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Valetta: une mère et sa fille vivent dans la crainte de prédateurs

Loin des quartiers résidentiels à Valetta, à partir de l’autoroute, un sentier débouche sur une petite maison. Là vivent Nazleen Chota et sa fille adolescente. Elles habitent là seules, avec la peur au ventre au quotidien. 

«C’est difficile de vivre avec l’esprit tranquille alors que les prédateurs ne manquent pas. Aussitôt que les gens réalisent que vous êtes une femme seule avec une adolescente, leur esprit prend une autre tangente», soupire Nazleen Chota. 

Divorcée et sans emploi, elle a obtenu cette maison de la National Empowerment Foundation (NEF). Cette femme courageuse dont le mariage a été un échec, a décidé quelques années plus tôt de s’en aller avec sa fille. C’est en 2013, qu’elle obtient la clé de cette maison où elle croyait pouvoir enfin souffler. Sauf que les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. 

Il lui est difficile de trouver un emploi alors que leurs dépenses sont une nécessité quotidienne. Il est vrai qu’elle reçoit une aide sociale de Rs 2 500. Mais c’est une somme qu’elle consacre à plusieurs choses, à savoir l’éducation de sa fille, au remboursement des mensualités pour la maison et pour faire bouillir la marmite. «J’ai une aide sociale et je me débrouille. Il y a aussi des parents qui m’aident en cas de difficulté et parfois ce sont des organisations non gouvernementales qui le font.» 

Il ne lui reste plus beaucoup d’argent pour l’alimentation. Depuis qu’elle s’est installée là, Nazleen Chota vit dans l’obscurité. Elle n’a pas les moyens d’être raccordée au réseau électrique. Pourtant, ce n’et pas faute d’avoir entamé des démarches. Lasse, elle a fini par baisser les bras, d’autant plus qu’elle doit trouver Rs 101 545 afin de pouvoir bénéficier de cette facilité. 

«J’ai contacté le Central Electricity Board pour que cette instance installe des pylônes électriques dans le coin. En 2015, j’ai reçu une lettre du CEB dans laquelle on me propose de payer Rs 101 545 pour l’installation de quatre pylônes. Où vais-je trouver tout cet argent ?» 

Alternative 

Pour l’instant, elle utilise une petite lampe solaire. «Je peux utiliser cette lampe lorsqu’il y a eu du soleil. Quand le temps est mauvais, nous restons dans l’obscurité ou nous allumons des bougies.» Une situation qui attire les personnes animées de mauvaises intentions. «À plusieurs reprises, ma fille et moi avons dû nous cacher à cause des malfrats qui rôdent dans le coin. Certains y viennent expressément et attendent sous les arbres. Heureusement que j’ai des frères qui habitent Dagotière. Je les appelle si les rôdeurs persistent. Mais c’est risqué», se lamentet- elle. Elle ajoute que les terrains en friche augmentent l’insécurité. 

Nazleen Chota n’a également pas d’eau courante dans la maion. Des ouvriers qui travaillaient non loin ont installé un tuyau pour qu’elle ait accès à l’eau potable. Lorsque la pression est insuffisante, elle a recours aux camions-citernes. Elle collecte aussi l’eau de pluie. 

Nazleen Chota attend que d’autres démarches, aboutissent dont celle ayant trait à la déclaration d’adresse. «J’ai fait plusieurs requêtes mais on me dit qu’il faut un minimum de cinq maisons pour pouvoir nommer la rue. Or, il n’y a que moi qui vit ici.» 

Elle souhaite que l’endroit soit officiellement reconnu pour que l’on puisse asphalter le sentier qui mène à sa maison et pour qu’elle ne perde plus le courrier qui lui est adressée. «Ce sentier est inondé et n’est plus praticable à chaque fois qu’il pleut. De plus, je dois constamment donner l’adresse de mes proches quand j’effectue des démarches car autrement, je ne recevrais pas de courrier.»